Produits & techniques |
équipement |
De plus en plus puissants, performants, automatisés, astucieux, programmables, les équipements offrent de réelles possibilités de gain de temps et de productivité. A étudier et exploiter absolument, surtout en cette période de pénurie de main-d'uvre et de mise en place de la réduction du temps de travail.
m Cécile Junod
Non, la filtration
automatique des friteuses, la programmation des fours ou la puissance de l'induction ne
sont pas de simples gadgets ou des options réservées aux grosses exploitations. Les
technologies mises en uvre délivrent le personnel de certaines tâches
répétitives, accaparantes, quelques fois longues et rebutantes. Elles génèrent donc
toutes des gains de temps, et donc, d'argent. L'investissement de départ, parfois
important, mérite cependant d'être étudié, car souvent aussi, il masque un retour sur
investissement intéressant.
Pour dégager des gains de productivité, il est nécessaire de se poser beaucoup de
questions, de repenser entièrement son organisation, et de faire des études poste par
poste. Souvent, grâce à quelques équipements supplémentaires, il est possible de
redistribuer les tâches et de redéployer le personnel sur plusieurs postes. La machine
est un bon allié de l'homme. Dans de nombreux cas, elle rend de grands services et
remplace avantageusement le geste humain. n
Côté salle |
Côté salle, l'important est de limiter le stress au passe et les allers et retours inutiles des serveurs entre la salle et la cuisine. Les pas économisés sont autant de fatigue en moins et de temps en plus accordé à la clientèle. Outre l'implantation judicieuse de dessertes et de tables pour avoir tout sous la main, les systèmes informatiques apportent également des avantages non négligeables.
Aux dires des intéressés, il semble que les écrans tactiles apportent un grand
confort de travail et autorisent une utilisation intuitive du programme. Désormais, il
semble incontournable que le système intègre l'envoi des commandes à chaque poste de
production via une imprimante. Et selon le nombre de couverts par service, la prise de
commande à table, à l'aide de terminaux portables, peut être envisagée. D'une seule
main, le serveur passe des ordres et note la commande. Dès confirmation, le barman
reçoit sur son imprimante un message clair. Il commence aussitôt sa commande. Il en est
de même pour l'écailler, le préparateur des salades et entrées froides, le caviste,
etc. Sans quitter la salle, le serveur prend les commandes les unes après les autres,
sans avoir à effectuer de nombreux allers et retour, à la longue pénibles. De plus, les
commandes arrivant plus vite en cuisine, les plats sont servis plus rapidement. Résultat
: un gain de temps réel pour un taux de rotation des tables plus intéressant.
Sur le marché des CHR, les systèmes de prise de commande à table via des terminaux
portables sont développés et commercialisés par Cocirel Pokky, Micros Fidelio France,
Pi Electronique et XN France.
En toute discrétion, les bipeurs instaurent une communication active et instantanée entre la cuisine et les serveurs en salle. Grâce à un discret système vibrant, ils informent le serveur que sa commande est prête. Ainsi permettent-ils de limiter les pas inutiles et autorisent-ils un gain de temps pour l'ensemble des équipes. Résultat : plus de fluidité, moins de stress au passe, le tout pour une qualité de service sensiblement améliorée. A découvrir : 'ServAlert' développé par JTech, la montre bipeur 'Be Ready' de Cocirel et le système 'Callbeep' distribué par la société Muscari.
Côté cuisine |
Dans un objectif de gain de productivité, le matériel a évidemment une place stratégique prépondérante. Par sa technologie innovante, il doit seconder, voire remplacer la main de l'homme d'une manière efficace. Devenus intelligents par programmation, les équipements ne nécessitent plus de personnel qualifié. Le savoir-faire humain a été transféré dans la mémoire de la machine qui peut ainsi assurer une parfaite régularité dans la qualité des produits finis. Elle peut être capable d'ajuster le temps de cuisson en fonction de la charge afin de répondre au standard de qualité établi. Programmation, téléchargement à distance, démarrage différé sont autant d'adaptations qui libèrent le personnel et dégagent donc du temps libre exploitable pour d'autres tâches.
Très en vogue, les planchas remplacent avantageusement les feux vifs pour la cuisson
des viandes et des poissons, mais elles peuvent également être réquisitionnées pour
faire mijoter des sauces ou autres produits lors de la mise en place. Tout en assurant
d'excellents résultats de cuisson, elles présentent l'avantage de simplifier grandement
le nettoyage et de supprimer l'utilisation d'un bon nombre de poêles et de casseroles.
L'idéal : avoir une plancha pour les poissons, une autre pour les viandes. De nombreux
constructeurs d'équipements grandes cuisines en proposent. Entre autres : Bonnet
Cidelcem, Capic, Paul Charvet, Electrolux, Enodis, Morice, Rosières.
De son côté, Ambassade de Bourgogne présentait lors de la dernière édition du Sirha,
sa nouvelle gamme de grills, équipés d'un évacuateur direct des graisses, pour des
gains de temps, là encore, très appréciables.
Ustensile de cuisson multiséculaires dans les pays du Soleil Levant, le wok fait une entrée très remarquée dans les grandes cuisines. Alain Ducasse, lui-même, a fait installer un wok à induction dans le piano high tech de son laboratoire de formation à Argenteuil. D'une rapidité de chauffe époustouflante, cet équipement permet des cuissons très rapides. Il bénéficie des avantages de l'induction, à savoir : puissance, précision et souplesse. Polyvalent, il permet de saisir, braiser, mijoter, frire et cuire à la vapeur. La forme particulière du récipient facilite grandement l'action de tourner les aliments. Résultat : une cuisson très homogène et des aliments croustillants et goûteux à souhait. Et comme atout supplémentaire, il est très facile à nettoyer et supprime l'emploi de nombreuses autres poêles et casseroles. Un matériel à découvrir absolument chez Bonnet Cidelcem, Electrolux, Enodis, Seipam et d'autres.
Apparu il y a quelques années, le four à convoyeur a ses adeptes. Il répond à des
impératifs de production en flux tendu, sans panique. Il suffit de placer la préparation
d'un côté, elle ressort cuite et dorée à point de l'autre. Pas besoin de personnel
qualifié et surtout pas besoin de surveillance. Une fois que le produit a été déposé
sur le convoyeur, le préposé peut se consacrer à autre chose.
Attention cependant de ne pas confondre ce type d'appareil avec ceux qui ne font que
griller ou toaster. Les fours à convoyeurs dignes de ce nom sont suffisamment puissants
pour cuire. Ils acceptent les produits frais ou surgelés, les produits élaborés,
semi-finis ou finis. Du matin au soir, ils sont sollicités pour cuire ou réchauffer
pains, viennoiseries, gaufres, tartes fines, mais aussi, pour cuire ou gratiner, gratins,
cassolettes, quiches, pizzas et autres bruschetas. Si sa puissance est suffisante, un four
à convoyeur peut même traiter des brochettes ou des émincés de viande. Bref, avec lui,
il suffit d'avoir un peu d'imagination et le succès est assuré. Un seul point est à
bien étudier : sa puissance, à choisir en fonction de l'utilisation que l'on souhaite en
faire.
Trois pricipaux fours à convoyeur se partagent le marché : 'Express II' de Capic,
'Grill-Sanck GSA' de Chergui et 'Impinger Compact' d'Enodis.
Désormais, les friteuses sont devenues intelligentes grâce à leur computeur. Pour
garantir une cuisson, un croustillant et une dorure à point, elles sont capables
d'ajuster le temps en fonction de la charge et du produit à traiter. Quelle que soit la
quantité de produit, la machine ajuste le temps pour respecter le standard de qualité.
Dotée d'un système de relevage automatique, elle dégage le personnel d'une trop grande
surveillance.
Quant à la filtration, opération difficile et dangereuse, l'automatiser est une idée
beaucoup plus lucrative qu'il n'y paraît. La question à se poser est : tous les combien,
l'huile est-elle changée ? A partir de la réponse à cette question, il est facile de
faire une étude de retour sur investissement, d'autant plus qu'un système de filtration
automatique génère d'importantes économies de corps gras, de temps de
mains-d'uvre, sans parler du paiement de l'enlèvement des huiles usagées.
Enodis s'est livré à un rapide calcul sur un exemple, en restauration commerciale.
L'établissement est équipé de 2 friteuses. Le renouvellement actuel de l'huile est 1
fois tous les 4 services, c'est-à-dire tous les 2 jours, à raison de 2 services par
jour, l'huile est changée 15 fois dans le mois.
50 litres renouvelés (2 x 25 litres) x 15 = 750 litres renouvelés par mois.
9 francs le litre x 750 = 6 750 francs par mois.
6 750 x 12 = 81 000 francs par an.
Les temps de nettoyage et de manipulations diverses représentent environ 2 heures par
semaine. A 56 francs l'heure chargée, cela représente 112 francs par semaine, 448 francs
par mois, 5 376 francs par an.
Soit un coût annuel pour 2 friteuses de 86 376 francs, sans compter l'enlèvement des
huiles usagées.
Avec un système de filtration automatique du type 'Foot Print-Frymaster', le
renouvellement de l'huile ne se fait plus qu'une fois tous les 8 services. La quantité
d'huile renouvelée par semaine n'est plus que de 400 litres. Ce qui représente un coût
annuel de 38 400 francs. Côté temps de nettoyage et de manipulations diverses, seule 1
heure par semaine est nécessaire, soit un coût annuel de 2 688 francs (sur la base du
Smic hôtelier chargé). Le coût annuel total pour 2 friteuses s'abaisse donc à 41 088
francs. L'économie annuelle pour 2 friteuses est de l'ordre de 40 000 francs. Le retour
sur investissement d'un système de filtration 'Foot Print' est d'environ 6 mois. Cela
vaut vraiment la peine de faire l'étude pour chaque établissement.
Table ergonomique pour dresser les banquets Spécialiste des espaces rôtisserie dans les grandes surfaces, Alto Shaam a décidé d'innover dans le matériel de restauration en créant un système de service banquet qui se compose d'une table très ergonomique pour dresser les plats ou assiettes, avec en soubassement des échelles permettant le stockage des mets sur grilles coulissantes. Le concept compte également des astuces pour faciliter le travail et avoir tout ce qui est nécessaire sous la main, ainsi que des chariots de service. Appareils polyvalents Cuiseur wok vitrocéramique à induction Superstructure réfrigérée pour bacs gastro |
Côté préparation |
Eplucher, hacher, émincer, râper... sont des tâches qui, réalisées à la main,
prennent beaucoup de temps et sont peu gratifiantes. Depuis longtemps, les fabricants
usent d'astuces et de génie pour imaginer des robots, manuels ou électriques, capables
de grandement les faciliter, voire les effectuer seuls. Totalement libéré, le personnel
peut alors s'affairer à d'autres tâches.
Pour être un précieux allié, votre appareil doit répondre parfaitement à vos besoins,
tant en termes de capacité ou rendement, qu'en termes de qualité finale du produit
traité. Plus vous êtes exigeant sur ce second point, plus la technicité de l'appareil
doit être élevée. Quoi qu'il en soit, vous trouverez chez Bron Coucke, les
Etablissements L. Tellier, Hobart, Robot Coupe, Dito Sama et d'autres, de nombreux
auxiliaires de cuisine, performants et astucieux, générant de réels gains de temps.
Lors du dernier Sirha, la société Delcoupe présentait des éplucheuses polyvalentes
pour traiter pommes de terre, légumes et fruits, qui ressortent épluchés, lavés et
essorés. Fabriquées en acier inoxydable, montées sur un piétement et munies d'un
panier filtre pour récupérer les déchets, ces éplucheuses sont disponibles en 10, 15,
20 et 30 kg. La richesse de cette gamme est de posséder des modèles de capacité
supérieure à 15 kg.
Pèle-fruits électrique Les Ets L.Tellier proposent également un pèle-fruits électrique, idéal pour éplucher les pommes, oranges, citrons, kiwis, tomates, petits melons, pêches, oignons... Il assure un épluchage en 10 à 20 secondes, dans le respect de la forme du fruit, grâce à ses couteaux rotatifs. Machine à tourner les légumes |
Côté laverie |
Nous n'insisterons jamais assez sur l'importance capitale de la bonne organisation de la laverie. Travail ingrat par excellence, peu valorisant et pénible, le traitement de la vaisselle doit pourtant fournir un résultat irréprochable. Choix de la ou des bonnes machines, réflexion sur l'environnement et l'organisation du local sont les atouts majeurs. Casiers, chariots et tables en quantité suffisantes facilitent le travail. Chez Winterhalter, on insiste sur le fait que "grâce à une mise en uvre de tables de sortie et d'appareils de travail adéquats, l'efficacité du poste laverie peut être augmentée de façon considérable sans augmentation de l'investissement technique".
Outre le choix de machines performantes, de préférence, l'une pour la vaisselle, l'autre pour les verres, un gain de temps appréciable peut être dégagé par l'installation d'un osmoseur. L'eau débarrassée des minéraux et impuretés permet d'obtenir des résultats spectaculaires : vaisselle brillante et verres sans trace, le tout sans essuyage manuel. Cet osmoseur s'installe soit sur le réseau d'eau, soit il est intégré à la machine. Et s'il permet d'éviter trois heures d'essuyage manuel par jour, sa rentabilité sera vite établie. Trois heures par jour, trois cents jours par an, à environ 56 francs le Smic horaire chargé, cela fait à peu près 50 000 francs par an, rien que pour l'essuyage des verres. A n'en pas douter, le retour sur investissement de l'osmoseur sera très rapide. Sans compter le temps perdu par le serveur pour retourner chercher un verre propre, lorsque par inadvertance un verre peu net est arrivé sur la table.
Dans la course au gain de temps, le lave-batterie a réellement sa place. Implanté à côté de la cuisine, il permet au cuisinier d'y déposer ses casseroles et autres ustensiles sales, au fur et à mesure qu'il les utilise. Une fois la machine pleine, il ferme le capot et appuie sur le bouton. Quelques minutes plus tard, sans fatigue, sans perte de temps, la batterie est parfaitement propre et hygiénique. Ce qui est rarement le cas lorsqu'elle est lavée à la main. Dégagé de cette tâche rébarbative, le plongeur peut alors aider à la préparation des hors-d'uvre.
C'est nouveau. Mais là encore, la machine peut remplacer le geste humain. Avec elle, finies les longues heures d'essuyage. Les couverts ressortent non seulement secs, mais également polis, donc bien brillants. Aussi, si dans votre établissement, il est nécessaire d'affecter une personne, quelques heures par jour ou par semaine, pour essuyer les couverts, un calcul de rentabilité s'impose. Peut-être que l'achat d'une telle machine s'avérera intéressant.
Système de nettoyage automatique du four Le 'Combi ClimaPlus' de Frima est désormais équipé d'un système de nettoyage automatique 'CleanJet' permettant de supprimer des heures de travail devenues inutiles. Technologie brevetée, 'CleanJet' est un bras de lavage que l'on branche sur l'arrivée d'eau du four et que l'on place dans l'enceinte de cuisson. Une fois le système enclenché, il suffit de sélectionner le programme de lavage adapté et d'appuyer sur le bouton. L'enceinte est alors lavée, rincée et séchée automatiquement, sans aucun travail manuel, ni surveillance, même la nuit. Lave-ustensiles Machine à sécher les couverts Filtration automatique des friteuses |
Point de vue de l'ergonomie |
"Dans la conception des cuisines et
l'organisation de chaque poste, tout doit être pensé pour faciliter le travail du
personnel, fluidifier les circulations et améliorer le confort", explique
Marie-Josèphe Henry, ergonome. Pour lutter contre des habitudes devenues inadaptées, il
faut avoir l'audace de tout analyser, tout repenser, tout remettre à plat. Qui fait quoi
? A quelle heure ? Est-ce nécessaire de le faire ? Dans cette tranche horaire ? Où ?
Quels équipements ? etc. Et en matière d'ergonomie, on s'aperçoit souvent que le bon
sens est la meilleure indication. Par exemple : w Les outils les plus fréquemment utilisés doivent être placés à bonne hauteur, c'est-à-dire à la hauteur des bras. w Les fours en soubassement sont à éviter si possible, car ils sont cause de lombalgies. w Le stockage doit être organisé de façon à ne pas placer les pièces lourdes sur des étagères trop hautes ou trop basses. w Investir dans un sol réellement antidérapant. Cela évitera de nombreux accidents du travail. w Le port de lourdes charges est la cause de nombreuses tendinites au coude et à l'épaule. Pour limiter ce risque, prévoir des chariots et un monte-charge, si la cuisine n'est pas au même niveau que la salle. Sachez qu'à la suite d'un accident du travail ou d'une déclaration de maladie professionnelle, le contrôleur de la Cram (Caisse régionale de l'assurance maladie) peut en exiger l'installation. Attention : lombalgies et tendinites sont à prendre au sérieux. Elles peuvent dégénérer en maladies professionnelles. Et qui dit maladie professionnelle dit absentéisme prolongé, protection du salarié contre le licenciement et augmentation du taux de cotisation au risque des accidents du travail. |
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2712 Magazine 5 Avril 2001