du 16 octobre 2003 |
À LA LOUPE |
Installé depuis 1993 au Cheval Blanc à Saint-Yrieix-la-Perche (87), l'ancien professeur de cuisine continue à former les chefs de demain.
Pour René et Maryse Maury, la gloire vient des fleurs et de la table. Les premières sont celles qui fleurissent la façade de leur Cheval Blanc, restaurant réputé de Saint-Yrieix-la-Perche, en Haute-Vienne, à une quarantaine de kilomètres de Limoges. La seconde est considérée par les connaisseurs comme l'une des meilleures de cette région située entre Limousin et Périgord, au cur du pays des Culs Noirs. Une race de porcs pas comme les autres, roses de ventre, sombres de fesses, gras et goûteux qui font le délice des gourmets. René Maury en est un des rares spécialistes, qu'il accommode à ses façons, en escalopes accompagnées de foie gras ou gambas, en rôtis bordés de girolles ou de cèpes. "J'ai inventé une soixantaine de recettes pour mettre en valeur cette viande extraordinaire, confesse-t-il. Et j'espère les publier prochainement dans un livre consacré à l'histoire des Culs Noirs."
Former les jeunes
Professeur de cuisine durant 15 ans, à Toulouse, à Castel-Sarrazin, et au LEP local
Jean-Baptiste Darnet, l'enseignant est devenu restaurateur il y a 10 ans, rachetant avec
sa femme Maryse, le Restaurant du Cheval Blanc. Montant des investissements, 880 kF en
achats, plus 1 MF en travaux. "Nous avons quadruplé le chiffre d'affaires et la
fréquentation dès notre première année, souligne-t-il. De 480 000 F, nous
sommes passés à 2,40 MF, et nous sommes rapidement montés en puissance, grâce à une
politique de communication, et une formule offrant d'un côté une table bon marché style
brasserie, de l'autre une carte gastronomique de haut niveau mais à prix abordable."
En rapport permanent avec le LEP Darnet, il a continué à enseigner, privilégiant la
formation sur place, en prenant en stage un maximum d'apprentis. Il en a toujours un
présent en cuisine, aux côtés de ses 6 autres salariés, venus presque tous de cette
origine.
"Je prends quelqu'un de neuf, pour en faire un professionnel de bon niveau,
explique l'ancien enseignant. Je lui apprends les bases de son métier, puis je l'aide
au fil des mois à peaufiner ses connaissances, en favorisant au maximum le travail sur le
terrain. Pour moi, la pratique est l'outil majeur de cet apprentissage, à la manière
d'un jeune mécano mettant les mains dans le cambouis." Il aura ainsi piloté les
premiers pas d'une bonne cinquantaine d'élèves depuis son installation. Les occasions de
les faire travailler ne manquent pas. "Nous avons le Cheval Blanc, détaille
René Maury, ouvert 6 jours sur 7, servant midi et soir, dans les 50 couverts par jour.
A côté, nous suivons une activité traiteur, en relation avec le marché aux bestiaux de
Bourdelas, dont nous avons pris la responsabilité en matière de restauration, avec 120
assiettes tous les lundis. En prime, nous assurons des réceptions. De plus, nous
organisons des formations de personnel de restauration préfectorale." De quoi
donc poursuivre un métier qu'il avoue aimer autant que la tenue de son piano, estimant
avoir la mission "d'apprendre à d'autres ce qu'il a appris..."
J.-P. Gourvest zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2843 Hebdo 16 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE