A Lyon, Mathieu Viannay évolue désormais dans le restaurant portant son nom et conçu par Vavro. Une vraie complicité s'est nouée entre le chef et le designer lyonnais, qui ont travaillé à l'unisson. Récit.
Jean-FrançoisMesplède
Sur l'avenue Maréchal Foch dans le VIe
arrondissement de Lyon, ce fut un restaurant italien, puis une brasserie. Sans réputation
particulière. A deux pas de là dans la rue Sully, Les Oliviers, un restaurant de
quartier. Mathieu Viannay qui s'y est installé en novembre 1998 y fait du bon travail
mais s'y sent à l'étroit. Chef imaginatif formé chez Faugeron et Vigato à Paris,
finaliste du MOF en 2000 à Strasbourg, il a envie d'autre chose.
Le local voisin ? Une idée qu'il développe lors d'une visite au propriétaire, en
février 2001. "J'ai fait une proposition de rachat du fonds et nous avons signé
le compromis le mois suivant." A la même époque, comme le hasard fait bien les
choses, Alain et Dominique Vavro viennent dîner avec quelques amis aux Oliviers.
Le contact se noue à la fin du repas
"La rencontre fait tout. J'aimais sa cuisine, ce qui est important. J'ai
longuement discuté, je l'ai rencontré chez lui, j'ai fait la connaissance de sa femme et
de ses enfants. Avec Dominique, nous sommes entrés dans leur vie pour cerner parfaitement
ce qu'ils voulaient. Un jour enfin, nous avons présenté notre projet à Marine et
Mathieu qui, à leur tour, sont entrés dans notre déco", témoigne Vavro. Dès
lors, tout s'enchaîne : tous les projets sont exprimés, jusqu'au moindre détail, à
travers des aquarelles. La complémentarité fonctionne et chacun, chef et designer,
apporte sa pierre à l'édifice. "Je ne savais pas ce qu'ils pouvaient faire. Je
voulais simplement que le décor soit en harmonie avec ma cuisine, que les clients ne
soient ni tendus, ni coincés. Je souhaitais créer le restaurant où j'ai envie de venir
et où je me sens comme chez moi", explique Mathieu Viannay.
"Mathieu
voulait un lieu simple et zen, quelque chose de très peu coloré. C'est un vrai pro à
qui on ne peut pas raconter n'importe quoi", dit Vavro, qui, outre le décor, a
dessiné le logo, la vaisselle, le mobilier, les tables, les chaises et jusqu'au luminaire
monumental, modèle unique réalisé en résine par Thierry Coutant. Pour le reste,
confiance à l'architecte Michel Courdouan épaulé par une équipe fidèle d'artisans de
Collonges : Bernard Boccardo le menuisier, Augusto Papini le peintre et Daniel Groz le
ferronnier. "Tout s'articule autour de leur savoir-faire. Il faut prendre les
compétences où elles sont", résume Vavro.
Présenté dans la première quinzaine de mars 2001, le projet s'est affiné au fil des
rencontres. "La cuisine est toujours restée mon domaine. Pour le reste, nous
avons travaillé ensemble au fur et à mesure des travaux, en parfaite complicité. Créer
ainsi son restaurant est exaltant : c'est un bébé que l'on porte. C'est jubilatoire de
se sentir ainsi complètement concerné", complète Mathieu Viannay. Premier coup
de pioche en mai : le restaurant (150 m2 dont 50 en mezzanine) est totalement mis à nu.
Les travaux débutent la première semaine de juin et se terminent à la fin de l'été.
Premier service le jeudi 30 août 2001 dans un décor gai et coloré. Les Oliviers ne sont
pas abandonnés : dans l'esprit bistrot, et après un léger lifting, l'établissement
rouvre ses portes le 10 septembre. Succès immédiat !
"Les clients ont apprécié : nous voulions laisser de l'espace et avions prévu
45 à 50 places, avec une cuisine nous permettant de travailler pour ce nombre de
couverts. Nous avons démarré avec 25 à 30 couverts par service et sommes montés
progressivement en puissance" conclut Mathieu Viannay avant d'évoquer les
chiffres, significatifs de l'engouement suscité par la cuisine servie dans ce lieu. Et,
admettons-le, un lieu brin révolutionnaire à Lyon la sage ! n zzz40d
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Outre le décor, Vavro a dessiné le logo, la vaisselle, le mobilier, les tables,
les chaises et jusqu'au luminaire monumental, modèle unique réalisé en résine par
Thierry Coutant.
Avant |
Après |
Avant |
Après |
Avant |
Après |
"Nous avons travaillé ensemble au fur et à mesure des travaux, en parfaite complicité",explique Mathieu Viannay. |
En chiffres |
w Le fonds a été acheté 106 714 e
et 228 673 e ont été consacrés aux travaux. w Avec deux menus-carte à 23 et 31 e et un menu de saison (truffes par exemple) à 39 e, le TM se situe autour de 43 e avec l'objectif avoué de monter à 47/48 e. w Outre Mathieu et Marine Viannay, 4 personnes sont employées en cuisine et autant en salle. w Esprit bistrot aux Oliviers où 4 personnes (2 en cuisine, 2 en salle) sont employées.. w Pour 2002, l'objectif est de réaliser un CA (HT) de 610 000 e sur Mathieu Viannay et 230 000 e sur Les Oliviers. |
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L'Hôtellerie n° 2785 Magazine 5 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE