d'avril 2003 |
REPÈRES |
Les cafés, hôtels et restaurants
figurent parmi les entreprises les plus récalcitrantes à Internet. Selon une enquête
Médiamétrie Crocis datée de mars 2002, ils ne sont ainsi que 15,5 % en moyenne à
posséder un site Internet sur Paris et la petite couronne, tandis que sur cette zone, pas
moins de 34,8 % des PME en possèdent un.
Plus révélateur, la part des CHR dotés d'un site Internet a
régressé de près de 5 points par rapport à mars 2001, alors que la tendance est à la
hausse dans les autres secteurs. Néanmoins, les choses paraissent évoluer. Parmi les
professionnels du panel L'Hôtellerie/Coach Omnium, 4 restaurateurs sur 10
possèdent un site Internet. Ils sont de plus en plus nombreux, surtout parmi les
établissements haut de gamme, à s'en doter. Il faut dire que les atouts d'un site
Internet sont nombreux, notamment pour communiquer sur son établissement. Tout d'abord
parce qu'il permet de dépasser le niveau local et d'accéder à une plus grande
notoriété. L'écho d'Internet est en effet de plus en plus large : selon le dernier
baromètre Médiamétrie, pas moins de 20 088 000 individus se sont connectés au moins
une fois à Internet au mois de janvier 2003. C'est un chiffre jusqu'alors jamais atteint.
Ensuite, il est peu onéreux et facile à mettre en place. Le restaurateur peut également
faire valoir de nombreux arguments et laisser libre cours à son imagination : photos,
menus, tarifs, plan d'accès, recettes, informations touristiques. Tous les moyens sont
bons pour rendre son site attrayant. Enfin, s'il reste avant tout un support publicitaire,
le site Internet constitue un véritable outil de travail : réservations en ligne,
demandes de devis. Les possibilités sont vastes.
Toutefois, l'impact du site Internet n'est pas toujours ressenti par
les professionnels : parmi les restaurateurs du panel L'Hôtellerie/Coach Omnium
qui possèdent un site, 1 sur 2 ne constate pas de retombées sur la fréquentation de son
établissement. Il faut dire que si Internet est facile à utiliser, il n'est pas sans
contrainte. Il faut mettre à jour le site régulièrement, ce qui demande du temps. De
plus, il faut s'assurer qu'il soit facile à trouver pour les internautes, en veillant à
ce qu'il soit référencé sur plusieurs moteurs de recherche. Enfin, cela demande un
minimum de matériel et de connaissances informatiques. Or, de nombreux restaurateurs n'y
ont pas été formés. C'est pourquoi plusieurs initiatives se sont mises en place pour
aider les professionnels qui souhaitent se lancer dans l'aventure. Des sociétés
spécialisées dans la restauration se chargent de la mise en place du site, et moyennant
une redevance annuelle, procèdent à sa mise à jour régulière.
Par ailleurs, les initiatives locales se multiplient : des professionnels créent un site
Internet commun, avec des liens vers leurs sites respectifs. Ainsi, les Internautes qui se
renseignent sur une région sont dirigés vers les sites des restaurants référencés. Et
quand bien même le site n'attirerait pas de nouveaux clients, pourquoi ne pas exploiter
davantage les possibilités qu'il offre ? Alors que l'ensemble de la profession souffre
d'un manque de main-d'uvre, pourquoi ne pas l'imaginer comme un outil de recrutement
? Pour l'heure, seuls 14 % des restaurateurs du panel L'Hôtellerie/Coach Omnium
qui possèdent un site Internet l'utilisent pour recruter du personnel. En fait, la
majorité des PME ne conçoivent Internet que comme une messagerie, et les restaurateurs
ne dérogent pas à la règle. Cela laisse encore de belles perspectives de développement
au net...
Laurence Coquelet zzz20r
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L'Hôtellerie Restauration n° 2815 Magazine 3 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE