du 29 juillet 2004 |
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Le Plan Qualité France présenté à Marseille
Céline Issard-Guillot, chargée de mission à la direction du tourisme, a levé le voile sur le Plan Qualité France et la création de la marque nationale de qualité. Les professionnels présents au séminaire organisé par la chambre régionale de commerce et d'industrie ne sont pas vraiment enthousiastes.
On attendait Bruno Fareniaux, directeur du
tourisme, mais c'est Céline Issard-Guillot, chargée de mission, qui est venue. "Sans
doute parce que le DT ne voulait pas affronter les observations des professionnels",
murmurait-on lors du séminaire Qualité organisé par Dominique Poggi, président de la
CRCI. Vaillamment, la jeune femme a rappelé les grandes lignes d'un plan, en gestation
depuis 18 mois, qui serait "à mi-parcours".
D'abord, l'objectif : "Il faut conserver la
place de 1re destination touristique de la France en incitant les professionnels à
adopter une démarche qualité, mais aussi assurer une meilleure lisibilité et une
meilleure commercialisation de l'offre." Pour avancer, le gouvernement a mis en
place, en décembre 2003, le Comité national de la qualité de l'offre touristique,
accompagné d'un groupe de travail technique. Deux études ont été réalisées par Ipsos
et le Crédoc pour définir les points forts et les points faibles de la destination
auprès des Français et des étrangers, et évaluer leurs attentes. Le résultat des
enquêtes a été publié et on sait qu'elles pointent "un rapport qualité/prix,
un accueil et une qualité de l'hébergement insuffisants, un manque d'information, un
décalage entre la perception des prescripteurs et ceux des clients". Enfin, la
France est définie comme un "second choix" par rapport à l'Italie et
l'Espagne.
La marque nationale Qualité France
En ce qui concerne la qualité, il s'agit de créer une marque nationale Qualité
France à partir d'un référentiel élaboré par un cabinet extérieur (96 critères et 9
catégories d'engagement : information et communication, attitude du personnel,
compétence du personnel, atmosphère et confort des lieux, propreté et entretien des
équipements, produits de la table, valorisation des ressources locales, informations sur
la sécurité). Développée sous la forme d'un logo en cours de réalisation, promue par
Maison de la France à l'étranger, elle serait attribuée, après instruction locale, par une commission
nationale (ministres, ACFCI, FNCRT, FNCDT, FNOTSI, administrations, professionnels de la
qualité, représentants des consommateurs) aux adhérents des réseaux existants
(Restaurateurs de France, Logis de France
), à des établissements certifiés
(Hotelcert) ou à des indépendants. C'est là que le bât blesse, même si, comme le
reconnaît Céline Issard-Guillot, "les modalités d'accès à la marque ne sont
pas encore établies".
Le problème soulevé par les professionnels est
celui de l'empilement des labels et des démarches qualité existants, le renchérissement
des coûts et le manque de lisibilité. "La démarche qualité est nécessaire
parce que, si nous sommes bons, nous pouvons être meilleurs que l'Italie et l'Espagne,
nos concurrents directs", remarque Jean-Pierre Ghiribelli, président de la
commission tourisme à la CRCI, et professionnel de l'hôtellerie-restauration (Hôtel Ile
Rousse à Bandol). Il confiait aussi à L'Hôtellerie : "Il faut créer un
référentiel commun au label Qualité France et à ceux qui existent déjà (Hotelcert,
Camping Qualité, Restaurateurs de France, Logis de France
), et permettre des
passerelles de l'un à l'autre. Sinon, nos professionnels vont se décourager et cela leur
coûtera de l'argent."
Membre de l'ACFCI (Association des chambres françaises de commerce et d'industrie),
Jean-Pierre Ghiribelli compte convaincre ses homologues et "défendre cette
position auprès du ministère du Tourisme". Idem pour Jean-René Catier,
président de la commission tourisme à la CCI des Hautes-Alpes et propriétaire de
l'hôtel-restaurant La Ferme Blanche à Gap : "Il ne faut pas réinventer la soupe
et créer de nouveaux labels. On n'a pas attendu le ministre pour s'engager dans une
démarche qualité, et il faudrait qu'elle soit reconnue. Il vaudrait mieux donner le
label Qualité France aux professionnels disposant des labels existants." A
suivre.
D. Fonsèque-Nathan zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2883 Hebdo 29 juillet 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE