du 22 janvier 2004 |
CONJONCTURE |
Georges Sampeur, président du directoire de Galaxie (propriétaire de l'enseigne B&B), chausse négligemment ses lunettes. Après avoir parcouru rapidement son reporting 2003, une lueur malicieuse éclaire ses yeux bleus. Oui, affirme-t-il, B&B a tiré son épingle du jeu l'an passé. Oui, il est satisfait d'avoir investi dans cette enseigne aux côtés du fonds d'investissement britannique Duke Capital. Et oui encore, il croit à l'avenir de cette forme d'hôtellerie.
Propos recueillis par C. C.
"A
l'évidence, il y aura d'autres consolidations sur le marché de l'hôtellerie économique
dans l'avenir." Georges Sampeur
L'Hôtellerie : A vous regarder lire le
reporting 2003, les chiffres réalisés par B&B en 2003 semblent vous donner le
sourire...
Georges Sampeur : L'année 2003 a été un exercice
difficile pour l'ensemble de la profession hôtelière. Je suis d'autant plus satisfait
des performances réalisées par B&B. Le chiffre d'affaires de la chaîne en France
(hors franchise) a progressé de 12,5 % l'an passé. Ouvertures comprises bien sûr (6 au
total). Quant à notre revenu par chambre disponible (RevPar), il a augmenté de 3 %. Une
hausse qui provient pour l'essentiel de l'amélioration de notre prix moyen (+ 5 % à
36,50 e). Voilà de quoi positiver !
L'Hôtellerie : Malgré une carrière émérite
dans la location de voitures (directeur général Avis Royaume-Uni), ainsi que chez
Carlson Wagonlits Travel (vice-président executif Europe), vous n'avez jamais fait vos
armes dans l'hôtellerie. Est-ce un handicap pour diriger Galaxie ?
Georges Sampeur : Mon parcours professionnel ne m'a
jamais conduit à travailler dans l'hôtellerie. Je crois toutefois pouvoir dire que le
secteur hôtelier a des critères de gestion opérationnelle semblables à ceux employés
dans la location de voitures : investissements lourds, client au centre des
préoccupations, stocks périssables... Raison pour laquelle je me sens aujourd'hui tout
à fait à l'aise dans mes nouvelles fonctions.
L'Hôtellerie : Quel est votre objectif pour
B&B sachant que Duke Capital gère plus de 2 Mds e de fonds ?
Georges Sampeur : Avec 106 établissements en France
représentant plus de 7 000 chambres, je considère que nous avons atteint une taille
critique. Il n'empêche que nous devons combler notre maillage hexagonal. Il nous faut en
effet répondre aux attentes de nos clients en étant présent là où ils le souhaitent.
Concrètement, notre objectif vise à totaliser entre 12 000 et 14 000 chambres à
l'horizon 2007-2008.
L'Hôtellerie : En réalité, vous souhaitez
quasiment doubler votre nombre de chambres d'ici 3 à 4 ans. Comment comptez-vous y
parvenir : franchise, gestion... ?
Georges Sampeur : Notre développement va s'effectuer
plutôt par acquisition de terrains et construction d'hôtels neufs. La franchise ne
représentera pas plus de 10 % de notre parc. Nous sommes évidemment ouverts à
d'éventuelles reprises d'établissements existants, et nous regardons ce qui est
actuellement proposé sur le marché français notamment.
Nous considérons l'Espagne, l'Allemagne et le Benelux comme des pays potentiellement
intéressants. A l'évidence, il y aura d'autres consolidations sur le marché de
l'hôtellerie économique dans l'avenir. Reste qu'il n'y a de place que pour les réseaux
de qualité.
L'Hôtellerie : A ce propos, comment jugez-vous
le produit B&B ?
Georges Sampeur : Depuis mon arrivée en septembre
2003, j'ai visité nos 106 hôtels. J'ai aussi passé au peigne fin la concurrence.
J'avoue que B&B est un bon produit. La qualité de l'accueil et des prestations
offertes par nos gérants, ajoutée à une politique de prix particulièrement adaptée,
sont en fait les secrets de notre succès auprès de la clientèle. Toutefois, après 10
ans d'existence, le produit doit évoluer. Des ateliers de réflexion avec une présence
féminine obligatoire ont été mis en place au siège pour plancher sur le sujet. Nous
savons d'ores et déjà que les critères de confort et d'hygiène devront progresser au
cours des prochaines années. Le mobilier devra également être remis au goût du jour.
Bien entendu, il est facile d'améliorer la prestation. Mais nous ne devons pas déraper.
Les coûts sont toujours flexibles à la hausse, mais jamais à la baisse. Nous resterons
donc prudents dans nos améliorations afin de ne pas sortir de notre marché et tenir nos
objectifs de rentabilité. Soit un résultat brut d'exploitation (RBE) avoisinant les 50
%.
L'Hôtellerie : A vous entendre, le marché de
l'hôtellerie économique a encore de belles années devant lui ?
Georges Sampeur : Je pense sincèrement que les
produits économiques ont un très grand avenir devant eux. Parce que les conditions du
voyage d'affaires sont en train d'évoluer. Les entreprises regardent en effet maintenant
à deux fois le prix des chambres d'hôtel. Jusqu'à présent, elles ne s'étaient pas
intéressées à ce créneau, mais elles vont y venir. Il y a par ailleurs toute une
tranche de la population qui n'a pas essayé ce type de produit par crainte de tomber dans
des établissements peu sécurisés et pas confortables. En proposant un produit qui offre
un bon rapport qualité-prix, nous réussirons à séduire cette clientèle. zzz36i zzz36v
Un état-major raccourci, mais solide La
direction de Galaxie SA est organisée en directoire avec conseil de surveillance. Georges
Sampeur est le président du directoire tandis que le conseil de surveillance est assuré
par Jean-Paul Camblain. Une personnalité bien connue du petit monde de l'hôtellerie et
du tourisme. Parallèlement, Mark Thompson représente Galaxie Gmbh, société qui
développe la chaîne en Allemagne. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2856 Hebdo 22 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE