du 5 juin 2003 |
VOTRE VIE |
n APRÈS LES INONDATIONS À ANDUZE (30)
Fin avril, Isabelle et Franck Schwoerer ont ouvert La Grange de Labahou, un restaurant tout neuf aménagé en 5 mois. Loin du Gardon et de ses caprices, une vie professionnelle nouvelle commence pour eux...
Murs de pierres, mobilier de bois traditionnel, c'est dans ce décor que travaille
une équipe qui devrait rapidement s'étoffer.
"En entrant ici, les premiers clients qui découvraient le restaurant nous ont dit c'est le jour et la nuit avec ce que vous exploitiez avant." Cet 'avant', c'était jusqu'au 9 septembre dernier, Les Terrasses, au bord du Gardon, à Anduze dans le Gard. Un restaurant où Isabelle et Franck Schwoerer se sentaient bien, certes, mais où en aucun cas ils n'envisageaient de faire toute la suite de leur carrière professionnelle. Les inondations ont ravagé leur établissement allant jusqu'à 'déposer' une voiture sur leur terrasse. C'est ce qui a été le déclic. Psychologique d'abord, "jamais je n'aurais eu le courage de travailler à nouveau ici", avoue Isabelle. Economique ensuite, "nous avions investi plus 152 449 e sans être propriétaire, remettre çà ne nous disait rien", commente Franck. Professionnel, ensuite, il fallait bien partir à la recherche d'un nouveau lieu de travail. Mais la volonté de quitter cet endroit ne suffisait pas, encore fallait-il trouver les différents soutiens pour pousser plus loin la démarche. La municipalité de cette cité touristique, à la porte des Cévennes, a joué le jeu et favorisé les efforts de ce couple en lui proposant un site où commencer une nouvelle vie. Ce fut un ancien hangar municipal, trois murs de pierres où tout restait à faire (lire L'Hôtellerie n° 2813 du 20 mars 2003). Le chantier a débuté mi-décembre, et fin avril, La Grange de Labahou accueillait ses premiers clients. "Uniquement des gens que nous connaissions avant et qui étaient pressés de nous retrouver", souligne avec émotion Isabelle Schwoerer.
Un lieu plus grand et plus à leur image
Si le couple et son architecte se sont montrés inspirés, les entreprises ont
parfaitement relevé le challenge. Une salle aux murs de pierres mis en valeur, une
mezzanine entièrement réalisée en bois, une terrasse qui s'ouvre sur un jardin de
bambous et un immense bassin qui sert de vivier où s'épanouissent des truites. "Dans
l'esprit, cette maison est à notre image, mais c'est surtout chez nous",
reconnaît le couple. Des professionnels adhérents de la première heure au label
Restaurateurs de France, qui n'ont pas le moindre regret d'avoir aussi radicalement
changé de cadre et d'emplacement. "Certes, avec Les Terrasses, nous bénéficions
d'un site exceptionnel au bord de la rivière et en ville. Mais ici on gagne le calme, et
surtout le style de clientèle va changer. C'est clair qu'à midi nous n'aurons plus la
clientèle des plats du jour. Mais dans cette zone artisanale, on est proche des
entreprises et notre cadre devrait aussi attirer des gens qui ont plus de temps devant
eux." Le ticket moyen devrait donc sensiblement augmenter même si Franck
Schwoerer a pris soin de conserver le même niveau de prix qu'avant les inondations. Il
maintient aussi la même approche à l'égard de sa clientèle. "Le touriste, bien
sûr on en a besoin. Mais il est vraiment là qu'un mois par an. Moi, je préfère porter
tous mes efforts vers la clientèle locale, celle qui nous assure une bonne activité
durant les 11 autres mois de l'année..."
J. Bernard zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2824 Hebdo 5 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE