du 30 décembre 2004 |
VINS |
MIEUX ACHETER, MIEUX VENDRE
Restaurateurs, parlons vin
Il est encore possible de vendre du vin au restaurant, en apportant une part de rêve, en privilégiant l'aspect culturel. |
La sortie du film Mondovino a fait couler
beaucoup d'encre. Tout le monde en parle. Les professionnels du vin, les oenophiles, les
néophytes. Peut-être un peu moins les restaurateurs. Il est parfois difficile d'être à
la fois en cuisine ou en salle et devant le grand écran. Il serait quand même
souhaitable pour les professionnels de la restauration de voir ce film, si ce n'est déjà
fait. Quel est l'avenir du vin ? Faut-il privilégier les vins de terroir ou les vins de
marque, la tradition ou l'évolution, pour ne pas dire la révolution ?
D'autre part, faut-il continuer à ignorer les vins
étrangers ? Faut-il être inquiet pour l'avenir du vin en France ? Comment réagir face
au développement de la capsule à vis ? La barrique carrée, inventée par nos amis
suisses, doit-elle être considérée comme un gadget ? Chacun a de bons arguments à
faire valoir. Très souvent, les différentes approches sont plus complémentaires que
concurrentes.
Les producteurs de vin ont eu parfois la tentation de considérer les restaurateurs comme
quantité négligeable et de privilégier la grande distribution. Il est vrai que les
professionnels de la restauration
passent souvent de petites commandes. Qui plus est, on les accuse de tous les maux :
marges excessives, service des vins qui laisse parfois à désirer.
Il n'existe pas de meilleurs prescripteurs que les restaurateurs
Mais de
nos jours, la production redécouvre l'importance des restaurateurs en tant que
prescripteurs. Un exemple récent : l'implication de l'ensemble des comités
interprofessionnels pour l'organisation de la 1re édition du Grand Prix de la
Presse du Vin en restauration, destiné à récompenser les meilleures cartes des vins et
actions de promotion dans les établissements de toutes catégories. Cette dernière
précision est importante : fini le temps où seuls les établissements étoilés
pouvaient concourir. Les 6 catégories - Luxe, Gastronomie française, Restauration
étrangère, Brasserie/Bistrot, Bar à vins et une catégorie libre (regroupant la
restauration à thème, les nouveaux concepts, etc.) - ont permis à des établissements
modestes de figurer au palmarès.
Nombreux sont les restaurateurs qui
ont fait les efforts nécessaires pour développer la vente du vin : vin au verre,
possibilité de repartir avec la bouteille entamée, voire d'apporter sa bouteille, comme
à l'Ermitage de Corton (21) ; vin du moment, vin découverte, etc. Mais il existe encore
trop d'établissements où la présentation et le service des vins laissent à désirer.
Manque
de sensibilisation
Quel dommage, car ces
établissements sont en partie responsables des jugements négatifs vis-à-vis de la
profession. Plaisons-nous à croire qu'il s'agit plus d'un manque de sensibilisation et
d'information que d'un manque de professionnalisme.
Certes, l'information existe, mais est-elle toujours
adaptée au monde de la restauration ? Dans un établissement, le poste 'boissons'
représente une part importante du chiffre d'affaires. Malgré les contraintes, parmi
lesquelles la loi Evin, il est encore possible de vendre du vin en restauration. Il suffit
souvent d'apporter une part de rêve, en privilégiant l'aspect culturel. N'oublions
jamais que le vin, bu avec modération, reste et doit rester un élément essentiel de
notre patrimoine gastronomique.
Paul Brunet - Meilleur sommelier de France
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Comment répondre aux
attentes de la clientèle et à la baisse des ventes ? Pour cela, il faut
définir les objectifs, les moyens et les contraintes. |
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n° 2905 Hebdo 30 décembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE