C'est parce que Simon Oren est un homme de la Méditerranée, fou de Marseille, qu'il a choisi d'investir 1,5 million de dollars dans la création d'un restaurant au nom de la cité phocéenne. Le seul restaurant français à New York qui porte le nom d'une ville...
Simon
Oren sait de quoi il parle quand il investit dans la restauration. A 48 ans, il a à son
actif la création de plusieurs restaurants new-yorkais qui tournent bien tels Sushis
Samba, L'Express, Maritime ou encore son premier restaurant ouvert il y a 9 ans, French
Roast. Certains fonctionnent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24... Aussi voulait-il pour sa
dernière création faire encore plus fort, et c'est réussi... Parce que pour lui
Marseille est "la porte de France" qui évoque "l'exotisme, le
mystère et l'élégance avec une pointe de décadence", il a conçu un
restaurant dans un décor très méditerranéen. C'est dans un quartier, aujourd'hui très
à la mode, à quelques pas de Times Square, à l'angle de la 9e avenue et de la 44e rue,
qu'il s'est installé, et a confié la décoration du restaurant et de la salle de
réception à Nancy Mah.
Un mélange entre les vieux bistrots français et l'évocation de l'exotisme des maisons
marocaines. Un choix judicieux tant dans les matériaux : du bois, du zinc, de vieux
carreaux de ciment, du cuir, mais aussi dans les couleurs chaudes telles l'ocre et le
bordeaux, éclairées par de lumineux bouquets de fleurs. Ouvert 7 jours sur 7, le
restaurant sert environ 250 couverts par jour, beaucoup de clientèle locale, du monde de
l'édition, du théâtre, qui aiment à s'installer autour du vieux bar en zinc, où cinq
becs offrent de la bière pression très européenne dont, la Leffe, Stella Artois et
Hoegarden, comme au restaurant qui sert une carte très élaborée.
Les meilleures tables du sud de l'Europe
Il faut dire que Simon Oren a voulu, côté fourneaux, offrir à sa clientèle une
carte qui n'a rien d'ordinaire ou de banal... parce qu'il a choisi un chef dont le
parcours, tant personnel que professionnel, l'a mené vers les chefs les plus créatifs de
sa génération, il a de quoi étonner le plus blasé des clients new-yorkais. Alex Urena
est déjà dès le départ un homme du sud... puisqu'originaire de la République
dominicaine. Tout petit déjà, il suivait son père, collaborateur de Charlie Palmer au
River Café, puis à Auréole avant de voler à New York de ses propres ailes, et de faire
ses classes chez David Bouley, où il restera 7 ans. Sa passion pour la cuisine va lui
faire découvrir l'Europe dans des maisons où la perfection et la créativité étaient
le fil conducteur du quotidien. Sans bruit, il a appris, s'est perfectionné, de chez
Roger Vergé il ira en Espagne aux côtés de Feran Adria à El Bulli, puis à San
Sébastian chez Martin Baratazegui, avant de revenir en France, chez Gérald Passédat,
chez les frères Pourcel et chez Régis Marcon. De retour à New York, il allait ouvrir
Blue Hill en 1999 et allait être reconnu comme un des jeunes chefs très inventifs et
prometteurs. C'est pour son talent, pour son parcours et sa créativité que Simon Oren
lui a confié les cuisines du Marseille, lui demandant d'imaginer une cuisine d'une
Méditerranée très large et ouverte. Vous trouverez à la carte des compositions avec du
jambon Serrano, des piquillos, de l'houmos, mais aussi de la bouillabaisse, ou encore des
mousses façon Adrian. A 29 ans, Alex Urena attend du fait que Marseille soit à la mode
pour se faire enfin reconnaître, et il n'est pas peu fier de voir combien le restaurant
attire tant pour son talent culinaire que pour le côté 'frenchy' de la formule. Une
formule que Simon Oren verrait bien se transformer en concept afin d'ouvrir d'autres
Marseille à travers les villes américaines... Qui l'eut cru voici encore quelques
années ? On est bien loin de la French Connection... n zzz99 zzz22t
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L'Hôtellerie n° 2789 Magazine 3 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE