du 16 décembre 2004 |
ÉDITO |
Vigilance
En ces temps d'incertitude économique et politique, les effets
d'annonce se multiplient, au risque de donner le tournis à l'observateur le plus blasé.
Ainsi, deux questions (il y en a bien d'autres, certes), qui préoccupent la profession et
qui deviendront de plus en plus aiguës dans les mois à venir.
La TVA, bien sûr, le sempiternel statu quo depuis bien des années. Inutile de refaire
l'historique trop connu depuis Laurent Fabius, 'partisan' d'une baisse de la TVA en
restauration jusqu'à sa nomination à Bercy, les promesses présidentielles lors de
l'élection de 2002, jusqu'au dernier conseil Ecofin (les ministres de l'Économie des 25
pays de l'Union européenne), qui a décidé de la création d'une commission pour trouver
une solution avant la fin 2005 ! Tout cela ne garantissant nullement une issue positive
pour la profession.
C'est pourquoi il n'est que temps que la mobilisation se rassemble sur le dossier avant
qu'il ne soit trop tard.
Jacques Borel, animateur inlassable du Club TVA, entend bien poursuivre sa longue marche
qui passe par Bruxelles, Berlin et autres lieux de pouvoir européens afin de faire
prévaloir - définitivement, espérons - le point de vue français. Mais aujourd'hui,
'c'est pas gagné', comme on dit dans les cours de récréation.
Plus déterminante encore pour l'avenir, la transmission des entreprises va devenir une
préoccupation lancinante avec l'arrivée à l'age de la retraite de nombreux dirigeants
nés après la guerre de 1939-1945. Là encore, la timidité (le mot est faible) des
gouvernements à l'égard d'un sujet fondamental pour le développement économique du
pays est consternante.
De 'mesurette' en 'mesurette', les pouvoirs publics se contentent d'effets d'annonce qui
masquent mal un immobilisme stérilisant.
Il appartient aux dirigeants de la profession d'ouvrir sans tarder le chantier essentiel
de la transmission de l'entreprise, aujourd'hui bloqué par une fiscalité confiscatoire
qui avantage outrageusement tous ceux qui peuvent s'expatrier au détriment des PME,
indélocalisables par définition. Puisqu'il faut forcer le trait, expliquons aux élus
que leur restaurant préféré n'ayant aucune chance de s'abriter dans un pays à
fiscalité intelligente, il sera bientôt définitivement fermé. Plus sérieusement, il
faut absolument plaider une refonte de l'ISF, dont le seuil de déclenchement est
ridiculement bas pour un bien professionnel, voire envisager des allégements
substantiels, comme pour les droits de succession, qui plombent aujourd'hui la
transmission des entreprises et n'enrichissent que les banques, tout en permettant à des
groupes étrangers de faire leur marché en toute quiétude.
La trêve des confiseurs sera brève.
L. H. zzz82
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L'Hôtellerie Restauration n° 2903 Hebdo 16 décembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE