du 26 février 2004 |
HÉBERGEMENT |
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Alain et Laurence Bergaud se souviendront longtemps de l'an 1999. Installés 5 ans plus tôt dans leur Soph Motel au bord de la RN 20, ils ont subi de plein fouet l'ouverture de l'autoroute Paris-Toulouse.
Une
baisse brutale du chiffre d'affaires, se souvient Alain Bergaud, soit 53 % de moins
la première année. Il fallait partir ou réagir." Pour cet ancien brasseur
parisien, pas question de renoncer, avec une femme et 4 enfants. Le motel, avec 23
chambres, une piscine, une salle de restaurant et des dépendances, est implanté en
pleine campagne limousine, et ne peut être bradé. Autoroute ou pas, il fallait trouver
des solutions pour faire revenir une clientèle de passage, et en fidéliser la plus
grande partie. "Les recettes sont assez simples, résume Alain Bergaud.
Pour attirer, il faut être attractif, en clair proposer gîte et couvert de très bon
niveau à prix abordable. Donc, se remettre en question, s'adapter, se moderniser, et le
faire savoir." Avec plus de 2 MF à l'aube du troisième millénaire,
l'entrepreneur rénove ses chambres, obtenant leur classement en 3 étoiles NN. Côté
couverts, Laurence propose une pure cuisine de terroir, à vocation gastronomique,
inventant des recettes savoureuses basées sur des produits de haute qualité. Boudin au
foie gras de canard, viandes labellisées, etc.. Les guides commencent à s'y intéresser,
et sa réputation de fin cordon-bleu s'amplifie chaque soir. "Avec tous ces 'plus'
nous avons remonté la pente dès la première année, estime Alain Bergaud. Notre
clientèle est faite de commerciaux en semaine, ravis d'une bonne table, d'une belle
chambre, et de soirées étapes à 64 e petit-déj compris. Avec en prime une table
d'hôte qui renforce la convivialité."
Résultat, un taux de remplissage hebdomadaire de près de 100 %, un CA (413 000 e en
2003) en hausse constante (+ 24,78 % sur un an en 2003). Le ticket moyen est à table de
30 e, les dimanches sont réservés aux banquets locaux (60 couverts) et les autres bonnes
idées sont en cours de concrétisation. "Nous nous sommes liés avec ces
tour-opérateurs, précise le patron. Les touristes monopolisent l'hôtel à partir
de juin, les commerciaux laissant la place. Nous proposons des formules week-end, une
carte de 90 whiskies pour amateurs éclairés, et nous dépensons environ 10 000 e
par an de publicité. Nous avons fait face, et nous avons bien fait. L'autoroute était
notre handicap, nous l'avons transformée en atout."
J.-P. Gourvest zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2861 Hebdo 26 février 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE