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Le val de Loire viticole s'étend sur près de 1 000 kilomètres. La région produit une large diversité de vins. Les visiteurs du salon professionnel d'Angers, qui se déroule chaque année au début du mois de février, confirment. Vins blancs secs, moelleux, effervescents, rouges fruités, rosés...
m Sylvie Soubes
La palette est large. Parmi
les exposants fidèles, la société Guy Saget. A sa tête, Jean-Louis Saget.
Arrière-petit-fils, petit-fils et fils de vignerons. Lorsqu'il reprend la société
familiale, après le décès prématuré de son père en 1976, la propriété compte 5
hectares à Pouilly-sur-Loire. 24 ans plus tard, Jean-Louis Saget veille sur plus de 240
hectares répartis sur plusieurs appellations : pouilly-fumé, pouilly-sur-loire (Domaine
Guy Saget), sancerre (Domaine de la Perrière), coteaux du giennois (Domaine
Balland-Chapuis), touraine-amboise, touraine-mesland, crémant de loire (Domaine
d'Artois), anjou, coteaux du layon (Domaine Chupin), muscadet-sur-lie, gros-plant (Domaine
Loiret)... La liste n'est pas exhaustive.
Au dernier exercice, la Maison Guy Saget affichait des résultats en hausse de 15,5 % (+
12,38 % sur le marché intérieur et + 20,12 % à l'export). Si Jean-Louis Saget avoue
actuellement la volonté "d'approcher de plus en plus la grande distribution",
et s'intéresse de près au troisième marché, celui-ci reste proche de la restauration. "Le
renforcement en 1999 de notre équipe de vendeurs dans le circuit CHR a également dopé
sérieusement nos ventes dans la région parisienne", commentait-il récemment.
Aujourd'hui, une centaine d'agents représentent les Domaines Guy Saget en France. Henri
Esch, commercial France, ajoute : "Notre implantation se fait surtout avec notre
gamme de vins rouges et particulièrement sur la région parisienne où un effet de mode
persiste depuis une dizaine d'années pour le sancerre rouge, le saumur champigny, le
saint-nicolas de bourgeuil... (à l'exception du ménetou-salon). Pourquoi cela ? Tout
simplement parce que la clientèle ne prend qu'un seul vin au cours du repas. Or les vins
du val de Loire se marient facilement avec différents mets, poisson ou viande, et peuvent
se consommer frais. A Paris, la moyenne de vente est en effet de 3 bouteilles de vin rouge
pour une bouteille de vin blanc." Jean-Louis Saget fournit aussi bien les
restaurants de quartier que les étoilés du Guide Rouge, et on retrouve ses vins
au sein de groupes du type Flo ou Blanc.
La régularité, la grande connaissance des vignobles et une politique de proximité du
client sont à l'origine du succès de Jean-Louis Saget. L'homme est aussi curieux et
toujours à l'affût des nouveautés. On lui doit notamment des vins vieillis au fond de
la mer (lire encadré).
Un des vignoblesz de Guy Saget : le Coteaux du Giennois (Domaine Balland-Chapuis).
Pouilly-sur-loire,
Domaine Guy Saget  L'AOC ne
dépasse pas 50 hectares et le domaine possède à l'heure actuelle 1 hectare dont
certaines vignes sont presque centenaires. La moyenne est d'environ 50 ans. La
spécificité de ce pouilly-sur-loire est d'être issu à 100 % de chasselas, alors que le
sauvignon est autorisé à hauteur de 30 %. Un vin toujours étonnant de fraîcheur, vendu
36 F départ cave pour le millésime 1999. |
Sancerre blanc,
Domaine de la Perrière Les
caves souterraines de la Perrière attirent régulièrement touristes et amateurs de vins
qui les dégustent au creux d'une carrière dont la pierre fut utilisée pour la
cathédrale de Bourges. Ce vin, millésimé 1999, offre une robe lumineuse, un nez
aromatique de buis, d'aneth, de fenouil, de fruits exotiques acidulés. La bouche est charnue avec une finale minérale franche. 64 F la bouteille départ cave. |
Anjou, Domaine
Chupin  C'est en 1989 que
la société Guy Saget reprend les rênes de ce domaine situé à Champ-sur-Layon. Un
vignoble comptant près de 80 hectares répartis sur 4 communes. Cet anjou blanc (100 %
chenin) présente un nez fin et floral, une bouche assez mûre (nous sommes sur le
millésime 1998) offrant des notes miellées et des épices douces. Les amateurs insistent
sur son bel équilibre gras-acide. Compter 23 F la bouteille départ cave. |
Le curieux - et réussi - pari des vins bercés par les eaux
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Gamay, Les Petits Fouasons : Ce gamay de
Touraine bénéficie d'une vinification traditionnelle avec cuvaison courte afin de
préserver ses arômes. Un rouge plaisant dominé en bouche par des arômes de violette et
de poivre. Les tanins sont légers, mais c'est ce qu'on attend de lui. Compagnon idéal
sur des viandes blanches, de la volaille... Les amateurs le servent également avec des
huîtres qu'on aura préalablement légèrement poivrées ! Servir entre 14 et 15°. Ce
touraine 1999 devrait en outre tenir ses promesses trois à quatre ans.
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L'HÔTELLERIE n° 2712 Magazine 5 Avril 2001
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En mai 1990,
Jean-Louis Saget fait immerger, par 10 mètres de fond dans l'océan, 800 bouteilles
cachetées à la cire. Sont concernées les appellations : touraine (blanc), pouilly-fumé
et coteaux du layon. Millésime retenu : 1989. En 1994, les bouteilles de cet étrange
cave de vieillissement sont soumises à dégustation. La robe des vins de mer est plus
pâle avec des nuances vertes. Les vins ont gardé plus de jeunesse. En bouche, ils
donnent plus de rondeur et de longueur. En 1995, Jean-Louis Saget renouvelle l'opération.
Cette fois, 10 000 bouteilles de pouilly-fumé 1994 sont immergées. Les amateurs sont
nombreux à vouloir en acquérir. Lorsqu'en juin 1999, les bouteilles sont repêchées, la
minéralité et l'ampleur du vin confirment l'intérêt de l'expérimentation. Toutes les
bouteilles n'avaient pas été retrouvées (la mer n'est pas une cave docile !), et
lorsque les plongeurs sortent une centaine de bouteilles en juin 2000, Jean-Louis Saget
décide de vendre ces dernières au profit de la Ligue pour la protection des oiseaux. "C'est
grâce à la complicité de certains ostréiculteurs de Bouin, en Vendée, que nous avons
pu faire vieillir notre pouilly-fumé. La catastrophe de l'Erika nous a particulièrement
touchés, et nous n'avons eu cesse de penser à tous ceux qui ont subi de graves
dommages."
