du 18 mars 2004 |
HÉBERGEMENT |
Les conclusions d'une étude Coach Omnium sont sans concession pour l'hôtellerie locale. La majorité des établissements doivent être rénovés au risque de pénaliser l'attractivité touristique.
Gilles Panné, directeur de l'office de tourisme de Sète : une enquête sans concession. |
Pas surpris, mais pas forcément contents non plus : les professionnels de l'hôtellerie sétoise ont quelque peu du mal à digérer les commentaires de l'étude lancée à la demande de Gilles Panné, directeur de l'OT, destinée à qualifier l'offre des établissements locaux. Réunis par deux fois depuis sa publication, les professionnels sont néanmoins parvenus à un consensus : celui d'une nécessaire adaptation et évolution de leur offre, faute de quoi tous ne seront plus là à plus ou moins longue échéance. Il faut dire que le cabinet mandaté pour la circonstance n'a pas mâché ses mots : "L'hôtellerie sétoise se caractérise par des établissements de faible capacité, indépendants et plutôt vétustes ou non modernisés. D'une manière générale, il ressort que les hôtels sont surclassés et trop chers par rapport à leurs prestations. Du point de vue commercial, si certains font des efforts, d'autres vivent sur leurs acquis", n'hésite pas à souligner le cabinet Coach Omnium dans son rapport de synthèse. Destinée à favoriser la modernisation de l'offre, cette enquête a permis de pointer plusieurs lacunes ou défaillances de nature à pénaliser la fréquentation dans un contexte plutôt morose (baisse d'activité en 2003 après 8 années de hausse consécutive). Premier point à être soulevé, le déficit quantitatif du parc hôtelier sétois. Avec 27 établissements au total, dont une quinzaine classés dans la catégorie des 2 étoiles et aucun 4 étoiles, la ville n'offre qu'une alternative réduite. Qui plus est, la capacité moyenne des établissements est plutôt basse avec 22 chambres en moyenne contre 33 au plan national. L'étude évoque également un "positionnement tarifaire complexe", certains hôtels n'affichant pas moins de 6 prix différents selon la chambre et la saison.
Mauvaise image
Sur le plan qualitatif, l'étude soulève la vétusté du parc. Alors que la grande
majorité des établissements a plus de 30 ans, seule une minorité d'entre eux a fait
l'objet de véritables travaux de rénovation : "Pour certains il s'agit plus de
bricolage ou de simple cosmétique où le système D est à l'honneur." Plus
grave, "il se dégage, à quelques exceptions près, un manque d'entretien
évident de la part des gérants, que ce soit au niveau du hall d'accueil ou des façades",
poursuivent les auteurs de l'étude, "et même si quelques hôtels disposent d'un
établissement convenable, le laisser-aller (...) et le manque de propreté des autres,
qui restent majoritaires, pénalisent l'ensemble de l'offre hôtelière sétoise en lui
donnant une mauvaise image". L'étude souligne enfin l'inadéquation entre les
prix pratiqués et le niveau des prestations : "Tenant compte du manque
d'entretien et de modernité des hôtels ainsi que des taux d'occupation faibles, on peut
être 'estomaqué' par le niveau de prix pratiqué dans les hôtels de Sète, quelle que
soit la gamme." Rendue publique en présence des hôteliers, l'étude devrait
contribuer à une prise de conscience générale. Les professionnels de l'hôtellerie ont
en effet admis la nécessité d'engager des modernisations importantes pour rester dans le
marché. Ces derniers ont également insisté sur la nécessité d'une plus grande
propreté de la ville, sur des animations plus adaptées, été comme hiver, et sur
l'installation de nouveaux équipements structurants, comme le futur centre de congrès
dont la création est plébiscitée par l'ensemble des professionnels, conformément aux
recommandations émises par Coach Omnium. zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2864 Hebdo 18 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE