du 19 février 2004 |
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< À BERLIN
A l'occasion de la présentation du guide 2004 des Relais & Châteaux, le président de la chaîne a montré du doigt la position intransigeante de l'Allemagne. Selon lui, elle aura de lourdes conséquences en matière économique, culturelle et de santé publique, non seulement en France, mais à terme, en Allemagne.
Régis
Bulot, président des Relais & Châteaux : "J'invite M. Eichel à
reconsidérer sa position sur la demande française de réduction de TVA sur la
restauration. Ce qui est en jeu ici n'est rien moins que la survie des cultures
gastronomiques de la France, mais aussi de l'Allemagne."
Jamais le président international des Relais & Châteaux n'avait jusqu'à présent connu un tel succès outre-Rhin. Certes, les Allemands sont de fervents adeptes de 'la plus belle chaîne du monde'. Mais, cette fois-ci, c'est véritablement son discours qui a enflammé les foules. Profitant de la présentation du guide 2004 de la chaîne à Berlin, Régis Bulot a en effet évoqué le problème de la TVA devant une assistance de 140 journalistes. Et tous ont applaudi.
Un message réfléchi
Pourquoi ? Tout simplement parce qu'au lieu de polémiquer sur la position de
l'Allemagne s'agissant de la demande de la France d'abaisser le taux de TVA applicable à
la restauration, le patron des Relais & Châteaux, et par-là même des Relais
Gourmands, a adressé un message réfléchi à Hans Eichel, ministre allemand des
Finances. "Votre position aura clairement, d'après moi, de lourdes conséquences
en matière économique, culturelle et de santé publique, non seulement en France, mais
à terme en Allemagne", a déclaré en substance Régis Bulot.
Et de poursuivre en soulignant que "la restauration traditionnelle et
gastronomique se porte mal. Elle est menacée par une accumulation de charges et d'impôts
de toute nature. De ce fait, ce secteur d'activité ne peut proposer des salaires incitant
les jeunes à choisir ces métiers". Refuser cette évidence, cela signifie
condamner un secteur d'activité tout entier et mettre en péril des millions d'emplois,
estime Régis Bulot. Selon lui, la position de l'Allemagne va en outre ouvrir une voie
royale à l'expansion des fast-foods. Le tout conduisant au développement de mauvaises
habitudes alimentaires, et notamment de l'obésité.
Survie de la gastronomie
Sans compter que l'Allemagne - désert gastronomique il y a 25 ans - risque elle
aussi de perdre beaucoup dans cette affaire. "Si l'identité gastronomique de
l'Allemagne a pu s'affirmer, c'est parce qu'un très grand nombre de jeunes cuisiniers,
sommeliers, maîtres d'hôtel viennent toujours compléter leur formation dans des
restaurants en France", a souligné le président. Reste que le jour où cette
activité ne pourra plus subvenir a elle-même, il n'y aura plus de question à se poser. "Ce
qui est en jeu ici n'est rien moins que la survie des cultures gastronomiques de la
France, mais aussi de l'Allemagne", a conclu Régis Bulot. A bon entendeur, salut
!
C. Cosson zzz66f
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L'Hôtellerie Restauration n° 2860 Hebdo 19 Février 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE