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Seul hôtel 4 étoiles de Rennes, LeCoq-Gadby opère une montée en gamme significative. Parmi ses multiples activités - hôtellerie, salons de réception, traiteur, restaurant gastronomique -, cette dernière va faire l'objet de tous les soins. L'établissement vient de se doter d'une balnéothérapie en attendant une extension du nombre des chambres.
m Olivier Marie
LeCoq-Gadby souffrait indéniablement d'un manque de reconnaissance parmi la clientèle locale. Beaucoup assimilent cet établissement, repris en 1902 par Pierre Gadby (sa fille épousera un Lecoq, d'où le nom), à de grands banquets de mariage ou à diverses autres fêtes familiales tenues essentiellement dans le grand salon. Au grand désespoir de l'actuelle propriétaire, Véronique Brégeon-Valeau, "combien de Rennais ne savent pas encore que LeCoq-Gadby est un hôtel 4 étoiles et qu'il dispose d'un restaurant gastronomique intimiste !" Que voulez-vous, les idées reçues sont parfois tenaces... Cependant, il est vrai que la multiplicité des activités dispensée par cet hôtel-restaurant emblématique de la ville peut nuire à cette reconnaissance. Et Véronique Brégeon-Valeau le reconnaît volontiers : "Nous proposons tous les services et peut-être trop de services. Nous avons un problème pour gérer cette image. Il existe un décalage entre les prestations de luxe et économiques que nous délivrons." Il était temps d'effectuer un virage, en douceur toutefois, pour donner à cet établissement de qualité la place qui lui revient naturellement. A savoir, tout simplement l'un des plus accueillants hôtels de Rennes couplé à l'une de ses meilleures tables.
Prestation haut de gamme
Cette nouvelle politique ne fait pas pour autant table rase du passé, et les salons de
LeCoq-Gadby continueront dans l'avenir à accueillir les familles de Rennes et d'ailleurs.
Cette activité sera malgré tout limitée et recentrée sur la prestation haut de gamme.
"A long terme, j'aimerais également pouvoir toujours assurer des prestations
extérieures, mais si l'on m'en donne les moyens", déclare la propriétaire.
Cette montée en gamme, un leitmotiv aujourd'hui dans l'établissement qui réalise un
chiffre d'affaires de 9,2 MF, concerne entre autres le restaurant gastronomique. La
première étape de cette politique fut de provoquer l'arrivée de Pascal Copin au poste
de directeur d'exploitation. "Ici à 3/4 temps, il est chargé de mettre en avant
la partie haut de gamme de la maison", explique Véronique Brégeon-Valeau.
Directeur d'une agence de communication spécialisée dans la gastronomie, Pascal Copin se
déclare "ravi d'être là" et mise sur le "devenir formidable de
cette maison". Après avoir revu et corrigé la carte des vins désormais plus
ouverte aux petits propriétaires, Pascal Copin a travaillé en collaboration avec
Jean-Michel Boucault, nouveau chef du restaurant gastronomique, lors de l'élaboration de
la carte. D'ores et déjà, les prix répercutent cette montée en gamme puisque, depuis
la nouvelle carte, le ticket moyen a augmenté de 20 %. Constitué de 11 chambres
personnalisées construites dans un esprit maison de famille, l'hôtel évolue avec son
temps. "Aujourd'hui, la clientèle d'affaires souhaite des prestations loisirs
car, en plus de sa journée de travail, elle a besoin de détente, explique Véronique
Brégeon-Valeau. Les entreprises ont changé, à l'image des start-up, dont le
personnel travaille le soir, réclamant un accueil personnalisé..." Les chambres
sont d'ailleurs équipées de prises Internet, et la maison, suivant cet esprit, dispose
d'un informaticien à l'écoute des clients. Répondant à la demande de sa clientèle
d'affaires, qui représente 80 à 85 % de la clientèle totale, LeCoq-Gadby vient de se
doter d'une balnéothérapie. Une originalité en plein centre-ville !
Un espace club verra le jour à la fin de l'année.
Sanita per agua
Sanita per agua, la santé par l'eau. Voilà la philosophie de cette nouvelle
prestation délivrée par LeCoq-Gadby. Une balnéothérapie ou spa haut de gamme et
intimiste plantée au milieu des rosiers et du jardin à la française de
l'établissement. L'intérieur, agencé sur deux étages, dégage une atmosphère assez
zen et japonisante avec ses orchidées, son parterre en corde, ses bois exotiques... Au
sous-sol, autres ambiances, autres voyages, direction le Maroc avec son hammam aux
mosaïques vert zellige accueillant 5 personnes et le sauna finlandais. L'étage accueille
le plateau technique composé de 4 cabines : massage, balnéothérapie, enveloppement aux
algues et soins du visage. L'ensemble de ce lieu de détente est géré par Valérie
Loury, esthéticienne venue tout droit du Ritz. "Bien avant les soins
esthétiques, nous insistons sur la détente et le bien-être." Le client est
bercé par tout un ensemble de techniques et autres produits naturels à l'image de ce
massage traditionnel thaïlandais à sec sur futon, ce gommage au sel de mer et huiles
essentielles, les produits phytomer pour la balnéo, etc. Sans oublier le jus de pomme
naturel en guise de bienvenue. Le spa propose diverses prestations, mais "il faut
compter environ 3 heures pour un parcours complet", précise Valérie Loury.
Quant à Véronique Brégeon-Valeau, "l'idéal est qu'un client déjeune léger
dans le restaurant gastronomique, passe ensuite au spa et se repose dans une chambre
!" Ouvert à tout public sur rendez-vous, le spa a nécessité un investissement
de 1,6 MF. "Cette première étape sera complétée plus tard par la construction
d'une piscine couverte. Il y a une demande. Aujourd'hui, on exige d'un 4 étoiles un
accueil de qualité, de la disponibilité et de la discrétion. L'ensemble en toute
convivialité. On ne vient plus uniquement chez LeCoq-Gadby pour se nourrir ou se faire
héberger." Un espace club verra également le jour d'ici la fin décembre.
"Dans ce bureau aux boiseries du XVIIIe siècle, nous aurons une salle de billard,
de bons whiskies..." LeCoq-Gadby devrait enfin augmenter sa capacité
hôtelière. "Nous étudions aujourd'hui un tas de solutions. C'est un projet qui
devrait se concrétiser très prochainement", annonce Véronique Brégeon-Valeau,
qui répond en cela aux demandes pressantes de la ville et de la CCI. L'établissement
centenaire coupe par la même occasion l'herbe sous le pied à d'éventuels grands noms de
l'hôtellerie, étudiant l'opportunité d'ouvrir un 4 étoiles plus conséquent sur la
ville. n
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L'Hôtellerie n° 2742 Magazine 1er Novembre 2001