Produits & techniques |
environnement |
Jusqu'en 1996, la Sarp (groupe Onyx, branche propriété de Vivendi Environnement)
traitait les résidus des séparateurs à graisses de façon physico-chimique. "Après
ce traitement, explique Jean-François Carbonne, directeur du développement Sarp et
gérant de Sévia, les graisses récupérées étaient jetées dans des décharges ou
utilisées en épandage, bien que les graisses n'aient aucune valeur agronomique. De plus,
l'eau rejetée dans les réseaux était chargée de matières organiques. La Sarp s'est
alors lancée dans le traitement biologique de ces déchets à l'aide de bactéries
lipasiques." Ce traitement est très onéreux. Les bactéries, pour se
développer et digérer les graisses, ont besoin de beaucoup d'oxygène. Pour cet
oxygène, il faut brasser les bassins et ceci demande de fournir beaucoup d'énergie
électrique. Par ailleurs, ce traitement est très malodorant. C'est alors qu'en 1994, la
Sarp a développé et breveté un nouveau système, le procédé Lipoval ®, exploité et
commercialisé par la société Ecopur créée en 1989. "Grâce à ce procédé
révolutionnaire très écologique, explique Dominique Hélaine, directeur général
Ecopur, les résidus des séparateurs à graisses sont transformés non pas en un autre
déchet dont on ne sait pas quoi faire, mais en un combustible ou biofioul appelé
Lipofit. De plus, l'eau rejetée lors de ce traitement, bien débarrassée des
graisses, peut être traitée aisément en station d'épuration à moindre coût
moyennant une convention de déversement." Le Lipofit est une graisse
concentrée propre car elle contient très peu de soufre ou autre polluant et sa valeur
énergétique atteint 85 % de celle du fioul. Ni la fumée, ni les cendres issues de la
combustion du Lipofit ne posent problème. Le Lipofit peut être mélangé au fioul. Il
est utilisé comme combustible dans les fours de cimenteries, les incinérateurs de
déchets industriels et d'ordures ménagères, les chaudières industrielles. Il peut
également servir à la fabrication de lubrifiants industriels, d'acides gras ou de
glycérol. "Le procédé Lipoval ® a d'abord été introduit sur le site de
Roissy en 1996, poursuit Dominique Hélaine. Nous comptons aujourd'hui 4 sites en
France, Roissy créé en 1996, Melun créé en 1997, Maubourguet dans le Sud-Ouest créé
en mai 1999 et Rouen créé en septembre 1999. Le plus gros site à Roissy traite 50 000 t
de résidus par an, le plus petit, celui de Melun 5 000 t par an. En 2002, nous ouvrirons
deux sites en région parisienne d'une capacité de traitement de 20 000 et 25 000 t de
résidus graisseux. A l'horizon 2006, nous comptons mettre en service une dizaine de sites
supplémentaires en France afin de couvrir tout le territoire national. Notre système
intéresse également les pays étrangers. Nous avons déjà ouvert un site au Portugal,
un autre en Israël." De telles unités de traitement des résidus graisseux
coûtent entre 10 et 25 millions de francs.
Alors, pour les amortir, elles accueillent et traitent les résidus graisseux apportés
par tous les collecteurs qui le souhaitent. Le Creed (Centre de recherches pour
l'environnement, l'énergie et le déchet) de Vivendi Environnement, a validé ce
combustible en partenariat avec l'Institut du pétrole. Le système Lipoval ® a été
récompensé en 1996 par le trophée des Technologies
économes et propres, organisé
par l'Ademe.
La société Ecopur, grâce à son traitement breveté Lipoval ®, valorise les
résidus graisseux des séparateurs à graisses en biofioul appelé Lipofit.
Qu'est-ce que le
procédé Lipoval ® ? Après chauffage à 90 °C pendant 5
minutes en présence d'un coagulant, les résidus graisseux sont transférés dans un
décanteur-centrifuge (breveté) qui le sépare en 3 phases : solide, liquide et aqueuse.
|
Des
collectes régulières
Le
programme Eco-Bagatel
Des
acteurs et des outils
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2721 Magazine 7 Juin 2001