du 17 juin 2004 |
ÉDITO |
En acquérant les 21,2 % des holdings Exor et Ifil (famille
Agnelli) et les 7,7 % de la Caisse des dépôts et consignation détenus dans le capital
du Club Méditerranée, le groupe Accor affirme sa volonté de développement
complémentaire de ses activités en se tournant vers une entreprise symbole de la
société de loisirs. Certes, du côté des marchés financiers, on n'a pas manqué de
s'interroger sur la pertinence d'une opération qui éloignerait le géant de
l'hôtellerie de ses "métiers de base" pour s'aventurer dans les
méandres parfois incertains du tourisme et de l'animation. Il est vrai que du côté de
la corbeille, on préférera toujours les opérations à court terme aux stratégies
mûrement réfléchies qui ne se traduisent pas forcément par des flambées de cours
immédiates comme on les aime chez les gestionnaires de fonds.
C'est tout à l'honneur des dirigeants d'Accor d'avoir opté pour une
diversification dans un secteur néanmoins proche des métiers de l'hôtellerie de loisirs
déjà présente dans le groupe depuis plusieurs années. En choisissant de se renforcer
sur ce marché par le biais d'une prise de participation significative dans le capital du
Club Med (28,9 %), Accor parie sur le développement d'un tourisme de qualité fondé sur
un reciblage haut de gamme de l'enseigne au Trident.
Certes, tout reste à faire au moment où la politique de redressement conduite
depuis près de 2 ans par Henri Giscard d'Estaing permet enfin d'envisager de nouveaux
axes : l'inauguration à Marrakech d'un nouveau village au positionnement réévalué
illustre cette tendance probablement porteuse d'un tourisme plus adapté à une clientèle
exigeante. Fort de son expertise, Accor sera le partenaire indispensable à une approche
qualitative du marché touristique dont les prévisions de croissance au cours des
prochaines années dépassent les aléas d'une conjoncture parfois hésitante.
Les temps ont bien changé depuis les villages de tentes qui firent la gloire du
'Club', de ses 'GO' et de ses 'GM' à une époque révolue. Et puis... la clientèle
initiale a forcément aujourd'hui d'autres aspirations en matière de confort et de
loisirs.
C'est donc un pari sur l'avenir à moyen et long terme que lance Accor en se
rapprochant du Club Méditerranée. Les dirigeants du groupe de la tour Montparnasse ont
démontré dans le passé leur capacité à innover et à inventer des concepts qui se
révélèrent porteurs : de Novotel à Formule 1 en passant par Ibis ou Etap Hotel sans
oublier la relance de Sofitel, les investisseurs qui ont fait confiance à Accor n'ont pas
à le regretter. Un gage de plus pour l'avenir, qui s'écrit maintenant au pluriel avec
Lenôtre, Lucien Barrière, Carlson... et le 'Club', bien sûr.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2877 Hebdo 17 juin 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE