Jean-Georges Klein Restaurant Arnsbourg Baerenthal (57) |
Ils ont tous les deux les yeux bleus. Ils sont frère et sur et cultivent une bonne dose d'originalité qu'ils distillent ça et là. Pour qui sait voir.
Lydie Anastassion
Cathy et Jean-Georges Klein.
Vers 10 heures du matin, la
fébrilité de la brigade de salle confère à la maison un air de palais de verre. Tous
astiquent, frottent et font briller. Çà et là, leurs gestes révèlent la présence de
parois vitrées, celles de la cave à vins, qui délimitent les différents espaces
intérieurs. Dans l'entrée pour commencer, où une première vitre s'ouvre
automatiquement sur le salon, puis les portes transparentes du vestiaire juste avant la
cave à vins où 1 000 bouteilles environ s'offrent à la vue des convives. En forçant un
peu, le regard tombe sur la brigade de cuisine, de l'autre côté des bouteilles.
Le 28 février dernier, l'Arnsbourg a rouvert ses portes après 7 semaines de travaux. Un
nouveau décor concocté par Bernard Wilhelm pour inaugurer la troisième étoile. Exit le
bar. D'une centaine de mètres carrés, un nouveau salon, du genre de ceux qui laissent
rêveur dans les journaux de décoration, accueille les clients, avant, après et pendant
le repas pour les pauses cigarette. D'un côté, les canapés sont en cuir noir, façon
crocodile, de l'autre, en tissus. Des rideaux dorés encadrent les fenêtres, dopés par
un éclairage juste au-dessus. Sur les tables basses et carrées, des bougies sont
allumées. Au sol, des regards vitrés ouvrent sur la cave à vins. Apparemment, les
clients sont ravis puisque la durée des services s'est sensiblement allongée depuis la
réouverture. "La seule relique, c'est la porte d'entrée", précise
Cathy Klein.
Tout au bout, c'est la salle de restaurant, agrandie elle aussi d'un bon quart,
entièrement ouverte sur la nature, et vitrée. "Dans la salle, nous avons voulu
donner la priorité à la clarté, laisser entrer la nature. Pour le repas, les clients
sont dans la lumière", explique Cathy Klein, dont l'empreinte se retrouve
partout dans la déco.
Déclics et innovations
A Cathy la salle, à son frère Jean-Georges la cuisine. Lui aussi a ses touches
personnelles. Comme la Pipette de jus de crustacés servie avec les langoustines, ou
encore l'Esquimau de glace à tremper dans de l'huile d'olive vanillée, puis dans des
copeaux de biscuit, et ensuite, ou alors en même temps, dans un coulis de fraises. Comme
la sur, l'aîné cultive l'art du dosage et du clin d'il. "Ma cuisine
retrace mon parcours", explique le chef qui a remplacé sa mère en cuisine en
1989, après 16 ans passés en salle, et une première étoile en 1988. "Mon
premier déclic, c'est un repas chez Gagnaire. Ou plutôt deux. La première fois,
c'était une vraie énigme. Comme je n'avais rien compris, j'y suis revenu 15 jours
après. J'étais subjugué." A partir de ce moment, Jean-Georges Klein essaie
tout ce qui lui passe par la tête. Sa sur goûte, les clients proches également,
et petit à petit, les innovations passent dans la carte. Et de nouveaux clients sont
arrivés. Une seconde étoile aussi en 1998.
La rencontre avec l'Espagnol El Bulli, chez lequel il fait un stage de 4 jours, est
déterminante. "J'ai compris que je pouvais trouver ma place entre une cuisine de
terroir rénovée et une cuisine de laboratoire, avec mes propres produits et mes épices
locales. J'ai adopté le menu 'découverte' composé d'une succession de petites choses,
c'est-à-dire, les produits et l'étonnement des contrastes. L'avenir pour moi, c'est de
procéder par essai, dès que j'ai une idée de mélange, et de goûter",
poursuit Jean-Georges Klein. Depuis la troisième étoile, lui, le timide, doit sortir de
sa cuisine. Passer en salle et puis au salon, "sortir comme sur une scène",
conclut-il. n
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Restaurant Arnsbourg
18 Untermuhlthal
57230 Baerenthal
Tél. : 03 87 06 50 85
Fax : 03 87 06 57 67
E-mail : l.arnsbourg@wanadoo.fr
En chiffres w Investissements 914 694,10 e (rénovation) |
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L'Hôtellerie n° 2767 Magazine 2 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE