d'avril 2003 |
REPÈRES |
è Les clients boudent les restaurants
è L'addition dégringole
è Seuls les déjeuners se maintiennent
Laurence Coquelet - L'Hôtellerie/Coach Omnium
Si l'année 2003 suit la tendance du mois de janvier, elle
s'annonce difficile. Avec une baisse du nombre de couverts de 1,8 % et un plongeon du
ticket moyen de 4,8 % au cumul de janvier à janvier 2003/2002, la situation de la
restauration est, pour Olivier Lanthoinette, du Château de la Tour, "préoccupante"
: 80 % des professionnels du panel L'Hôtellerie/Coach Omnium ont constaté une
baisse du nombre de couverts servis par rapport à janvier 2002. Pour autant, il ne faut
pas céder au catastrophisme. "Nous comparons au mois de janvier 2002 qui avait
été exceptionnellement bon puisque les clients liquidaient leurs derniers francs",
rappelle Yves Nedellec, du Relais de Bengy à Varennes-Vauzelles. Il est vrai qu'avec tous
les indicateurs au vert, janvier 2002 avait été particulièrement favorable à la
restauration, surtout sur Paris et sa couronne.
Conséquence logique, ce sont les restaurateurs de la capitale et de la banlieue
parisienne qui enregistrent les baisses les plus significatives, aussi bien en termes de
fréquentation que d'addition : sur Paris, le nombre de couverts servis a baissé de 3,1 %
par rapport à 2002. "Nous avons beaucoup moins de réservations",
témoigne une restauratrice. Quant aux dépenses moyennes, elles y ont dégringolé de
plus de 8 %. Mais cette morosité a plané sur l'ensemble de la restauration. "La
guerre en Irak, la Bourse en yoyo, un peu plus de froid que les autres années",
c'est tout un ensemble d'événements, selon Jean-Louis Ganier, du Moulin de la
Renardière, qui crée ce climat.
Cela se ressent d'abord sur la clientèle d'entreprise. Le nombre de couverts en banquets,
en particulier, a régressé de 5,6 % au cumul de janvier à janvier 2003/2002. "Il
y a eu moins de repas d'entreprise et de repas de fin d'année après les fêtes",
témoigne un professionnel francilien. Mais tous les segments de clientèles, d'une
manière générale, se sont montrés moins présents. "Le particulier n'a pas
l'esprit festif. Il est frileux du porte-monnaie", témoigne Daniel Atinault, du
restaurant Le Catelier à Rouen. Pourtant, seul élément positif, les déjeuners se sont
maintenus. La fréquentation a même progressé de 5,1 % par rapport à 2002.
Côté addition enfin, aucune tendance ne se dégage. Si les établissements haut de gamme
sont évidemment les premiers touchés par la grisaille économique, les restaurants bon
marché ont aussi eu leur lot de déconfiture, puisque leur addition a baissé de 6,8 % au
cumul de janvier à janvier 2003/2002. Seules les maisons aux prix intermédiaires ont
finalement su conserver leur clientèle et leur ticket moyen.
Comme à chaque période de ralentissement économique, le mois de janvier 2003 aura donc
donné lieu à des comportements contradictoires. Si, dans son ensemble, la profession a
été durement touchée, certains ont su tirer leur épingle du jeu sans que l'on puisse
réellement l'expliquer. Sans reprise économique - et elle n'est pas encore annoncée -
c'est sur ce comportement parfois inattendu de la clientèle que devront se fonder tous
les espoirs des restaurateurs pour le reste de l'année 2003. n zzz20r
Résultats globaux toutes régions | |
---|---|
Janvier 2003 | Prix moyen couvert |
* Déjeuners | 22,7 e |
* Dîners | 25,7 e |
* Banquets | 19,9 e |
* Total, hors banquets | 23,7 e |
* Total, avec banquets | 23,2 e |
Résultats géographiques Janvier à janvier 2003/2002 |
Evolution couverts servis | Evolution prix moyen couvert |
---|---|---|
* Paris, avec banquets | - 3,1 % | - 8,3 % |
* Couronne Paris, avec banquets | - 3,7 % | - 4,0 % |
* Province, avec banquets | - 0,9 % | - 3,5 % |
Selon les prix pratiqués - TTC - SC, boissons comprises avec banquets | ||
* Restaurants de 10 à 20 e/couvert servi | - 0,7 % | - 6,8 % |
* Restaurants de 20 à 30 e/couvert servi | 0,1 % | - 0,2 % |
* Restaurants de + de 30 e/couvert servi | - 4,6 % | - 8,9 % |
Selon les services | ||
* Déjeuners | 5,1 % | - 1,5 % |
* Dîners | - 3,0 % | - 2,5 % |
* Banquets | - 5,6 % | - 7,6 % |
* Total, hors banquets | - 1,3 % | - |
* Total, avec banquets | - 1,8 % | - 4,8 % |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2815 Magazine 3 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE