du 20 novembre 2003 |
FOCUS |
Doucement mais sûrement, Hotelcert convainc les hôteliers indépendants de la nécessité, pour se positionner en matière de qualité vis-à-vis de l'hôtellerie de chaîne, de s'engager dans une démarche qualité.
L'Hôtel des
Selves à Sarlat (24), l'un des deux établissements du départemnt certifié Hotelcert en
2002.
Quatorze
établissements de la Dordogne se sont engagés dans la démarche qualité Hotelcert. Une
nécessité dans un département où l'hôtellerie traditionnelle indépendante est
largement dominante.
"Le dispositif Hotelcert va nous permettre de nous distinguer sur le marché de
l'offre d'hébergement, sans entrer en concurrence avec les réseaux volontaires. Il ne
s'agit pas de faire de l'élitisme, car toute entreprise hôtelière peut mener une
démarche qualité, de la plus modeste à la plus luxueuse." Jean-Luc Bousquet,
hôtelier aux Eyzies et vice-président chargé à la CCI de l'hôtellerie en Périgord,
souligne la finalité d'une action entamée par 14 de ses confrères sur son département.
"La particularité de la Dordogne est d'accueillir une forte proportion de clients
étrangers, provenant principalement de Grande-Bretagne, qui attend de notre profession
des prestations de qualité que nous ne sommes pas toujours à même de lui offrir."
Seuls deux établissements ont bénéficié de cette certification sur le département de
la Dordogne en 2002 : le Relais du Soleil d'Or à Montignac et l'Hôtel de Selves à
Sarlat. Mais ils devraient rapidement être rejoints par une douzaine d'autres,
actuellement en cours d'évaluation. "Hotelcert génère des exigences, ce qui
n'est pas toujours bien apprécié des hôteliers. Un audit est parfois contraignant, mais
nous recommandons vivement ce dernier."
La mécanique se met en route
Les enjeux sont importants : développement de la clientèle, amélioration de la
rentabilité, reconnaissance du professionnalisme de l'intéressé. Ils peuvent se
concrétiser par une facilité d'accès aux aides économiques, tout en générant un
recrutement plus pointu et une fidélisation du personnel. Les autres avantages sont
patents : renforcement d'une image qualitative, affichage des arguments de vente,
confiance augmentée de la clientèle, différence marquée vis-à-vis des concurrents,
accession à de nouveaux marchés, etc. Les 12 futurs Hotelcert sont en phase d'audit et
ne seront validés que début 2004, Jean-Luc Bousquet ayant postulé pour sa part au titre
de son hôtel. L'audit coûte entre 1 200 et 1 800 e, d'où la mise en place par la CCI
d'une préqualification pour éviter aux professionnels toute demande non conforme.
Subventionné à 80 %, il détermine la finalité de la démarche et ce qui en découle.
Le président de l'Umih, qui a encouragé vivement ses confrères à le suivre, a été
entendu : 12 autres se sont déjà inscrits au titre de l'année 2004, et d'autres
pourraient encore les rejoindre. La Dordogne est souvent précurseur en matière
d'initiatives qualifiantes, comme le prouvent les différentes actions entreprises depuis
quelques années. Les Logis, les clubs hôteliers locaux se sont distingués à plusieurs
reprises, et l'opération Hotelcert ne devrait pas déroger à cette habitude. Depuis 7
ans, entre environnement et accueil, les professionnels ont toujours agi dans cet esprit.
La visite au mois d'octobre du président Daguet, à l'école de Savignac, venu promouvoir
la toute dernière démarche lancée vers les salariés et les conditions de travail,
confirme cette dynamique locale.
18 hôtels en Picardie
Ils sont 5 de l'Aisne, 3 de l'Oise et 10 de la Somme, tous indépendants, et la plupart de
moins de 30 chambres, à avoir répondu à la proposition qui leur avait été faite par
les 5 chambres de commerce et d'industrie, leur syndicat professionnel, et les comités
départementaux et régionaux du tourisme. Pilotée par la CCI d'Abbeville (80), la
démarche commune, présentée lors d'une réunion en septembre dernier, visait à réunir
entre 10 et 15 hôteliers qui bénéficieraient d'un prédiagnostic dont le financement
est subventionné par l'Etat, dans le cadre du Fonds régional d'aide au conseil (Frac).
Confié, après appel d'offres, au cabinet parisien Protourisme, le prédiagnostic sera
une répétition à blanc de la labellisation Hotelcert. Un audit à blanc, sur la base du
référentiel Afaq (plus de 500 points de contrôle), sera effectué par un client
mystère, suivi d'un bilan à chaud, (le 'client' se dévoilant), puis d'un rendez-vous
d'une demi-journée avec l'exploitant. A l'issue de ce prédiagnostic, Protourisme
proposera à l'établissement un calendrier d'actions pour 'coller' au référentiel.
Un coût faible La
proposition de prédiagnostic des instances consulaires picardes aux hôteliers
s'accompagne d'une prise en charge financière du coût qu'a négociée la CCI d'Abbeville
avec l'Etat (Frac). La subvention se monte à 80 % du montant HT. Ce montant se chiffre
ainsi pour un établissement de moins de 30 chambres : coût hors taxes 2 060 e,
TVA 403,76 e, TTC 2 463,76 e, desquels il faut déduire 2 060 x 80 % = 1 648
e. |
Assistance personnalisée
Lors de la réunion de préparation, Gérard Désérable, responsable du secteur tourisme
à la CCI d'Abbeville, avait insisté sur le fait que le prédiagnostic, d'un coût
minime, n'entraînait en rien l'établissement à poursuivre vers la certification, 'une
démarche volontaire'. Les promoteurs de cette initiative souhaitaient réunir au moins 10
hôtels le 10 octobre. Le responsable soulignait l'intérêt pour le chef d'entreprise "de
connaître ses faiblesses, et de pouvoir mettre en route des procédures pour y
répondre". Ce faisant, les hôteliers picards réduisaient aussi le risque de
non certification, s'ils s'y lançaient, bénéficiant d'une "assistance
personnalisée, d'un rapport individuel (avec le cabinet d'audit), et d'une restitution
collective". Les espérances des responsables consulaires ont été dépassées
puisque, au final, 18 établissements se sont portés candidats, des candidatures
validées par la commission préfectorale du Frac le 29 octobre dernier. Selon le
calendrier, les prédiagnostics devraient ensuite être engagés d'ici la fin de l'année,
permettant, à ceux qui le souhaitent, de se porter candidats pour la certification un an
plus tard. "Hotelcert vient combler un manque en matière de qualité, affirme
Thierry Dupré, patron du Relais Guillaume de Normandie, à Saint-Valery (80), candidat au
prédiagnostic, et président de l'Umih du département. L'actuel classement est
désuet et insuffisant, notamment pour la clientèle étrangère. De plus, la variété
des points de contrôle de Hotelcert est intéressante pour connaître sa propre
entreprise, y compris pour le personnel." zzz36v zzz76v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2848 Hebdo 20 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE