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A la Cafétéria Liberté de Narbonne, les 49 salariés, serveurs et cuisiniers, travaillent 36 heures et demie par semaine. Un atout pour la qualité de la prestation.
Deux jours et demi de repos par semaine, une vie de famille préservée, les avantages liés à la réduction du temps de travail sont une réalité pour les employés de la cafétéria dirigée par Louis Privat. Implanté au cur d'un complexe de loisirs associant piscine et patinoire en pleine zone commerciale, l'établissement est une véritable institution dans la région. "Nous servons chaque année 220 000 couverts en étant ouverts 7 jours sur 7 et 365 jours par an", explique Philippe Roques, directeur de l'enseigne et cogérant avec Louis Privat. Créée en 1988, la Cafétéria Liberté a connu un succès rapide lié à une offre articulée autour d'un menu buffet particulièrement attractif. Pour 76 F, le client a accès à plus d'une trentaine de plats, soupes, hors-d'uvre, fruits de mer, fromages et desserts à volonté dans un environnement qui rappelle plus la brasserie que la cafétéria, traditionnelle.
De la bonne gestion d'un planning
Fort de ce succès et convaincu que le capital humain est de loin le plus important, Louis
Privat décide d'engager en 1998 les premières négociations sur la réduction du temps
de travail pour renforcer la cohésion de son équipe. "La RTT s'imposait comme
une évidence, alors que tous supportaient de plus en plus mal de travailler 12 heures,
voire 14 heures par jour, et même en été", analyse Louis Privat. "Nous
nous réunissons régulièrement pour enregistrer les demandes de chacun en matière de
congé ou de jours de repos", explique Sébastien Rouzies, le chef de cuisine qui
dirige une équipe de 10 personnes. "Deux sont affectés à la préparation du
buffet et travaillent de 8 heures à 17 heures avec un repos de 1 heure. Deux autres
s'occupent de la gestion de l'économat avec les mêmes contraintes horaires. Pour la
gestion des commandes durant le service, nous sommes quatre à travailler de 10 heures à
15 heures et de 18 heures à 23 heures avec le renfort de deux commis", poursuit
le jeune chef. "Le fait de gagner un jour supplémentaire de repos nous permet de
mieux récupérer et d'être plus efficace dans notre travail, sans compter que nous
passons plus de temps avec nos proches. D'autre part, les relations au sein de l'équipe
se sont logiquement renforcées", poursuit Sébastien Rouzies qui officie depuis
9 ans à la cafétéria. Un bel exemple de longévité au sein de l'établissement qu'il
partage avec le directeur de la salle, Serge Tissinier.
La RTT, une solution pour s'évader vers d'autres
professions ?
"J'ai toujours évolué dans le milieu de la restauration avec toutes les
contraintes que cela impliquait, notamment au niveau de la vie de famille. Et j'aurais
sans doute quitté le métier si nous n'avions pas eu cette opportunité de travailler
moins", commente Serge Tissinier, marié et père d'un enfant, en charge des bars
et du personnel de salle. "Comme pour les autres postes, le planning est fait en
respectant les souhaits de chacun avec une prise en compte au cas par cas. L'un de nos
barmen étant rugbyman, nous lui réservons autant de dimanches que nous le pouvons,
chacun jouant le jeu du collectif."
Autre aspect important de cette réduction du temps de travail, le système de
rémunération. "Nous avons institué une politique d'intéressement des salariés
au chiffre d'affaires, une motivation supplémentaire", ajoute Louis Privat, en
se félicitant d'un turn-over quasiment nul. "Des efforts qui nous permettent
d'offrir aujourd'hui un niveau de prestation élevé en termes de qualité des produits
proposés, d'accueil et de prix", termine Philippe Roques. n zzz60t
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Les avantages liés à la RTT sont une réalité pour les
employés de la cafétéria.
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L'Hôtellerie n° 2742 Magazine 1er Novembre 2001