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	du 14 octobre 2004	CONJONCTURE

Baromètre BDO Hôtel & Tourisme

MAUVAIS MOIS D'AOÛT POUR L'HÔTELLERIE FRANÇAISE

Les touristes ont fait cruellement défaut aux hôtels français en août dernier. Pire : à Paris notamment, ceux qui ont répondu présent se sont montrés très regardants quant à leur budget.

Depuis plusieurs mois déjà, le marché de l'hôtellerie française semblait reprendre du poil de la bête. La période estivale a finalement freiné ce retour tant attendu de la croissance. En effet, le mois de juin 2004 a révélé une première pause dans cette reprise. Le mois d'août en marque une seconde. A Paris, le taux d'occupation moyen de l'hôtellerie haut de gamme a de fait fléchi de quelque 6 % par rapport à la même période de l'année précédente, passant sous la barre des 60 %. Une baisse de l'activité qui s'échelonne de - 3,1 % pour les Palaces et les hôtels Grand luxe à près de - 13 % pour les établissements de charme.
Ce fléchissement de la fréquentation n'a pas épargné le marché moyenne gamme parisien : le taux d'occupation moyen du mois d'août dernier accuse un repli de 3,1 % sur ces catégories passant de 70,8 % à 68,6 %. Cependant, les situations sont relativement disparates suivant les segments étudiés : le niveau de remplissage des hôtels 3 étoiles de la capitale a reculé de 6,2 % tandis que les unités 2 étoiles affichaient une très légère hausse de 1,1 %.
Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, la baisse de l'occupation s'est accompagnée d'une chute sensible des prix moyens chambre en août 2004 dans la Ville lumière. Ces derniers ont régressé en moyenne de 5,3 % pour ce qui concerne l'hôtellerie haut de gamme atteignant les 246,8 e. Quant aux établissements de moyenne gamme, la chute s'est avérée encore plus sévère : - 12,1 % par rapport à 2003.

Légèrement moins mauvais en province
Aucune catégorie d'hôtels n'a pu échapper à ce mouvement baissier. De quoi aboutir logiquement à des revenus par chambre disponible en berne. L'indicateur phare du secteur a d'ailleurs perdu 2,3 % pour les hôtels 2 étoiles. Un léger recul comparé au plongeon réalisé par les 3 étoiles supérieurs parisiens, dont le RevPar a régressé de 26,8 % par rapport à l'exercice précédent. Au final, l'hôtellerie 4 étoiles parisienne a enregistré une baisse moyenne de son RevPar de 11,3 % à 147,6 e contre 166,3 e un an plus tôt.
En province, la tendance n'est guère meilleure. Et ce, même si elle est globalement moins noire qu'à Paris. Comme dans la capitale, les aoûtiens ont beaucoup moins séjourné dans les hôtels. Le taux de remplissage accuse ainsi une baisse de 1,6 % pour les établissements 3 étoiles, 4,4 % pour les 2 étoiles et 6 % pour les 4 étoiles.
Par contre, les prix moyens ont globalement continué de progresser. Seuls les hôtels 3 étoiles ont stagné (78,30 e). En revanche, les établissements 4 étoiles ont gagné 3,7 % (256,80 e), alors que les unités 2 étoiles progressaient de 2,1 %. "La saison estivale n'a pas tenu toutes ses promesses, la France souffrant d'une conjoncture économique qui reste morose et qui incite à réduire le budget vacances", explique le cabinet BDO Hôtel & Tourisme. Et d'ajouter : "La situation est encore accentuée par l'émergence de nouvelles destinations qui proposent, pour un coût moindre, des produits attractifs."
Il n'empêche qu'il vaut mieux garder le moral. Le mois de septembre devrait permettre d'afficher de meilleures performances avec la reprise traditionnelle du marché d'affaires. "Les perspectives de croissance devraient se confirmer et permettre d'atteindre de meilleurs niveaux de performance. A plus long terme, la décision du gouvernement chinois d'autoriser le tourisme vers les 25 pays européens, dont la France, pourrait ouvrir de belles perspectives. L'ambassade de France à Pékin ne s'y est d'ailleurs pas trompée. Les bâtiments diplomatiques ont été agrandis pour pouvoir répondre à une hausse prévisible de 20 à 30 % des demandes de visas touristiques vers la France", conclut le cabinet d'experts.
C. Cosson avec BDO Hôtel & Tourisme zzz20h

Hôtellerie parisienne haut de gamme

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L'Hôtellerie Restauration n° 2894 Hebdo 14 octobre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE