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Pour créer un hôtel en zone rurale, Sophie Demossier s'est engagée à fond dans les structures mises en place par la région Auvergne. Elle est doublement labellisée : Auberge de pays d'Auvergne et Qualité Auvergne.
m Pierre Boyer
Sophie Demossier se souvient : "Nous
connaissions cet endroit parce que nous venions y ramasser des jonquilles avec mon mari."
Elle a racheté la grosse bâtisse plantée à l'entrée de Laqueuille, dans le
Puy-de-Dôme, surplombant la route nationale. Son but : en faire une "petite
affaire à la campagne ; une hôtellerie à caractère traditionnel, humain, permettant de
mettre en place des activités sportives ou de découverte". En juin 1998,
l'Auberge de Fondain ouvre ses portes. C'est une création avec 6 chambres, dont 5
doubles. "Nos structures sont tout à fait adaptées aux familles. D'ailleurs, nos
prix sont calculés en fonction du nombre de personnes."
Après 2,5 MF d'investissements, achat et travaux, Sophie Demossier reste raisonnable :
"Il faut compter au moins 5 ans pour lancer complètement un établissement."
Et pour se développer plus rapidement et atteindre un chiffre d'affaires de 1 MF, elle
met tous les atouts de son côté.
Elle adhère dans un premier temps à Auberge de pays d'Auvergne, la marque déposée de
la chambre régionale de commerce et d'industrie. Elle est même élue présidente, depuis
décembre 2000, de l'association qui regroupe 11 établissements. "Le cahier des
charges est strict. Mais cela correspond tout à fait à mes idées sur l'hôtellerie
rurale." Et le label permet d'obtenir des subventions de la Région. Certes, le
réseau n'est pas encore très connu, "mais il ne peut que se développer. Le
concept est bon".
Commercialisés dans toute l'Europe
Puis le label Qualité Auvergne est apparu. "C'est tout à fait naturellement que
j'ai postulé. Il est vrai que beaucoup des critères d'Auberge de pays d'Auvergne se
retrouvent dans la Qualité Auvergne." Elle se souvient. Il a fallu s'adapter,
apporter des modifications. "Nous avons revu notre signalétique, affiché nos
menus en anglais, installé des plans de travail dans les chambres, prévu un espace pour
les enfants..."
Pour les horaires voulus par le label Qualité Auvergne, qui gênent beaucoup de
professionnels, elle ne se démonte pas. "Nous sommes une petite structure et nous
arrivons toujours à nous arranger." Le cahier des charges stipule : accueil
restaurant, déjeuner de 12 à 14 heures, dîner de 19 à 22 heures, petit-déjeuner
jusqu'à 11 heures.
"Nous verrons à l'usage, car nous n'avons qu'une salle, mais par exemple, nous
pourrions installer les petits-déjeuners dehors. Comme les pics d'activité coïncident
avec les deux mois d'été, nous pouvons compter sur le beau temps. Et pour le soir, les
clients ne sont jamais pressés de quitter le restaurant. Nous ne faisons donc qu'un seul
service qui se termine tardivement."
Mais en retour, les espoirs sont grands. "Nous allons être commercialisés dans
toute l'Europe et en France, en parallèle avec le lancement de Vulcania, le Centre
européen de volcanisme, via les comités départemental et régional du tourisme. Nous
avons tout intérêt à intégrer un réseau de ce type plutôt que de faire nous-mêmes
notre communication", souligne la présidente d'Auberge de pays d'Auvergne.
Le coût de ce marketing reste dérisoire. L'audit pour obtenir la Qualité Auvergne,
renouvelable chaque année, s'élève à 4 000 F HT, mais la région Auvergne subventionne
80 % de son coût. Il reste donc 800 F HT à la charge de l'hôtelier, plus la
demi-pension du 'contrôleur'.
Sophie Demossier travaille seule en cuisine. Sa mère, Danielle Desboudard, s'occupe du
service avec un plongeur et une personne pour les chambres en haute saison. "Nous
n'avons pas vraiment le choix, car nous ne pouvons pas embaucher du personnel pour
l'instant." Avec un bac pro cuisine au départ, une expérience très
diversifiée dans la restauration, l'animation, le commercial, Sophie Demossier est donc
bien décidée à réussir son affaire en s'appuyant sur les structures mises en place
tant par les élus que par d'autres organismes. n zzz36p zzz70 zzz76
Sophie Demossier et sa mère, Danielle Desboudard, travaillent à deux pour 6
chambres qui représentent 22 couchages et une trentaine de couverts.
Le restaurant : ambiance chaleureuse, décoration Auvergne rurale et cuisine du
terroir.
La grosse bâtisse à l'entrée de Laqueuille, visible de loin, est devenue
l'Auberge de Fondain en juin 1998.
L'Auberge de Fondain |
Ouverte en juin 1998, l'Auberge de Fondain propose 6
chambres dont le prix varie selon le nombre d'occupants : w
1 personne : de 190 à 210 F L'établissement dispose de VTT, d'un sauna, d'une salle de musculation. Le petit-déjeuner est à 40 F et les menus de 55 à 125 F. |
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L'Hôtellerie n° 2735 Magazine 13 Septembre 2001