du 26 août 2004 |
HÉBERGEMENT |
< URDOS (64)
Cinq générations se succèdent à l'Hôtel des Voyageurs
Des milliers de voyageurs transitant entre la France et l'Espagne ont fait escale à l'Hôtel des Voyageurs. Mais c'est la même famille qui est toujours aux commandes depuis cinq générations.
Cela fait 150 ans que l'Hôtel des Voyageurs Somport, situé en vallée d'Aspe à Urdos (64), a pignon sur rue sur la route d'Espagne, direction Saragosse. Les murs racontent la vie de Marie Beilhes, dont la grand-mère avait créé cet hôtel-restaurant familial en plein coeur du parc national des Pyrénées. A 76 ans, Marie Ducombs née Beilhes a enfin pris sa retraite, assurée de la continuité de son affaire familiale : deux de ses trois petits-enfants, frais émoulus de l'école hôtelière de Pau, sont aux fourneaux aux côtés de leur père, le chef, beau-fils de Marie. Ancien relais de diligence, l'Hôtel des Voyageurs est l'étape incontournable pour les randonneurs de Saint-Jacques-de-Compostelle, ou les touristes venus visiter l'ouvrage ferré franco-espagnol dont la gare de Canfranc est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité. Le ticket moyen tourne aux alentours de 20 e pour des menus à 11, 17 ou 26 e, tarifs qui ont été calés sur les prix des chambres, moins de 40 e la chambre. "C'est mon expert-comptable qui sait tout cela, pas moi." On ne la croit pas, mais on respecte le personnage. Avare de ses chiffres, elle daigne expliquer qu'elle investit chaque année pour moderniser et rafraîchir ses 35 chambres 2 étoiles. "Il y aurait autrement une masse de travaux que nous ne pourrions honorer si nous n'étalions pas sur chaque annuité." Et surtout, elle martèle que l'établissement n'est pas à vendre.
A deux
pas du fort du Portalet
L'hôtel-restaurant est connu pour ses garbures (Soupe de canard confit, d'haricots
tarbais et de ventrèche), sa truite aux cèpes et ses palombes rôties que les
arrière-arrière-petits-enfants de l'auguste aïeul, celui-là même qui posa la première pierre, cuisinent, avec outre le
basque, des échappées hors des sentiers régionaux sur du traditionnel bourgeois. Les
meubles sont d'époque 1850-1900, la famille authentiquement bourrue, mais cela donne
après tout un charme d'ensemble à l'établissement qui reçoit des Noël Mamère, des
rois d'Espagne. "Et pas qu'eux, hein ! On a eu toutes les familles des prisonniers
du fort du Portalet, prison politique pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille de
Léon Blum, de Paul Reynaud en 1941 et 1942, puis du maréchal Pétain en 1945."
En 1950, les anciennes écuries du relais de poste furent transformées pour doubler la
capacité d'accueil pour tous les pèlerins qui traversaient les Pyrénées par le
Somport, pour les skieurs aujourd'hui et les amateurs de pêche à la truite sur le gave
d'Aspe et le Béarn. zzz22v zz6v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2887 Hebdo 26 août 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE