du 18 mars 2004 |
HÉBERGEMENT |
Selon l'étude annuelle MKG Consulting
L'hôtellerie française a perdu 648 chambres au 1er janvier 2004. Jamais vu depuis six ans, ce coup de frein a touché notamment l'hôtellerie indépendante, dont le nombre de chambres a baissé de 0,9 %. Un fléchissement qui concerne plus particulièrement le créneau économique.
Etap Hotel, le parc des chaînes a progressé de plus de 5 % sur le créneau économique. |
L'année
2003 est une année qui sera marquée d'un point noir dans les annales de l'hôtellerie
française. Et ce, pour des raisons évidentes. Jamais ce secteur n'a en effet été
confronté à autant de facteurs négatifs sur une période de 12 mois : guerre en Irak,
SRAS, canicule, hausse de l'euro face au billet vert, faiblesse des économies... Un
contexte général déplorable qui n'a pas été sans entraîner de sérieuses
conséquences sur le paysage hôtelier hexagonal lui-même. En témoignent d'ailleurs les
résultats de l'étude annuelle réalisée par le cabinet MKG Consulting.
Selon cette dernière, l'offre hôtelière française homologuée (toutes catégories
confondues) a de fait perdu quelque 648 chambres l'an passé. Une première depuis 1997,
qui se traduit d'un point vue chiffré par une baisse des capacités d'accueil de 0,1 %.
Le tout aboutissant à un parc national composé de 20 398 établissements, (662 327
chambres) au1er janvier 2004. "Ce coup de frein est à mettre en parallèle avec
la baisse du taux d'occupation moyen de 2,7 points et celle du revenu par chambre
disponible (RevPAR) de 2,4 %", souligne le cabinet. Et d'ajouter : "Le
contexte économique défavorable explique que les fermetures d'hôtels n'ont pas été
compensées, et au-delà, par des créations d'unités hôtelières." A y
regarder de plus près, il apparaît en fait que les chaînes intégrées et les
indépendants ont évolué différemment au cours de l'année 2003. S'agissant de
l'hôtellerie indépendante, celle-ci a vu son parc diminuer de 0,9 %, soit un solde
négatif de 3 606 chambres. Autrement dit, les indépendants ont enregistré un léger
fléchissement de leurs parts de marché. Reste qu'ils représentent encore 61,3 % de
l'ensemble de l'offre hôtelière française (17 120 hôtels).
Croissance de 1,2 % pour les chaînes
De leur côté, les chaînes intégrées ont elles continué leur croissance, gagnant
quelques parts de marché. Tout cela a néanmoins été réalisé à un rythme qui n'a
plus rien à voir avec celui pratiqué les années précédentes. Le développement du
parc des hôtels de chaîne a ainsi atteint les 1,2 % en 2003 contre 3,5 % en 2002 en
termes de nombre de chambres. Ce qui permet à ces dernières de compter plus de 3 278
établissements au 1er janvier 2004 (256 235 chambres), soit 38,7 % de l'offre hôtelière
nationale.
Il n'en demeure pas moins vrai que chacune des catégories observées (0, 1, 2, 3, 4
et 4 étoiles luxe), tant chez les indépendants que chez les chaînes intégrées, n'a
pas été logée à la même enseigne au cours de cette année 'noire' pour le tourisme. A
commencer par l'hôtellerie dite économique (incluant les 0, 1 et 2 étoiles), qui a
globalement observé un recul de 0,7 point l'an passé, représentant 65,3 % de l'offre
hôtelière homologuée hexagonale. Un repli provenant en majeure partie des
indépendants, dont le parc a chuté de plus de 5 % sur le 1 étoile. Celui des chaînes
intégrées a, en revanche, progressé de plus de 4 %. A travers son étude, MKG
Consulting constate un phénomène quasi similaire à propos du marché 2 étoiles.
Marché qui, soulignons-le, demeure prépondérant en France avec 45,5 % du total de
l'offre hôtelière homologuée française. Sur ce créneau précis, les indépendants ont
en effet cédé près de 2 % de leur parc alors que les chaînes l'ont augmenté de 2 %.
Les indépendants accentuent leur poids sur le 3 et 4
étoiles
Si les indépendants ont apparemment beaucoup souffert sur le segment dit
économique, l'étude révèle par contre qu'ils ont concentré leurs investissements sur
les catégories supérieures, à savoir 3 et 4 étoiles. Le parc de l'hôtellerie
indépendante a ainsi bondi de 2,7 % pour le 3 étoiles et de plus 3 % pour le 4
étoiles.
Une progression qui permet aux professionnels indépendants de renforcer leur
position de 1 point sur le haut de gamme, représentant désormais plus du tiers de
l'offre française. Les chaînes intégrées ont également été actives sur le segment
du 3 étoiles, mais dans une moindre mesure puisque leur parc ne s'est accru que de 1,3 %.
L'offre intégrée haut de gamme s'est parallèlement érodée de 1 %.
Autant d'éléments qui conduisent le cabinet MKG Consulting à souligner "la
complémentarité entre les réseaux dits intégrés et l'hôtellerie indépendante".
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Méthodologie L'analyse du parc hôtelier homologué est le résultat d'une compilation exhaustive des données officielles collectées auprès de l'ensemble des préfectures, des CDT, des offices de tourisme, des groupes hôteliers... |
La croissance des chaînes intégrées s'est ralentie en 2003 avec +1,2 % en termes de
nombre de chambres
Un manque à gagner de 300 à 400 Me
pour l'hôtellerie de chaîne
Les événements conjoncturels de 2003 ont lourdement grevé le chiffre d'affaires
hébergement des réseaux intégrés français.
Selon le modèle économique développé par MKG Consulting, le manque à gagner oscille
entre 300 et 400 Me. Un chiffre conséquent, mais qui finalement n'a rien de
véritablement étonnant compte tenu des performances réalisées l'an passé par les
chaînes intégrées en France. Les établissements de chaîne français ont en
effet vu leur revenu par chambre disponible fléchir de 2,4 % l'an passé à 46,5 e.
Une baisse dont la responsabilité revient en grande partie au segment haut de gamme. Le
RevPar de ce dernier a d'ailleurs régressé de 12,7 % en 2003 tandis que celui du 3
étoiles diminuait de 3,1 %. A noter que la région Ile-de-France a été beaucoup plus
mal lotie l'année dernière que la province. Son RevPar, du reste, a fléchi de 7,8 %
alors que cet indicateur phare de la profession a progressé quasiment partout ailleurs en
France.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2864 Hebdo 18 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE