du 26 juin 2003 |
FORMATION |
Christian Petitcolas, inspecteur général du groupe économie et gestion à l'Education nationale en charge de l'enseignement hôtelier, fait le point sur l'évolution de la formation dans le secteur.
Propos recueillis par K. Kulawick
L'Hôtellerie : Quelles sont les nouveautés qui
se préparent dans le secteur ?
Christian Petitcolas : Au niveau européen, le premier
diplôme international sera un diplôme hôtelier. Le BTS responsable de l'hébergement au
niveau international est un projet en cours, qui devrait être expérimenté à la
rentrée prochaine dans 3 établissements, et qui compte un changement radical : plus
d'épreuves de langues puisque l'application de celles-ci sera directement intégrée aux
différentes matières. Une révolution dans l'approche de l'apprentissage et de
l'enseignement qui se développera sans doute dans d'autres domaines. L'examen final
comptera 4 épreuves professionnelles intégrant des langues vivantes. L'avantage de ce
diplôme est qu'il sera reconnu et permettra au diplômé d'être embauché dans tous les
pays signataires (Danemark, Tchéquie, Hollande, Grande-Bretagne, Espagne, France, etc.).
L'Hôtellerie : Et au niveau national ?
Christian Petitcolas : Nous sommes en train de
travailler avec tous les professionnels et les CPC pour rénover le CAP Cuisine. Autre
nouveauté, il nous faut désormais prendre en compte l'aspect cuisine ouverte face aux
clients. Les professionnels du secteur collectivités souhaitent ardemment que leurs
spécificités soient prises en compte dans le diplôme du CAP Cuisine, ce qui est en
cours de conception. Après tout, la gastronomie ne représente que 5 % des emplois après
le CAP Cuisine... Enfin, les techniques professionnelles de base seront toujours
évaluées dans les examens et les concours ; en revanche, des techniques très pointues
pourront toujours être abordées en formation mais ne seront plus forcément évaluées
à l'examen. D'autre part, nous travaillons avec le chercheur Hervé This, avec qui nous
avons mis en place un groupe de travail pour valoriser l'entrée scientifique des contenus
dans le CAP, qui nécessitera également une formation des enseignants.
A plus long terme, je pense qu'on parlera beaucoup d'hôtellerie à l'université,
porteuse d'emplois et de concepts. Mon rôle est de développer le partenariat
profession-école. Il faut évoluer, selon le profil des jeunes et la transformation des
métiers.
L'Hôtellerie : Que répondez-vous à ceux qui
disent que le niveau scolaire baisse ?
Christian Petitcolas : Est-ce qu'on est là pour la
majorité ou pour une minorité ? On a pour mission d'emmener un maximum de jeunes aux
examens. Aujourd'hui il est vrai que les jeunes ont d'autres compétences, plus
nombreuses, dans différents domaines. Ils n'ont plus la compétence de la mémoire, de
l'apprentissage par cur, mais ont des compétences visuelles, relationnelles. Je
n'analyse pas cela en termes de baisse de niveau, ils ne sont pas moins bons, ils sont
autres. Ils ont plus de domaines de connaissances comme les langues, l'informatique, etc.
Et du coup, on a moins d'exigences sur un domaine particulier. Cela dit, la clientèle,
elle, est de plus en plus exigeante. zzz68v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2827 Hebdo 26 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE