du 9 septembre 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
< JOURNÉE DES RESTAURATEURS DU BAS-RHIN
Saison décevante pour Strasbourg et sa région : la profession réagit
La baisse d'activité ressentie l'an dernier par le département s'est accentuée depuis le début de l'année. En matière d'hôtellerie traditionnelle, les chiffres sont de plus en plus inquiétants. Jusqu'à - 7 points en milieu rural et - 15 points en zone urbaine cet été. La restauration souffre également. Manque d'attractivité ? Problèmes d'accueil ? Les professionnels du Bas-Rhin réagissent.
Autour de J.-L. Clauss, de gauche à droite : Claude Feurer, président du directoire de
Strasbourg Expo Congrès, Jean-Claude Bader, président du syndicat de Strasbourg et
adjoint au maire, Adrien Zeller, président de la région Alsace, Joseph Ostermann,
président de l'agence développement touristique du Bas-Rhin, Patrick Diebold, président
des hôteliers du Bas-Rhin et Philippe Colson, directeur du Palais musique et congrès.
Strasbourg, lundi 6 septembre. Pour la 30e année consécutive, Jean-Louis Clauss, à la tête de la Fédération Alsace et du Groupement des hôteliers, restaurateurs et débitants de boissons du Bas-Rhin (Umih), présidait la Journée des restaurateurs, organisée au sein de la Foire Européenne de Strasbourg. A la tribune, plusieurs personnalités dont Adrien Zeller, président UMP de la région Alsace. Dans la salle, plus de 150 professionnels assidus auxquels se sont joints des députés et surtout le président de la chambre de commerce et d'industrie de Strasbourg, qui assistait pour la première fois à cette réunion. Les traditionnels remerciements et civilités passés, le responsable des hôteliers du Bas-Rhin, Patrick Diebold, a dressé un portrait décevant de la saison estivale, voire de l'année 2004 en général. L'ensemble du département est touché. "La tendance engagée en 2003 s'est malheureusement fortement confirmée cette année un peu partout en Alsace. Quant aux grandes villes, a-t-il ajouté, y compris à Colmar, malgré la réplique de la statue de la liberté qui fait un tabac, les taux d'occupation n'ont jamais atteint des niveaux aussi bas." De - 3 à - 7 points en milieu rural et de - 5 à - 15 points en milieu urbain. La chute est rude. "Ce constat ne porte pas uniquement sur l'hôtellerie indépendante. L'hôtellerie de chaîne, malgré ses réseaux de commercialisation, marque elle aussi le pas."
+ 11,9 % de
chômage en 1 an
En Alsace, où le chômage s'accroît (+ 11,9 % en 1 an), l'érosion des touristes est
vécue d'autant plus cruellement par les hôteliers que les gîtes ruraux et les meublés
obtiennent de bien meilleurs résultats. Patrick Diebold, qui réclame l'aide des
collectivités territoriales et locales, précise que "seuls, nos professionnels
ne peuvent rien faire". Jean-Claude Bader, président du syndicat des CHR de
Strasbourg, adjoint au maire chargé du tourisme et de l'animation, s'est voulu plus
optimiste dans ses propos, mettant en avant plusieurs actions engagées par la ville en
faveur de l'animation et sa "démarche active" dans le cadre des Assises
du tourisme. "Ces Assises du tourisme s'inscrivent dans un processus qui ne se
limite pas à une journée, mais a été précédé d'une phase de diagnostic et va se
poursuivre dans les prochains jours avec la mise en place de différents groupes de
travail, ouverts aux professionnels du tourisme. Il s'agit là non seulement d'une
démarche inédite, mais aussi sans complaisance à l'égard de notre ville et de notre
agglomération. L'étude de positionnement de notre destination doit nous permettre de
prendre en compte les problèmes posés tant à la collectivité qu'aux prestataires
touristiques." A ce "travail de fond", sur lequel la profession tout entière devrait pouvoir
s'appuyer, Jean-Claude Bader se félicite que de nouvelles animations viennent chaque
année stimule la ville et la communauté urbaine, citant la 3e édition de l'Ill aux
Lumières sur les quais, sur la première édition du Festival des Deux Rives qui malgré
les "polémiques", une saison "difficile" et une météo
"délicate", décrocherait en termes de fréquentation la première place
des sites touristiques alsaciens cet été. Reprenant cette fois sa casquette syndicale,
Jean-Claude Bader est revenu sur la concertation engagée entre la municipalité et la
profession pour l'élaboration d'une charte des terrasses portant, entre autres, sur la
cohérence des aménagements et du matériel utilisé. Charte rendue nécessaire par le
plan de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine Strasbourgeois. "Nous avons
obtenu que cette charte n'entre en vigueur qu'en 2006 ou 2007, que les professionnels
aient le choix entre une palette de couleur et que ne soit pas imposé de couleur
identique pour une même place ou secteur. On peut cependant regretter l'absence de
dérogation en matière de publicité sur les stores bannes
". Autre
intervenant de cette journée, Joseph Ostermann, président de l'agence de développement
touristique du Bas-Rhin, a lui aussi tenté de casser la morosité ambiante, même s'il
reconnaît que près de "4 millions d'Allemands ont boudé la France cette année
et que de nouvelles mutations impliquent de nouveaux réflexes". Pour Adrien
Zeller, l'importance porte aussi sur un travail effectué en commun (professions et
collectivités) et la valorisation du patrimoine rhénan. "L'Alsace n'est pas
moins attractive qu'il y a 5 ans. Seulement, nous devons entreprendre un nouvel ordre de
marche pour relever de nouveaux défis." En la matière, l'initiative d'une prime
de 3 000 euros attribuée aux chômeurs qui accepteront de se reconvertir dans les
métiers du bâtiment et CHR par la région Alsace pourrait être exemplaire. Jugée
"salutaire" par Jean-Louis Clauss, celui-ci souhaite qu'elle permette
notamment à l'amélioration de la qualité du service en restauration "qui a
fortement baissé, regrette-t-il, ces dernières années, alors qu'il est établi que
cette prestation est un élément clé du succès commercial d'un établissement."
S. Soubes zzz74v
En novembre, Strasbourg accueille le congrès national de l'Umih
Strasbourg accueillera du 23
au 26 novembre 2004 le congrès national de l'Umih. 800 à 1 000 participants sont
attendus et Jean-Louis Clauss promet que ces trois jours seront un "succès".
"Nous avons mis sur pied un programme attractif. Le mardi en fin de journée, nous
réunirons tout le personnel administratif de l'Umih et la soirée se terminera dans la
plus grande discothèque de Strasbourg, Le Chalet. L'ouverture officielle a lieu le
lendemain. Le mercredi soir, tous les participants seront conviés au Kirrwiler, qui est
le plus important cabaret de la région. Jeudi, ce sera la journée des ateliers avec une
pause choucroute à l'heure du déjeuner. La soirée sera libre, permettant ainsi aux
congressistes de découvrir la restauration strasbourgeoise à leur gré. Vendredi sera la
journée de clôture avec un dîner de gala au palais des congrès. Le spectacle prévoit
la participation de Virginie Schaeffer, notre étoile montante de la chanson et celle de
Jean-Claude Bader, qui a également des talents d'imitateurs incontestables. Il y aura
également une très belle tombola. Parce qu'à Strasbourg, la fête n'est jamais
terminée. Le samedi s'ouvre le marché de Noël. Je pense que de nombreux membres de
l'Umih pourront profiter de l'événement.
Extraits du discours de
Jean-Louis Clauss A propos de l'accord de branche signé par l'Umih,
le GNC et la CPIH avec FO, la CFTC et la CGC : "La signature de cet accord, dans
un contexte économique sensible, avec une baisse globale de l'activité, ne va certes pas
sans poser des problèmes, notamment dans une région comme la nôtre où 15 % des
salariés sont rémunérés au Smic. (
) Mais pour ma part, j'ai adhéré à cet
accord car on ne peut pas indéfiniment se plaindre de ne pas trouver de personnel et
refuser en même temps des avantages sociaux accordés depuis belle lurette dans d'autres
branches d'activité." |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2889 Hebdo 9 septembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE