du 11 mars 2004 |
HÉBERGEMENT |
Résultats 2003 de la Société du Louvre
Le bénéfice de la Société du Louvre a lourdement chuté en 2003. Parmi ses activités, l'hôtellerie économique est celle qui s'est le mieux comportée, augmentant de manière sensible sa contribution aux résultats de l'entreprise.
Anne-Claire
Taittinger, président du directoire du Groupe Taittinger et directeur général de la
Société du Louvre : "Du succès du Palais de la Méditerranée, ouvert en
janvier dernier, dépendra notre intérêt pour les casinos."
"Dans
un contexte très éprouvant pour le luxe et l'hôtellerie, nos résultats 2003 sont de
bonne facture." Anne-Claire Taittinger, président du Groupe Taittinger et
directeur général de la Société du Louvre, s'est montrée relativement sereine lors de
la présentation des résultats annuels qui se tenait, lundi 8 mars dernier, dans
l'enceinte de l'hôtel Lutetia. Elle, qui compte parmi les rares femmes à diriger une
grande entreprise en France, estime en effet que la Société du Louvre (Envergure,
Concorde, Baccarat, Annick Goutal, Champagne Taittinger...) a plutôt bien résisté au
marasme de l'an dernier.
Bien sûr, la situation n'est pas toute rose. D'ailleurs, le chiffre d'affaires du
groupe a chuté de 2,7 % au terme de l'exercice 2003 à 673,5 Me. De son côté, le
résultat brut d'exploitation a reculé de 12,7 % à 78,9 Me. Le tout aboutissant à
un bénéfice net s'élevant à 28,6 Me, en baisse de 62,5 %. A noter toutefois que des
profits exceptionnels avaient été réalisés en 2002 grâce à la cession des titres
Taittinger. En excluant cette plus-value, le résultat 2003 se compare à un résultat net
part du groupe 2002 égal à 40,7 Me, soit un repli de 29,7 %.
Il n'empêche que des enseignements positifs peuvent être tirés de cette année
jugée "noire" par les professionnels du tourisme. A commencer par les
performances enregistrées par l'hôtellerie économique avec Envergure. Véritable
amortisseur anticrise, ce pôle a vu ainsi ses recettes annuelles grimper de 4,7 % à 322
Me. Mieux encore ! Les revenus par chambre ont grimpé de 3 % chez Campanile, de 1,6 %
chez Première Classe et de 3,6 % chez Kyriad. De quoi booster au final la contribution
aux bénéfices qui a pas mal progressé, passant de 14,7 Me en 2002 à 17 Me en 2003.
Ouverture d'un Kyriad Prestige à Montparnasse
Un chiffre intéressant comparé aux établissements de luxe (Concorde), qui ont,
eux, été lourdement affectés par la hausse de l'euro face au dollar et par la situation
internationale. A tel point que le chiffre d'affaires du groupe Concorde a régressé de
6,8 % à cause notamment d'un fléchissement de la fréquentation (12,2 points)
partiellement compensé par une amélioration du prix moyen chambre (+1 %). Au bout du
compte, l'apport de l'hôtellerie haut de gamme au résultat d'exploitation a donc
diminué de 44,9 % à 19,6 Me tandis que celui aux bénéfices se réduisait de plus de 53
% à 11,3 Me.
La crise a également beaucoup pénalisé les produits de luxe dont la cristallerie
Baccarat. Ce pôle a vu ainsi son résultat d'exploitation reculer de 54,4 % à 1,9 Me.
Face à toutes ces données et compte tenu de la tendance qui se dessine en ce début
2004, Anne-Claire Taittinger porte "un regard confiant" sur l'exercice à
venir. Elle avance plusieurs raisons pour expliquer sa position. Tout d'abord, le chiffre
d'affaires de la compagnie va croître l'an prochain en particulier grâce à l'ouverture
d'établissements importants, tels le Palais de la Méditerranée (188 chambres et 1
casino) et le Kyriad Prestige à Montparnasse (363 chambres). Sans oublier la montée en
puissance du complexe de Varsovie (465 chambres sur 3 enseignes Première Classe, Kyriad,
Campanile), et celle de la maison
Baccarat.
Par ailleurs, la Société du Louvre entend tout mettre en uvre pour encore
améliorer ses marges opérationnelles et maîtriser son endettement. Elle espère en
outre pouvoir finaliser en 2004 différentes cessions dans le domaine immobilier.
C. Cosson zzz36i
Naissance de Louvre
Hotels Ainsi que nous vous l'annoncions en exclusivité dans L'Hôtellerie n° 2854, la Société du Louvre a décidé de créer un pôle hôtelier unifié en rapprochant ses activités hôtelières Envergure (Kyriad, Campanile, Première Classe) et Concorde Hotels (comprenant quelque 80 affiliés et 12 établissements en propre, dont Le Crillon, Le Palais de la Méditerranée, Le Martinez...). A cet effet, une nouvelle entité ad hoc va voir le jour en 2004, baptisée Louvre Hotels. Classée huitième groupe mondial et troisième européen, Louvre Hotels sera présidé par Anne-Claire Taittinger à compter du mois de mars. Cette dernière sera entourée de trois principaux collaborateurs : Jean-Arnaud de Lasa, chargé de la stratégie et des finances, Keith Lindsay aux opérations et Jean-Philippe Dubs pour les ressources humaines et les systèmes d'informations. A noter que Philippe Lebuf assurera pour sa part la responsabilité des opérations de l'hôtellerie de luxe. En mettant en place ce nouvel ensemble, la Société du Louvre a pour principal objectif d'améliorer sa rentabilité. D'autant plus fortement que Louvre Hotels vise pour l'essentiel à "mieux vendre", "mieux gérer", "mieux développer" et "mieux acheter". C'est d'ailleurs en matière d'achats que le groupe espère tirer les plus grosses économies d'échelle. Selon nos informations, l'état-major de Louvre Hotels tablait voilà quelques semaines sur au moins 19 Me. En termes de résultats d'exploitation, entre 10 et 15 Me supplémentaires sont attendus en 2005. Chiffre qui pourrait atteindre au moins 30 Me à la fin de la mise en place du programme pour une année moyenne. Ajoutons que Louvre Hotels sera doté d'un siège unique dont l'adresse demeure encore inconnue. C. C. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2863 Hebdo 11 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE