Le cru 2000 fera date dans les annales de l'industrie hôtelière hexagonale. Performances commerciales comme résultats d'exploitation se sont en effet sensiblement améliorés par rapport aux années précédentes.
Claire Cosson
Se pencher sur le passé est toujours très
instructif ! La 24e édition du rapport statistique annuel L'Industrie hôtelière
française, réalisée par le cabinet KPMG Tourisme, Hôtellerie, Loisirs Consulting,
en est la preuve. Menée en 2000 auprès de quelque 1 318 établissements français
(classés du 0 étoile au 4 étoiles luxe), cette étude s'attache bien sûr à observer
les performances commerciales de l'hôtellerie hexagonale. Mais, mieux encore ! Elle
analyse également avec soin les résultats d'exploitation depuis 1996. Autrement dit,
KPMG Tourisme, Hôtellerie, Loisirs Consulting est en réalité à même de dresser avec
sérieux l'état de santé des hôtels tant selon les facteurs de marché que selon les
paramètres de coûts opérationnels.
Une démarche riche d'enseignements à plus d'un titre. Au cours de l'exercice 2000, les
taux d'occupation ont effectivement profité du cycle de croissance, et se sont
sensiblement améliorés par rapport à 1999 dans presque toutes les catégories (lire
tableau n° 1 p. 22). Les prix moyens se sont, eux aussi, revalorisés de 3 à 10 %
suivant les niveaux de gamme étudiés (lire tableau n° 2 p. 22). Dans ces conditions, le
revenu par chambre disponible s'est à son tour redéployé, progressant depuis 1996 de 20
à 35 % pour le segment économique (0/1 étoile et 2 étoiles), de 35 à 45 % pour le 3
étoiles, et de 45 à 60 % pour le haut de gamme.
Recettes hébergement à la hausse
Reste à savoir si ces données positives, qui conduisent finalement à une progression
sensible du chiffre d'affaires des entreprises comprises dans l'échantillon, ont une
incidence sur les niveaux des marges d'exploitation. Il ne suffit pas toujours en effet
d'afficher de bons scores commerciaux pour améliorer la rentabilité d'une société.
Avant de décortiquer les coûts et la part du résultat brut d'exploitation (RBE), KPMG
Tourisme, Hôtellerie, Loisirs Consulting met cependant l'accent sur un élément
intéressant. Il concerne la structure des ventes de l'hôtellerie française au cours de
l'année 2000. En clair, la répartition des ventes entre les principales sources de
revenu, qui a un effet direct sur la marge d'exploitation réalisée. Le cabinet constate
à ce propos une hausse soutenue des recettes hébergement au détriment des autres
activités.
Dans toutes les catégories, la part des ventes hébergement s'est de fait accrue de 4 à
6 points entre 1996 et 2000. Qu'il s'agisse de la restauration, du téléphone ou bien
d'autres activités (blanchisserie, pressing, piscine, garage...), les autres postes ont
eux, en revanche, une fâcheuse tendance à stagner. Plusieurs facteurs peuvent
naturellement expliquer cette moindre évolution. A commencer par la concurrence de la
restauration traditionnelle indépendante et celle du développement des chaînes, ou de
nouveaux concepts de restauration commerciale.
Quant à la baisse des recettes générées par le téléphone, inutile de le montrer du
doigt : la téléphonie mobile plaide coupable.
Coûts d'exploitation bien maîtrisés
A propos de la structure des coûts elle-même et de la part du RBE (exprimé en % du
chiffre d'affaires total, hors taxes), KPMG Tourisme, Hôtellerie, Loisirs Consulting note
tout d'abord que les coûts d'exploitation sont en général bien maîtrisés. Des frais
de personnel, en passant par les coûts nourriture/boissons au coût des charges diverses,
les professionnels paraissent tous de fait réussir à contenir les enveloppes
budgétaires.
Ensuite, le cabinet remarque que les niveaux de RBE se sont améliorés dans les
catégories 4 étoiles standard et supérieur au cours de l'année 2000. Dans les segments
inférieurs, les performances s'avèrent par contre quasi stables par rapport à 1999.
Exprimée en montants par chambre disponible, la donne change cependant totalement. De
cette façon, les résultats bruts d'exploitation enregistrent une très nette croissance
par rapport à 1999 à tous les niveaux de gamme. L'amélioration en valeur des marges
d'exploitation oscille ainsi de 3,7 % en 0/1 étoile à 23,7 % en 4 étoiles standard.
De quoi, globalement, tirer des conclusions favorables quant à la bonne santé générale
de l'hôtellerie française en l'an 2000. Cinq années auront néanmoins été
nécessaires à cette reconstitution significative des marges bénéficiaires. n zzz20o
Comment lire ces données ?è Taux d'occupation è Prix moyen par chambre louée è Revenu moyen hébergement par chambre disponible
(RevPar) è Recettes chambre è Recettes nourriture è Recettes boissons è Frais de personnel è Résultat brut d'exploitation |
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2767 Magazine 2 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE