du 18 novembre 2004 |
CARRIÈRE |
ENTRÉ EN APPRENTISSAGE À 15 ANS
YANNICK WOLFF AFFICHE DES AMBITIONS GASTRONOMIQUES PRÉCOCES
La Vancelle (67) Après les pizzas et les grillades de Chatenois à Porto-Vecchio, il a retrouvé le plaisir de modeler la matière des produits bruts aux côtés du nouveau chef de l'hôtel-restaurant Elizabeth.
Yannick Wolff apprécie de seconder un chef toujours en quête de perfectionnement technique. |
Aucun membre de sa famille ne travaille en cuisine,
et pourtant, Yannick Wolff voulait être cuisinier depuis son plus jeune âge. À 15 ans,
il entre en CAP-BEP de cuisine, et il a déjà en tête de faire ce métier pour ouvrir un
jour son propre établissement. Pour son apprentissage, il cible des restaurants
gastronomiques avec le désir d'apprendre à travailler les produits bruts. Il est pris à
l'Hostellerie de l'Abbaye La Pommeraie à Sélestat où, pendant 2 ans, il tourne aux
différents postes - légumes, poissons, viandes, pâtisseries - et découvre le travail
des matières, les montages aussi bien des poissons que de la pâtisserie. Cette première
rencontre avec le métier n'a pas toujours été facile pour Yannick, qui se souvient
d'une atmosphère de travail stressante. "J'ai plusieurs fois eu envie de pleurer,
mais je ne me suis jamais découragé", confie-t-il.
Une fois son diplôme en poche, Yannick Wolff
commence par chercher du travail dans la ville où il réside. "J'ai postulé dans
un restaurant de cuisine traditionnelle alsacienne dont je connaissais la patronne.
Embauché comme commis tournant aux côtés d'un chef et d'un second, je savais que ce
serait dur. Mais je ne pensais pas que cela le serait autant. Le restaurant débitait 100
à 150 couverts par service. En un mois, j'étais plus épuisé qu'en 6 mois
d'apprentissage. Du coup, j'ai préféré partir."
La
chaleur de la Corse
Quelques semaines plus tard, il
trouve une place de cuisinier à Chatenois, dans un restaurant de spécialités
méditerranéennes (couscous, tagines, paella, plats italiens, et beaucoup de pizzas). Le
chef propriétaire le forme pendant les premiers mois, puis lui confie la responsabilité
de la cuisine, et embauche un aide cuisinier pour l'épauler. Quant à ses fonctions,
Yannick explique qu'il a surtout appris à gérer son temps, à être organisé et
ordonné. "Je prenais mon service vers 11 heures et je préparais les produits
frais, les sauces, puis le chaud. Le service s'étendait de midi à 14 heures, puis je
reprenais vers 18 heures jusqu'à 1 ou 2 heures du matin, sachant que chaque soir je
confectionnais la pâte à pizza pour le lendemain. J'ai aussi appris à évaluer les
quantités de produits à préparer. Il fallait viser juste, ne pas se tromper, par
exemple ne pas préparer 10 kg de spaghettis ou de pennes quand 5 kg
suffisaient." L'expérience dure 3 ans et se termine quand le patron ferme boutique
pour raisons personnelles. Après quelques mois de chômage, Yannick part faire une saison
à Porto-Vecchio, comme grillardin dans un restaurant touristique de spécialités
méditerranéennes. "J'étais logé au-dessus du restaurant, nourri et blanchi, et
je gagnais en fixe 2 000 par mois, auxquels pouvaient s'ajouter des primes. Mais,
pour moi, cela ne compensait pas nos conditions de travail : en poste 13 à 14 heures par
jour et pratiquement 7 jours sur 7. Certes, c'était temporaire, car c'est uniquement
pendant la saison, mais ce fut épuisant. Je suis parti en ayant perdu 12 kg, et avec
l'idée que je ne retournerais plus en Corse pour travailler."
puis
la basse température
C'est par l'ANPE de Sélestat qu'il
apprend que le nouveau propriétaire et chef de l'hôtel-restaurant Elizabeth à La
Vancelle cherche un cuisinier. Le patron, Gérard Dehaye, expert-comptable d'origine, est
un passionné de cuisine depuis toujours, qui a décidé d'en faire son métier à 50 ans,
et qui cherchait pour l'ouverture d'établissement "un jeune qui travaille avec sa
tête avant de travailler avec ses mains, qui ne soit pas qu'un simple exécutant. J'ai
reçu plusieurs candidats en entretien, mais j'ai retenu la candidature de Yannick car il
avait des réflexions pertinentes. J'ai senti que les pizzas et les grillades, ce n'était
pas son truc, qu'il avait réellement envie d'apprendre". Un recrutement réussi,
puisque cela fait maintenant 7 mois que Gérard Dehaye apprécie les compétences et le
travail de Yannick Wolff. Ce dernier est également satisfait de son emploi. Depuis son
arrivée il a déjà beaucoup appris (cuisiner à basse température, faire monter le
beurre, saisir à peine les Saint-Jacques
), et il sait qu'il apprendra encore
beaucoup et pourra se perfectionner avec la liberté de suggérer ses idées
tout en
gardant dans un coin de sa tête son projet de pouvoir un jour tenir son propre
établissement.
Tiphaine Beausseron zzz22v zzz18p zzz54m
Une journée type 9 h 00-10 h 30 Mise en place des produits, préparation du plat du jour et du repas du personnel 11 h 30-12 h00 Pause déjeuner avec toute l'équipe 12 h 00-15h00 Service des entrées, et assistance du chef pour le chaud, et les desserts, puis nettoyage de la cuisine avec le chef 15 h 00-17 h 30 Coupure 17 h 30-18 h 30 Mise en place des produits et préparation du repas du personnel 18 h 30-19 h 30 Repas du personnel 19 h 30-fin de service Service des entrées, et assistance du chef pour le chaud et les desserts, puis nettoyage de la cuisine avec le chef |
Parcours express
15 ans
CAP-BEP CEFPPA Illkirsh en alternance à l'Hostellerie de
l'Abbaye La Pommeraie à Sélestat (67)
17 ans
Commis dans un restaurant traditionnel alsacien, puis second et chef pizzaïolo dans un
restaurant traditionnel alsacien de Kintzheim (67)
20 ans
Grillardin dans un restaurant traditionnel de Porto-Vecchio (Corse)
22 ans
Second de Gérard Dehaye, hôtel-restaurant Elizabeth à La Vancelle (67)
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques sur le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2899 Hebdo 18 novembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE