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	du 9 octobre 2003	FORMATION

< JEAN-PIERRE RAFFARIN DEVANT LES CANDIDATS MOF

"La restauration est une des forces économique de la France"

Jean-Pierre Raffarin était l'invité surprise de la cérémonie d'ouverture du 22e concours (Un des Meilleurs ouvriers de France) le 29 septembre à La Sorbonne.

Impressionnant cet amphithéâtre avec ses 410 cuisiniers, 47 maîtres d'hôtel et 43 sommeliers inscrits au concours MOF cette année, et qui se réunissent comme le veut la tradition à La Sorbonne. D'un côté les sommeliers, au centre les toques blanches des chefs déjà distingués, à droite les maîtres d'hôtel et tout autour dans l'amphithéâtre, les nouveaux prétendants. Après la traditionnelle séance de question orchestrée par Jean-Claude Narcy, Jean-Pierre Raffarin fait son apparition. C'est la première fois qu'un Premier ministre se déplace pour l'ouverture du concours. Il faut dire que son père, Jean Raffarin, a été président du Comité d'organisation des Expositions du Travail, le comité d'organisation du concours, et qu'un ami poitevin l'a invité ici aujourd'hui, Joël Robuchon... A la tribune, il était entouré de ce dernier, de Jean-Pierre Boisivon, président du Comext, d'Alain Dutournier, de Paul Bocuse, de Patrick Scicard et de Philippe Faure-Brac, présidents des classes des métiers de bouche du concours Un des Meilleurs ouvriers de France.
Se piquant d'un petit commentaire sur cette assemblée peu féminine, Jean-Pierre Raffarin a salué et flatté ces meilleurs et futurs meilleurs ouvriers, qui "sont à la cuisine ce que Polytechnique est aux ingénieurs. Ils représentent le travail dans une société dont on sait bien qu'elle doit le réhabiliter, (...) et montrer aux plus jeunes le chemin de l'excellence". Le ministre a reconnu la "capacité à travailler souvent durement" de ces "savants de la main. J'ai rarement vu des MOF qui manquaient d'humilité", a-t-il précisé.  

Apprentissage : statut et formation de qualité
Mais au-delà d'un plaidoyer pour l'effort et la revalorisation des métiers 'mésestimés', Jean-Pierre Raffarin est aussi venu parler des dossiers en cours, à l'heure où le gouvernement relance l'apprentissage et où la TVA est le sujet-clé pour la profession. Le Premier ministre a défendu le droit individuel à la formation en parlant de celui-ci comme "d'une nécessité qui s'impose tout au long de la vie, une étape qu'on franchit à différents âges". Le Premier ministre a rappelé que l'apprentissage est pour lui une dynamique de développement de l'emploi et que dès 2006, le pays attendait 500 000 apprentis "avec une formation de qualité et un statut", grâce à la nouvelle réforme sur l'apprentissage qui a aussi pour ambition de revaloriser les métiers de "l'artisanat, là où il y a le plus d'emplois, les valeurs les plus enracinées et les relations les plus humaines", où la transmission "exemplaire" des métiers "passe par de l'humain, que tout n'est pas écrit dans un logiciel, cela passe aussi par le cœur".
Autre sujet brûlant pour la profession, que le chef du gouvernement aurait eu du mal à éviter, la TVA. "Je crois que c'est bon pour le pays", a insisté M. Raffarin, qui a indiqué que les avantages de cette baisse ne se ressentiront pas seulement "concentrés" dans les grandes villes ou certaines régions, mais créera de l'emploi partout en France. Reste que le plus dur reste à faire. "Il nous faut maintenant convaincre les uns et les autres. Certains ont des réticences par excès, d'autres par défaut. Il y a ceux qui sont contre et ceux qui pensent que c'est trop cher." Mais le Premier ministre lui, semble convaincu. "La restauration est une des forces de la France dans l'économie touristique. Nous prenons un engagement dans la loi de Finances, c'est une façon de faire respirer la France. Je vois que les comptes d'exploitation sont en général fragiles dans la restauration." Le chef du gouvernement a conclu en demandant à tous de faire confiance au pays. "Nous n'évoluerons pas comme la société américaine, ce n'est pas la standardisation, c'est la valeur humaine ajoutée qui fait la valeur de la France. Nous allons injecter de l'humain et du talent dans l'économie." Un discours qui devrait motiver les troupes... en attendant des résultats.
K. Kulawick zzz68v zzz68o

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L'Hôtellerie Restauration n° 2842 Hebdo 9 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE