du 18 novembre 2004 |
L'ÉVÉNEMENT |
5e CONGRÈS DE L'UMIH DU 24 AU 26/11
BILAN ET PERSPECTIVES
Strasbourg (67) Former les présidents départementaux pour recruter de nouveaux adhérents, installer le syndicat à l'échelon régional, rappeler que la TVA reste le dossier principal ou encore regarder ce qui se passe hors des frontières André Daguin nous dévoile les grandes lignes du prochain congrès de l'Umih.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
L'Hôtellerie Restauration : Comment s'annonce le 5e congrès de l'Umih ?
André Daguin : C'est un congrès sans élection. Il y aura donc
davantage de sérénité pour les travaux en général. Il coïncide aussi avec le départ
de Jean-Louis Clauss, qui se retirera de la présidence départementale du Bas-Rhin
l'année prochaine. L'Alsace, ce n'est pas au dernier moment que ça se décide. En
général, c'est dans l'ordre d'arrivée des candidatures. L'Alsace était dans les tuyaux
depuis longtemps. J'ai déjà accepté la candidature pour Toulouse, ensuite il y aura
Marseille, Saint-Étienne, Nancy
Je voudrais également que ce congrès personnifie
ce que j'ai dit pendant ma campagne. Ce n'est pas un ticket, c'est un peu plus que ça qui
va faire marcher la maison. J'ai regardé un peu les statuts et usages. Il se trouve que
le président du conseil de surveillance en était réduit à surveiller les élections.
Ce n'est pas son boulot. C'est beaucoup plus que ça. Ce qui signifie que pour faire
marcher la maison, il y aura un président, un vice-président et un président du conseil
de surveillance. Ça rejoint un peu ce souci d'avoir un 3e homme, sous forme de
secrétaire général que certains avaient évoqué.
Vous allez
démarrer par une journée de formation des présidents départementaux, pourquoi ?
On a attaqué la formation tous azimuts et Umih
Formation est arrivé à son rythme de croisière. On fait une formation de présidents le
23 et l'ouverture officielle du congrès aura lieu le 24. L'objectif, c'est de recruter
des adhérents. C'est facile à dire, mais ça recouvre une foule d'autres faits. Comment
gérer un syndicat, comment avoir de bons rapports avec l'administration sans copiner ? Et
puis, il y aura également des formations de présidents de région, parce que la région
n'est pas dans notre syndicat au niveau où elle devrait être. Il y a un conseil
régional, un comité régional du tourisme, une chambre régionale de commerce
Et
nous, face à cela, nous n'avons pas grand-chose à opposer au sens administratif. C'est
ce que nous allons mettre d'aplomb, sans nuire aux départements. Nous voulons que les
régions naissent, vivent et aident les départements.
Quels
messages allez-vous faire passer ?
L'avenant à la convention
collective ayant été signé, la prévoyance ayant été signée et le Smic hôtelier
ayant été supprimé, il faut à présent que nous fassions passer le message dans
l'épaisseur du métier. En disant : on part sur de nouvelles bases, on a pu donner aux
salariés parce qu'on nous a donnés. Mais le but final, c'est toujours la TVA. Ce que
Jean-Pierre Raffarin a fait voter représente des sous. Pour certains, je ne suis pas sûr
qu'ils ne préfèrent pas cela à la TVA
Pour nous, la TVA reste la TVA. Le
congrès, c'est un moment de concertation, de remise en ordre des troupes et de mots
d'ordre pour l'année qui arrive. Il y aura aussi un petit contact avec les Allemands, et
des contacts avec l'extérieur, des personnalités qui viendront apporter quelques
témoignages. On attend que l'Allemand nous raconte comment ça se passe chez lui et quels
sont ses grands dossiers ; on attend que Jacques Borel vienne nous raconter où en est sa
tournée européenne ; on attend que le directeur des services de tourisme vienne nous
dire ses soucis et ses méthodes. On veut faire en sorte que ce ne soit pas un congrès
fermé. Ce que l'on veut éviter, c'est de rester entre nous. Il faut être ouvert sur
l'extérieur. De même qu'il existe une intelligence économique, il existe une
intelligence syndicale. C'est-à-dire être aux aguets, voir si d'autres ont résolu les
problèmes d'une autre façon car on ne peut pas avoir raison sur tous les sujets
C'est comme une entreprise qui observe les autres pour voir comment elles font. Je vais
également essayer de donner la parole à ceux qui participent avec nous à l'européen et
à l'international ; on a tout à apprendre des syndicats extérieurs.
Comment
percevez-vous l'évolution des branches ?
L'hôtellerie a fait sa révolution. Le parc hôtelier français
s'est mis à jour. Il y a eu une crise qui a malheureusement tué beaucoup d'hôtels qui
ne pouvaient suivre. À l'horizon, la crise à éviter, c'est celle des petits hôtels de
village ou de campagne. Il faut qu'on s'occupe de ceux-là. Ou bien la France veut garder
ce réseau, ou veut-elle le laisser périr ? Si elle ne fait rien, il va périr. Si l'on
trouve des mesures, on va pouvoir le garder et il fera son boulot, jusqu'au tourisme
social inclus. La restauration a fait sa révolution mais le système fiscal continue de
la pénaliser. Il y a une sorte de 'balkanisation' des restaurants, avec trop
d'établissements et n'importe qui peut se mettre restaurateur
On s'aperçoit que si
l'on fait la moyenne de la qualité, elle baisserait sensiblement. La nouveauté, c'est
que les cafés arrivent dans le paysage avec leur charte de qualité, qui rejoint un peu
la certification hôtelière et Restaurateurs de France pour les restaurants. Cette charte
- en gestation depuis longtemps - est en train de sortir. Les contacts que j'ai avec les
grands brasseurs et les grands distributeurs ne sont pas les mêmes qu'il y a 5 ou 6 ans.
Il y a vraiment un respect mutuel, et je crois vraiment que ça va marcher. Et si ça ne
marche pas, eh bien, les bistrots vont continuer à disparaître. Ils sont condamnés à
ce que cela marche. zzz74v
Pratique Le 5e congrès de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie aura lieu du 23 au 26 novembre 2004 au palais des congrès, place de Bordeaux, à Strasbourg. Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme, est attendu le jeudi 25 novembre. Allocution de Nicolas Sarkozy, ministre d'État, le vendredi 26 novembre à 11 heures.
La campagne de
promotion du secteur bientôt en place Francis Attrazic va prendre officiellement ses fonctions de vice-président de l'Umih à Strasbourg. Parmi les dossiers dont il a la charge : la campagne de promotion de la profession, prévue au printemps 2005. Son point de vue sur cette opération. "Cette année a été exceptionnelle pour nous : 3 accords nationaux ont été entérinés. Ils ouvrent un certain nombre de perspectives qu'il va falloir travailler. En termes de concrétisation, tout ce qui est lié à la campagne de promotion de nos métiers est une demande très vive de la part de nos professionnels et permettra de valoriser le secteur. Ce sont des métiers que l'on a l'habitude de caricaturer ou de dénigrer. C'est le moment de dire aux jeunes de venir nous voir, que ça change. Nous devons aussi leur expliquer qu'il existe une grande diversité des métiers dans notre secteur et leur dire que nous allons tout faire pour les fidéliser. Vis-à-vis des jeunes et aussi vis-à-vis des établissements scolaires. Cette campagne sera présente dans les médias papier et télé, aura la forme d'un 'road show' avec un bus qui se déplacera dans 21 grandes villes et qui constituera un véritable forum. Nous allons tout faire pour qu'il y ait un véritable retentissement de l'opération qui s'étalera sur un mois et demi, ce qui est, à mon sens, assez significatif et elle prévue sur 3 ans. L'idée, c'est de créer un électrochoc médiatique et de peaufiner les choses par la suite. Nous avons 3 ans pour faire changer les mentalités. Son coût ? Autour de 5 ME. C'est un financement lié à une forte participation publique Vous savez, la profession a besoin de manifestations où elle peut discuter et avoir des prospectives. C'est d'ailleurs dans cet esprit que nous voulons organiser - en 2006 cette fois - les premières universités de l'Umih. Cet autre projet me paraît porteur pour les années à venir " |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2899 Hebdo 18 novembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE