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Grâce à un investissement de 3,5 MF
Après 30 mois de travaux sans fermeture de l'établissement, et 3,5 MF d'investissement, l'Hôtel de Guise à Nancy a réussi à mêler richesse patrimoniale et modernité nécessaire à un établissement d'aujourd'hui.
En 4 jours, 1 400 personnes : François Avid,
gérant de l'établissement, n'en revient toujours pas. Une opération portes ouvertes
dans un hôtel est rarement tentée, mais le succès a été largement au rendez-vous en
mai 2001. Il faut dire que l'Hôtel de Guise n'est pas un établissement comme les autres
à Nancy. Hôtel de charme situé en plein cur de la vieille ville ducale et dans un
bâtiment historique, il attire bien des curieux... et beaucoup de clients. Ancienne
demeure de la Comtesse de Bressey, qui fut en son temps (au XVIIIe siècle) l'une des huit
maîtresses du roi Stanislas, l'hôtel particulier était devenu établissement hôtelier
en 1930. "La demeure avait alors subi des transformations. Des pièces avaient
été cloisonnées afin d'augmenter le nombre de chambres." La première partie
des travaux a consisté à redonner à ces pièces leur volume d'origine. La seconde
partie a permis d'équiper ou de refaire les sanitaires de la plupart des 42 chambres,
dont 6 suites junior. Les peintures des couloirs, qui n'avaient pas été refaites depuis
l'après-guerre, ont été entièrement rénovées. Au total, François Avid a investi 3,5
MF en 30 mois. Cependant, pour la remise aux normes de ce bâtiment exceptionnel (les
chambres ont de 250 à 400 ans), la société familiale exploitante (Prestacom) a obtenu
des aides à plusieurs niveaux d'un montant de 1,1 MF.
7La rénovation a permis non seulement de préserver, mais de mettre également en valeur
les trésors de l'hôtel : cheminées de marbre, parquet Versailles, plafonds à la
française, divers boisements et stucs. La cour intérieure a été refaite et un puits a
été découvert. Durant les travaux, les ouvriers ont même trouvé une porte Art Nouveau
de Majorelle dans les greniers. Elle est désormais installée à l'entrée d'une chambre.
Avant que la bâtisse ne devienne la demeure de la Comtesse de Bressey, on ignore la
véritable origine de l'édifice et on ne sait rien de ses habitants antérieurs. Sans
doute faisait-elle partie, au XVIe siècle, d'un ensemble de bâtiments d'une abbaye.
Certaines parties de l'hôtel, dont la réception, ornée d'une cheminée monumentale et
d'un plafond à fleurs de lys, ainsi que quelques chambres, viennent de cette époque. Le
reste du bâtiment a plutôt gardé des souvenirs de la période du roi Stanislas, comme
la chambre n° 4, dite 'des amoureux', avec son alcôve au fronton sculpté
d'une scène mythologique. Les suites junior portent les noms de la dynastie des Guise,
François 1er et ses cinq enfants. La suite Louis II possède de splendides trumeaux,
refaits par un artiste autrichien vivant en Lorraine, Hans Stieger. Aucune chambre ne
ressemble à une autre, et l'on se perd vite dans le dédale des escaliers dérobés et
des longs couloirs tortueux, ce qui participe au charme de la bâtisse. Le mobilier des
chambres n'est pas d'origine, mais François Avid a investi 600 000 F pour des meubles en
chêne massif réalisés par des artisans régionaux, ainsi que pour la décoration et les
tableaux provenant eux aussi de Lorraine.
Pas d'inflation sur les prix
A Nancy, centre tertiaire et ville d'affaires, la difficulté pour les
hôteliers est de remplir leur établissement le week-end. L'Hôtel de Guise connaît les
mêmes problèmes, et François Avid a profité de la rénovation de son hôtel pour
améliorer le taux de remplissage des fins de semaine. "Outre l'opération portes
ouvertes de 4 jours, nous avons envoyé un mailing à 900 entreprises de plus de 20
salariés dans la région et acheté des encarts publicitaires dans les journaux de la
presse quotidienne. Nous essayons également de faire venir une clientèle de
mariage." Le gérant de l'hôtel, en premier lieu pour garder ses habitués, n'a
pas souhaité augmenter notablement le prix des chambres. La chambre classique est passée
de 230 à 260 F la nuit pour une personne, de 280 à 335 F la nuit pour deux personnes.
Les suites junior, des chambres dotées d'un salon, sont à 345 F pour une personne et 470
F pour deux personnes. Et encore, affirme François Avid, cette augmentation comprend le
coût du passage aux 35 heures qu'il estime à 20 F par chambre. Demeure patrimoniale ne
signifie pas pour autant fuir le modernisme. L'hôtel est doté d'un standard
téléphonique numérique avec ligne directe dans chaque chambre. Il sera informatisé en
2002 et un site Internet va permettre dans quelques mois la réservation en ligne. Un
enjeu important pour la clientèle étrangère qui représente 20 % de la fréquentation
en semaine et déjà 40 % les week-ends. L'Hôtel de Guise est une affaire qui marche. En
2000, le taux de remplissage était de 70 % en moyenne annuelle, il est de 90 à 100 % en
semaine, et "frise les 90 %, semaines et week-ends confondus, plusieurs mois dans
l'année". n
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L'escalier apporte un charme supplémentaire à l'établissement.
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L'Hôtellerie n° 2742 Magazine 1er Novembre 2001