du 20 novembre 2003 |
ENTREPRISE |
< ISÈRE
Choix économique : plus jeune MOF cuisine en 1993 à Strasbourg, le cuisinier vient de quitter l'affaire familiale pour se concentrer sur son laboratoire culinaire. En attendant de rebondir. Plus tard !
La décision n'a pas été évidente à
prendre, mais, une fois le choix fait, Jean-Marc Tachet s'y tient. Son parcours rectiligne
le mène à l'affaire familiale, cet Hôtel de France (11 chambres, 3 étoiles) et son
restaurant La Diligence à Morestel (Isère), acheté par ses parents en 1989 où il est
revenu travailler à leurs côtés. Avant ? Des restaurants doublement ou triplement
étoilés par le guide Michelin : La Mère Guy de Roger Roucou à Lyon, Le Cep de
Gérard Cortembert à Fleurie et l'Auberge de Collonges de Paul Bocuse. Ensuite ? Avec
Gérard et Michelle ses parents, et Marie son épouse. Très vite, le restaurant est
référencé dans tous les guides nationaux. Pour Morestel, c'est important. Ce n'est
qu'une petite commune de 3 000 habitants, traversée par la RN 75, la fameuse route
Napoléon qui passe devant la maison. Le premier coup dur date de 1999 : pôle économique
de la région, la centrale nucléaire de Creys- Malville ferme ses portes entraînant une
perte de 30 % pour le restaurant. Si l'activité du week-end reste satisfaisante, celle de
la semaine est irrégulière. Déjà, Jean-Marc Tachet a son idée : couronné MOF en
1993, il planche sur un projet de société préparant des poissons marinés, prêts à
cuire ou prêts à consommer. JMT Sworfish naît de sa réflexion. "J'avais
découvert le Saumon mariné à l'aneth chez Bocuse. Au restaurant, je proposais un Saumon
mariné aux épices, tranché plus épais qui plaisait à la clientèle qui souhaitait une
vente à emporter." Tout s'enchaîne. Jean-Marc Tachet dépose un brevet sur son
processus de conservation, et s'efforce de convaincre ses confrères qu'ils peuvent lui
faire confiance. Alors, lorsqu'en août 2003, l'établissement familial est mis en vente,
il a quartier libre pour s'impliquer totalement dans une entreprise employant 5 personnes
pour un prévisionnel de 270 000 e de CA. "Je reste avant tout cuisinier, et il
est certain que le 30 août, à la veille du dernier service, j'ai eu le sentiment que
l'on m'enlevait quelque chose. Mon laboratoire ne sera jamais industriel. Ce sont les
circonstances qui ont dicté mon choix : mon père était fatigué, ma mère avait
quelques soucis et l'activité était trop irrégulière. J'ai de nombreux contacts pour
développer mon activité. Je pense commercialiser une gamme de plats cuisinés sous vide."
Il travaille pour sa nouvelle structure et multiplie les contacts. Il n'a pas dit adieu à
son métier, simplement au revoir ! "Je suis cuisinier dans l'âme, et j'ai eu
envie de transposer au laboratoire ma sensibilité, martèle-t-il. Au départ, il
était difficile de vendre mes produits aux cuisiniers, mais cette idée fait son chemin
via Metro qui m'a référencé dans le Sud. Je connais les problèmes de la profession,
les soucis d'horaires, et je veux avant tout faciliter la vie des cuisiniers et leur
apporter une aide culinaire de qualité par rapport aux contraintes d'hygiène et de
personnel. J'ai l'espoir de continuer à aller de l'avant." Et de reprendre un
jour son métier dans la structure d'un restaurant. Un petit sourire en guise de réponse.
"Ce n'est qu'une pause. J'ai envie de retrouver le bruit et l'ambiance du piano.
Je me donne 12 à 18 mois, mais je pense à un poste de chef dans une belle maison."
J.-F. Mesplède zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2848 Hebdo 20 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE