Richard et Muriel Dementin ont choisi, il y a 2 ans, de faire revivre une bastide qui était tombée dans l'abandon le plus total. Classé 4 étoiles, l'hôtel veut offrir à sa clientèle un deuxième chez soi. La convivialité de la décoration s'y prête parfaitement.
Richard Dementin.
Au lieu-dit Les Beaumettes, face au Luberon, à deux pas de l'idyllique petit village perché de Gordes, le domaine des 5 Lys s'étend sur 3 hectares et sa bastide date du XVIe siècle. La luxueuse demeure de caractère, aux vieilles pierres et couleurs provençales chaleureuses, fut d'abord un relais de poste, puis un moulin à farine, avant de devenir une auberge, puis un hôtel 4 étoiles. "Lorsque j'ai décidé de la faire revivre en 1999, la bastide était tombée dans l'abandon le plus total. En liquidation judiciaire, elle a été inexploitable. Tout était à refaire. Les travaux de remise en état ont duré un an et coûté 300 000 e. Et nous avons mis un an supplémentaire pour récupérer les 4 étoiles que l'hôtel avait perdues avant sa fermeture", explique Richard Dementin. Sous le charme de la beauté du lieu, ce professionnel de la finance et parisien par-dessus tout, omet alors toutes les hypothétiques difficultés qui pourraient survenir... Oublié de ses anciens clients, l'hôtel souffrait par exemple d'une mauvaise image, laissée en héritage par son ancien propriétaire. Et puis, Richard Dementin n'est pas un hôtelier, l'hôtellerie reste pour lui, encore aujourd'hui, un métier annexe. "J'ai décidé de faire confiance à mon intuition. Pour moi, un hôtel est un deuxième chez soi. Je n'ai pas une clientèle de passage, seulement des gens qui ont soif de découvrir la région et qui restent ici pendant quelques jours. Ils ont donc besoin de sentir la convivialité d'une maison de vacances et non pas la froideur d'un hôtel haut de gamme."
Des ambiances différentes
L'esprit convivial est cultivé ici par le service rendu au client, mais aussi par la
décoration qui joue une place importante. Ancienne professionnelle du prêt-à-porter,
c'est Muriel Dementin, épouse de Richard, qui a endossé le rôle de styliste. Rideaux de
lin et poutres patinées impriment déjà l'atmosphère des lieux. Dans l'ensemble de la
maison, Muriel Dementin a laissé libre cours à son penchant pour la Provence et les
matières nobles et authentiques, comme le lin et le coton. Cela tout en soignant le culte
des ambiances différentes, élément omniprésent de sa recherche décorative
harmonieuse. Ainsi, si les deux salles à manger de l'hôtel communiquent, elles ne sont
pas pour autant décorées de la même façon. La Salle Cheminée, qui peut accueillir 20
à 30 personnes, possède comme son nom l'indique une gigantesque et magnifique cheminée
de pierres blanches. Ici règne l'ambiance du château grâce au mobilier de fer forgé,
des tapisseries sur les murs et des tableaux de l'époque de la Renaissance. La Salle
Cristal, quant à elle, peut accueillir 35 personnes et possède de hauts plafonds blancs
avec des tissus provençaux rouge et jaune. Très éclairé et moderne, le cristal y est
omniprésent, de la verrerie aux lustres.
"Le bien vivre est associé au bien manger. Seulement deux ans après sa
réouverture, La Bastide des 5 Lys est déjà réputée dans la région pour sa cuisine et
sa cave qui compte plus de 5 000 bouteilles pour une centaine d'appellations. Le
restaurant fonctionne très bien surtout en été car les gens aiment manger dehors, dans
notre cour intérieure, à l'ombre d'un platane de 270 ans planté par Anne d'Autriche.
Les capacités de ce restaurant d'été sont de l'ordre de 100 couverts",
précise le propriétaire.
Augmenter les capacités hôtelières
Grâce à la forte saison touristique dans le Luberon, le taux d'occupation est de 85 % en
été. Quant au taux de remplissage annuel, il est de 70 %. "En hiver, nous
accueillons beaucoup de séminaires et de mariages. Cependant, cette activité est
freinée par la capacité insuffisante des chambres." Au nombre de 18, les
chambres sont toutes aménagées dans le même esprit - lit à baldaquin, belles copies de
tableaux de maîtres ou gravures aux murs, tissus frais et fleuris -, mais avec un charme
qui leur est propre. Les couleurs, l'ameublement et la décoration sont personnalisés.
"En 2002-2003, nous comptons transformer une ancienne grange en salle de réunion
de 250 m2, et nous équiper d'une douzaine de grandes chambres supplémentaires. Le coût
de l'opération ne devrait pas dépasser 530 000 e", conclut Richard Dementin qui
espère réaliser un chiffre d'affaires d'un million d'euros contre 820 000 e en 2001,
pour un effectif de 18 personnes. n
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L'Hôtellerie n° 2789 Magazine 3 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE