Un wagon-restaurant du train Orient-Express a trouvé une seconde vie en gare de Sospel.
Lydie Anastassion
Le wagon comprend 48 places assises.
Quand on arrive par la route pentue et en lacets ralliant Nice à Sospel, on se demande, au fil des épingles à cheveux, comment trois wagons de l'Orient-Express ont pu échouer en gare de Sospel, dans l'arrière-pays niçois. Stationnés sur une voie de garage, sur un terrain loué par la SNCF, un wagon-couchette et un restaurant, tous deux rénovés, ainsi qu'une troisième voiture, encore fermée au public, sont pourtant arrivés là par les rails, sous l'impulsion d'une poignée de passionnés regroupés au sein d'une association, l'Organisme pour la conservation et l'entretien de matériel Wagons-Lits (OCEM-WL), qui devrait bientôt changer de nom.
Attirer la clientèle locale
Afin de faire entrer des sous dans la caisse et de financer d'autres rénovations,
Jean-Claude de Chambenoy, le président de l'association, a décidé de revenir à son
premier métier et de redonner vie au wagon-restaurant 4 229, construit en 1938. Ouvert le
1er août 2002, le restaurant de 48 places assises, naturellement baptisé Orient-Express,
n'a pas encore atteint sa véritable vitesse de croisière. Au flux de curieux et de
touristes de l'été (298 et 380 couverts en août et septembre) a succédé un
ralentissement que Jean-Claude de Chambenoy compte bien dépasser rapidement. "Ce
qui m'intéresse maintenant, c'est de convaincre la clientèle locale",
précise-t-il. C'est pourquoi il a mis en place une première formule à 12 e comprenant
un plat garni et une pâtisserie tirés de la carte. Deux autres menus complètent
l'offre, l'un à 21,50 e (entrée, plat, fromage et dessert), et l'autre à 27,50 e (2
entrées, plat, fromage et dessert).
Dans la cuisine aménagée et remise aux normes, à l'endroit exact de la cuisine
d'époque, Henri Pizzato, le cuisinier, doit jouer avec quelques contraintes d'espace
notamment, mais il ne s'en plaint pas. "A l'époque, le cuisinier devait en plus
charger le charbon et préparer des menus à rallonge", commente-t-il. Lui fait
tourner sa carte toutes les semaines, et s'approvisionne sur le marché local pour les
légumes et le fromage de chèvre, et auprès d'une boucherie de Menton pour la viande. Au
menu : Fonds d'artichauts Mère Brasier, Salade de seiches en persillade, Petit chèvre de
Sospel en tapenade, Pavé de buf aux grains de café et raisins, Saumon rôti au
beurre de ciboulette...
Avec une vingtaine de couverts par jour et un ticket moyen compris entre 25 et 30 e, Jean-Claude de Chambenoy estime qu'il équilibrera le budget de la rénovation du wagon-restaurant dont le montant s'élève à 84 610 e. Il compte aussi sur les forfaits à la journée à 26 e incluant une visite du village et des wagons, et un repas précédé d'un apéritif. La région PACA a accordé une subvention de 45 000 e. Pour faire fonctionner ce projet, il a créé 5 emplois (un cuisinier, un serveur et une serveuse, une plongeuse et une blanchisseuse-laveuse), dont deux CES (contrat emploi-solidarité). Et ce sont des artisans du village qui ont réalisé une grande partie de la rénovation. Jean-Claude de Chambenoy pense déjà à l'arrivée prochaine d'un wagon Pullman de 1928-1929, pour l'instant loué en Suisse à une société, aux vastes fauteuils en cuir, et qu'il pourrait transformer en salon de thé et en bar. n zzz22v
La cuisine, aux normes actuelles, a été installée au même endroit que
l'ancienne.
En chiffres |
Investissements 84 610 e (wagon-restaurant) Ticket moyen De 25 à 30 e Menus 12 e, 21,50 e et 27,50 e Effectif 5 personnes dont 2 CES |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2807 Magazine 6 Février 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE