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Créée par le propriétaire des établissements Vernhes dans les années 70, Nicolas Feuillatte est aujourd'hui la marque phare du Centre vinicole de la Champagne. Présente en restauration avec une gamme spécifique, la marque réaffirme son attachement au circuit.
m Sylvie Soubes
Derrière la marque Nicolas Feuillatte se cache
l'une des plus importantes révolutions champenoises. En 1972, en effet, 41 coopératives
de crus décident de se regrouper pour faire face aux manques de stockages et aux
problèmes de vinification, entretenus en partie par le négoce qui tire alors plus
facilement à la baisse les prix du raisin. Le premier objectif de la structure, baptisé
Centre vinicole de la Champagne (CVC), a été de se doter d'une entité de stockage et de
vinification ultramoderne. On parle désormais de maîtrise des températures, de
sélection des levures, de dégorgement automatisé. "La technologie au service de
la tradition", insiste alors Henri Macquart, premier président de cette union de
coopératives qui, 30 ans plus tard, touche près de 5 000 vignerons champenois.
La marque Nicolas Feuillatte, de son côté, a été lancée à la fin des années 70 par
la famille Feuillatte, propriétaire à l'époque des établissements Vernhes. En 1986,
soucieux de donner à la marque qui porte son nom les moyens de se développer dans de
bonnes conditions, Nicolas Feuillatte choisit alors de la vendre au CVC. Quelques années
après et dans un contexte de concurrence croissante, Nicolas Feuillatte devient le
porte-drapeau du CVC.
Celle-ci bénéficie désormais de sa propre structure, avec des achats spécifiques de
raisins et la création de deux gammes, l'une pour la grande distribution, l'autre pour le
circuit traditionnel. De 400 000 cols lors de sa cession, Nicolas Feuillatte est passé à
730 000 cols en 1993 pour atteindre aujourd'hui 3 millions de bouteilles par an
(l'activité commerciale globale du CVC porte actuellement sur 6 millions de bouteilles
par an).
Le partenariat engagé par la société dans le secteur de la restauration s'est inscrit
jusqu'à présent dans les opérations propres aux grandes marques comme la
Saint-Valentin, la fête des Mères ou les fêtes de fin d'année. "Ce qui offre,
en fait, une assez faible lisibilité", remarque Andréa Buchin, responsable
marketing, qui ajoute : "A partir de 2001, nous allons proposer des animations
semestrielles." En accompagnement de la campagne publicitaire sur les abribus au
printemps, Nicolas Feuillatte offrait aux établissements, pour 6 bouteilles achetées, un
kit 'prêt à utiliser' incluant 6 flûtes et 6 menus. "Nous voulons développer
des kits qui soient utiles aux restaurateurs. Nous cherchons aussi à répondre à leurs
besoins en PLV qui est énorme." Ainsi, à la rentrée, le kit promotionnel
comprendra un seau à champagne Nicolas Feuillatte. L'autre volonté affichée par la
maison concerne la saisonnalité des vins. "Cet été, nous allons notamment
pousser les rosés à la coupe. S'ils sont très présents sur le marché américain, ils
sont quasiment absents en France. Or, le consommateur français est en quête de
découverte. Il faut saisir l'opportunité de lui faire découvrir d'autres qualités.
Sachant que les vins rosés restent dans les réflexes de consommation des vins
d'été." Le blanc de blancs de Nicolas Feuillatte doit également être mis à
l'honneur à la coupe en juillet et août. A suivre. n
Lancement de vins monocépage, millésimés et issus de grands crus8,5 %
de l'appellation champenoise bénéficient du classement Grand Cru à 100 %. |
Brut sans année, premier cru de Nicolas Feuillatte représente 80 % des ventes. Un vin qu'on ne présente plus, mais qui mérite son succès. C'est un champagne agréable, régulier, presque tous palais ! Composé à 20 % de chardonnay, à 40 % de pinot noir et à 40 % de pinot meunier, il offre une couleur claire, des bulles abondantes, un nez fruité, une bouche souple et équilibrée. A servir à 6/7 ° maximum.
Rosé Millésimé 1996 issu de premiers et grands crus. Ce rosé dominé à 60 % par le pinot noir (10 % de chardonnay et 30 % de pinot meunier) est un vin conseillé traditionnellement pour accompagner tout un repas, "avec un chevreuil aux airelles", souligne le chef de cave. Cet été, la maison le mettra en avant à l'heure de l'apéritif à la coupe. Au programme : équilibre et féminité.Notre
Blanc de blancs Pour certains, c'est un classique. Pour nous, un coup de cur. Le millésime 1993 a été un grand moment, et s'il n'y en a plus, nous garderons de lui une émotion tout en fraîcheur et en finesse. Actuellement disponible, le millésime 1995, monocépage chardonnay, séduit à l'apéritif mais aussi sur les fruits de mer. L'attaque est vive, avec un nez d'agrumes et de poire. Une bouche aux arômes persistants. Ce vin a reçu de nombreuses récompenses, dont la médaille d'argent aux Vinalies internationales 2000.
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L'HÔTELLERIE n° 2721 Magazine 7 Juin 2001