A Paris comme en province, les clients étaient inscrits aux abonnés absents en juillet dernier. Une désaffection d'autant plus inquiétante qu'elle s'est accompagnée d'une baisse sensible des recettes moyennes chambre pour plusieurs catégories.
Claire Cosson
D'habitude, au mois de juillet, les touristes envahissent
l'Hexagone pour en visiter les moindres recoins. Cette année, ils sont apparemment venus
moins nombreux et ont peu fréquenté nos hôtels. En témoignent les résultats
communiqués par le baromètre mensuel du cabinet PKF Hotelexperts, établi à partir d'un
échantillon représentant quelque 3 000 chambres du 2 au 4 étoiles luxe.
A Paris, la désaffection des vacanciers a ainsi frappé très fortement l'hôtellerie
haut de gamme. Le taux d'occupation moyen des établissements 4 étoiles de la capitale a
d'ailleurs chuté de 11,9 %, se stabilisant à 74,6 % contre 84,7 % un an auparavant. Les
Gros porteurs ont, eux, perdu jusqu'à 18,3 % de fréquentation. Un mouvement baissier qui
résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs (conséquence des attentats du 11
septembre, quasi-parité du dollar et de l'euro, mauvaise conjoncture économique...),
mais qui n'a hélas pas épargné les unités moyenne gamme de la Ville lumière. Ces
dernières ont du reste vu leur niveau de remplissage plonger globalement de 3,8 % à 77,9
%. A noter un sévère fléchissement pour les 3 étoiles supérieur dont le taux
d'occupation régresse de 8,1 %. Du côté de la province, le mois de juillet 2002 ne fera
pas non plus date dans les annales de la profession. Les hôtels de luxe ont en effet
rencontré les mêmes difficultés que leurs confrères parisiens, leur activité ayant
baissé de 6 % par rapport à juillet 2001.
Chute de la RMC des 3 étoiles de province
En revanche, les 2 et 3 étoiles de province ont su, pour leur part, profiter de la
période estivale et des vacances pour progresser en termes de remplissage. Leur taux
d'occupation augmentant respectivement de 3,2 % pour les 3 étoiles et de 4,3 % pour les 2
étoiles.
Reste qu'il ne suffit pas d'accueillir bon nombre de visiteurs pour améliorer son chiffre
d'affaires. La preuve ! Si la hausse de fréquentation des unités 2 étoiles de province
s'est accompagnée d'un maintien de la recette moyenne chambre (RMC) à 0,8 %, les hôtels
3 étoiles ont, eux, constaté un recul de 9,7 % de leur RMC. Une tendance qui s'avère
différente sur le marché parisien. La recette moyenne chambre s'affiche effectivement en
hausse sur le créneau haut de gamme (+ 6,7 %), tandis qu'elle dégringole de 3,7 % pour
l'hôtellerie moyenne gamme.
Autant d'éléments qui aboutissent à des revenus par chambre disponible (RevPar) en
recul. S'agissant du haut de gamme parisien, le RevPar atteint ainsi péniblement les
217,89 euros contre 231,73 euros un an plus tôt (- 6 %). La régression est encore plus
nette pour les établissements moyen gamme de Paris : 60,63 euros (- 7,3 %). Quant aux
hôtels de province, les 4 et 3 étoiles observent respectivement un fléchissement de 1,7
% et 6,9 %, tandis que les 2 étoiles grimpent de 5,1 %. n zzz20o
Définition des segments de l'hôtellerie parisienne haut de gamme |
n
Les Palaces : hôtels de prestige situés dans des sites exceptionnels et offrant une
gamme de services complète. La recette moyenne chambre dépasse les 457,34 e HT.
n Les Grand luxe : hôtels de grande renommée appartenant à des grandes chaînes internationales. n Les Hôtels de charme : établissements de capacité plus réduite proposant des produits exclusifs, mais localisés dans des lieux de moins bonne visibilité. n Les Gros porteurs : hôtels se caractérisant par des capacités importantes (400 à 1 000 chambres). n Les First class : hôtels 4 étoiles standard. |
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L'Hôtellerie n° 2785 Magazine 5 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE