de novembre 2003 |
REPÈRES |
A l'instar des Etats-Unis, le
'snacking', ou grignotage en dehors des repas, ne cesse de se développer en France depuis
la deuxième moitié du xxe siècle. Les caractéristiques de ce type de repas sont assez
difficiles à définir. Généralement, on regroupe sous le terme de snacking tous les
produits qui ne nécessitent pas de consommation à table. En effet, la tendance est de
grignoter partout : à la maison comme sur son lieu de travail ou de loisirs. On retrouve
ainsi différents types d'aliments allant des sandwiches aux salades, en passant par les
biscuits en tout genre. Les snacks laitiers représentent la majorité du marché (37,7 %
des parts de marché), suivis par les produits salés (14,9 %) et enfin par la
viennoiserie industrielle (14,9 %). Plus qu'un comportement alimentaire, il s'agit là
d'un véritable phénomène de société. Cette pratique s'est déjà répandue dans les
pays riches pour qui la déstructuration des repas est devenue une réalité de tous les
jours. Pour preuve, selon une étude Ipsos, 9 Français sur 10 pratiqueraient le snacking
et y consacreraient 10 % de leur budget alimentaire. Les snacks sont classés au 11e rang
des produits que l'on trouve dans les rayons des supermarchés. Cur de cible de ce
marché lucratif, les enfants et les adolescents sont les premiers accros.
En effet, le snacking représenterait déjà 20 % de leurs apports énergétiques
quotidiens. Mais ne nous y trompons pas, ce n'est pas qu'un phénomène de mode, toutes
les tranches d'âge sont concernées. Cette évolution des comportements alimentaires
traduit une volonté croissante de gagner du temps et de l'argent dans nos sociétés
contemporaines. Ces produits peuvent être consommés en tout lieu de manière nomade et
à toute heure de la journée sans contrainte particulière. Ainsi, selon l'étude menée
par Ipsos, 6 Français sur 10 grignotent le matin et 63 % devant la télévision. La
majorité des personnes interrogées avoue succomber à un accès de gourmandise menant à
ces prises alimentaires.
Face à ces bouleversements, les industriels de l'agroalimentaire
ont inventé des produits qui répondent davantage aux nouveaux besoins des consommateurs.
Les miniformats, dont les enfants sont particulièrement friands, se taillent la part du
lion depuis leur apparition et remplacent la traditionnelle tartine beurre-confiture du
goûter. L'emballage des snacks est étudié de très près, car il est pour beaucoup dans
les ventes, le but étant de rendre le produit plus attractif, original et pratique.
Malgré l'effet raz-de-marée du snacking, les deux grands repas rituels, le déjeuner et
le dîner, font toujours l'unanimité auprès des Français. En revanche, les repas
privés sont plus souvent précédés de l'apéritif, moment privilégié de
convivialité, au cours duquel le grignotage est très présent sous forme d'amuse-gueules
salés. Hors foyer, le snacking gagne du terrain et convainc déjà. Cette forme
d'alimentation envahit les distributeurs, les sandwicheries et les cafétérias. Même les
entreprises touristiques se penchent sur la question. Et le Club Med a saisi l'idée : il
réinvente son concept du 'tout inclus' (all inclusive) et lance, au printemps
2003, la formule 'bar et snacking inclus' (extra all inclusive) qui sera, à terme,
adaptée aux Villages des Etats-Unis, des Caraïbes et du Mexique.
Pour l'heure, avec une moyenne de 7 prises alimentaires par jour, le snacking fait
clairement de l'ombre à la restauration, qui voit ses ventes se réduire d'année en
année.
Anne-Gaël Pierre zzz22c zzz20t
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L'Hôtellerie Restauration n° 2846 Magazine 6 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE