du 25 mars 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
< ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU SYNDICAT DE LA SOMME
Elu voici 9 mois à la tête du syndicat de la Somme, Thierry Dupré a conduit sa première assemblée générale à Péronne. Bernard Quartier, président national de la FNCB, assistait
aux débats.
De gauche à droite : Alain Souday, Bernard Quartier, Thierry Dupré, Michel Dain (président des hôteliers de l'Umih 80) Christian Delpuech (trésorier) et Pascal Schmitt. |
La Somme compte environ 1 300 établissements, dont une dizaine de discothèques. Un département partagé entre la désertification rurale et la montée du tourisme dans les grandes villes et le long de la côte picarde. "Le tissu local est composé d'une multitude de petits villages. Les affaires qui sont encore en activité sont tenues par des chefs d'entreprise âgés, et on n'arrive pas à retrouver des repreneurs", a déploré Thierry Dupré, récent président de l'Umih 80, lors de l'assemblée générale - sa première en tant que chef de file - qui s'est déroulée lundi dernier à Péronne. "Nous sommes en cours de discussion du schéma touristique régional. L'idée n'est pas de créer de nouvelles entreprises, mais déjà de maintenir celles qui sont en place." La bonne adéquation repreneur et financement fait souvent défaut. "Il y a des affaires à reprendre, qui tourneraient sans problème. Malheureusement, à chaque fois, les difficultés portent soit sur l'éventuel acheteur, à qui l'activité ne plaît pas forcément, soit sur les banques, qui ne nous suivent pas", ajoute le secrétaire général du syndicat, Alain Souday. Un casse-tête auquel la nouvelle équipe dirigeante souhaite s'attaquer avec l'aide des pouvoirs publics. "L'autre problématique, c'est la gestion des touristes. Il faut que nous parvenions d'une part à les attirer à l'intérieur des terres et d'autre part à veiller à la qualité dans les zones les plus visitées." L'an dernier, la fréquentation a augmenté de 17 %, avec un + 8 % pour Amiens et un - 5 % pour la Haute-Somme. A Péronne, ville de l'Historial de la Grande Guerre (1914-1918), il reste actuellement deux hôtels, un 2 étoiles Logis de France et un Campanile. "Bien sûr, admet Thierry Dupré, les affaires à reprendre demandent de gros investissements. Si effectivement le tourisme augmente, la profession n'en tire pas les bénéfices qu'elle devrait. 2003 a été une très mauvaise année avec des chutes de chiffres d'affaires atteignant - 20 %. Certains sont même descendus à - 30 %." Le paracommercialisme fait partie des bêtes noires du cru. "Les salles des fêtes avec buffet et ventes d'alcool sans licence nous font une concurrence déloyale. Ça casse les prix et ça laisse la profession sur le carreau", constate un restaurateur confronté au phénomène.
Saisonnalité
La côte picarde, à 2 heures de Paris, de Londres et de Bruxelles, séduit tout
particulièrement la clientèle étrangère, qui représente 80 % de la manne
saisonnière. Si la profession organise régulièrement pour son personnel des cours
d'anglais, celle-ci, en manque de candidats, a parié en 2003 sur la création du Geiq
(Groupement d'employeurs de la baie de Somme). Présidé par Jean-Claude Després (ancien
président du syndicat) et dirigé par Pascal Schmitt, le groupement se bat pour une image
redorée avec 2 jours consécutifs de repos hebdomadaire, le respect des heures de
travail, une prime de fin de contrat, la prise en charge du coût des tenues
vestimentaires, des formations adaptées... Slogan affiché : 'Des entrepreneurs
solidaires pour l'emploi'. 10 jeunes sont actuellement en contrat de qualification et
8 nouveaux contrats vont être signés en juin. Autre invité de l'assemblée générale,
l'Orléanais Bernard Quartier. "Nous sommes en train de réformer, sous l'égide
du ministère du Tourisme, le Code des débits de boissons qui, comme vous le savez, est
intégré au Code de la santé publique. Nous avons réussi à rétablir le transfert des
licences d'hôtel", se satisfait le président de la Fédération nationale des
cafés-brasseries-discothèques de l'Umih (FNCBD). "Maintenant, nous devons
dépoussiérer des textes qui datent d'une autre époque." Parmi les discussions
les plus avancées, la modification du panel des licences* ramené vraisemblablement à
deux licences (A et B) et dont l'application serait effective "d'ici 5 à 6 ans".
Quant à la réhabilitation des bistrots de campagne recherchée par l'Umih 80, Bernard
Quartier avoue sa perplexité. "Les églises sont fermées, les bureaux des
mairies sont ouverts 2 jours par semaine... Il n'y a pas de solution miracle. En ville,
c'est différent. La solution, c'est la qualité. La qualité du sandwich, la qualité du
café, la qualité de l'accueil..."
S. Soubes zzz74v
* Mesure réclamée par l'Europe.
> Changement de nom pour la chambre professionnelle
Conformément aux nouveaux statuts de l'Umih, la chambre professionnelle de
l'industrie hôtelière de la Somme (appelée traditionnellement CPIH, mais n'ayant rien
à voir avec la centrale de la rue Barye) a voté son changement de nom. Celle-ci
s'intitule désormais Umih 80. Sur le web : www.umih80.umih.fr <
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L'Hôtellerie Restauration n° 2865 Hebdo 25 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE