du 25 mars 2004 |
CAMPUS |
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L'Afpa de Haute-Savoie dispense une formation d'agent en restauration, montée en collaboration avec la Fédération des hôteliers-restaurateurs. Très adaptée aux réalités du terrain, elle rencontre un grand succès auprès des employeurs et des participants. Entretien avec Pierre-Yves Bonnet, formateur et initiateur du projet.
Propos recueillis par F. Tari
Les participants aux formations de l'Afpa. |
L'Hôtellerie : Quel
type de public est concerné par cette formation ?
Pierre-Yves Bonnet : La première formation
concerne un public sans diplôme touché fortement par le chômage. Parmi eux, nous sommes
fiers d'avoir accueilli des exclus du monde du travail, trop âgés pour retrouver un
emploi, sans domicile fixe, parfois même sortant de prison. Cette formation, nous
disent-ils, leur redonne une dignité. Pendant 17 mois, ils sont logés pour une somme
modique, bénéficient de la restauration collective et touchent entre 50 et 65 % du Smig
la première année et 75 % la deuxième année.
L'Hôtellerie : Les
hôteliers-restaurateurs se sont-ils exprimés sur le contenu de la formation ?
Pierre-Yves Bonnet : Bien sûr, la formation doit
leur correspondre. Par exemple, nous essayons de donner tout de suite un enseignement
professionnel, et non simplement scolaire, à nos élèves. Nous leur expliquons comment
utiliser une pâte feuilletée surgelée plutôt que de leur apprendre à réaliser la
pâte traditionnelle. Ils utilisent les fonds de veau lyophilisés, car c'est ce qui est
maintenant majoritairement pratiqué en France. De plus, nous avons aménagé la formation
pour qu'elle corresponde aux saisons qui rythment ici la vie de la profession. Les
élèves retournent en formation pendant les périodes creuses en station. Ce partenariat
avec les professionnels nous a conduits à créer une deuxième formation pour leur
apprendre à former les apprentis.
L'Hôtellerie : En
quelque sorte, c'est une formation à l'enseignement ?
Pierre-Yves Bonnet : Oui, l'hôtelier, ou le
restaurateur, nous délègue son maître d'hôtel ou son chef cuisinier qui sera tuteur
pour nos élèves. Ceux-ci ont parfois du mal à comprendre ce qu'attendent les élèves.
Aussi, nous leur enseignons à transmettre leur savoir. Ils ont besoin de connaître les
techniques pédagogiques. Nous tenons compte également de la perte financière pour le
professionnel qui accepte de nous déléguer son personnel. Aussi, le temps passé par le
tuteur et le coût de sa formation est pris en charge par un organisme paritaire. A ce
jour, nous obtenons d'excellents retours, et la demande en stagiaires est très forte. zzz68n
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L'Hôtellerie Restauration n° 2865 Hebdo 25 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE