de mai 2003 |
GUIDE ROUGE MICHELIN |
Patrick Gauthier La Madeleine Sens (89) |
Deuxième étoile pour La Madeleine et Bib Gourmand pour le Crieur de Vin, son bistrot. Patrick Gauthier nage dans le bonheur. "Il faut faire la cuisine avec beaucoup de cur et avoir envie de faire plaisir à ses clients."
Jean-François Mesplède
Béatrice et Patrick Gauthier entourés de l'équipe.
Ce matin-là,
Patrick Gauthier se penche sur le cas du buf de Kobé. Il souhaite en proposer à
ses clients et s'en est ouvert à Jean Denaux, son boucher de Malay-le-Grand. Lui ne parle
pas viande, mais questionne : "Tu es au courant de la nouvelle ? Il semblerait que
La Madeleine ait sa deuxième étoile..."
"J'ai cru à une blague", confesse aujourd'hui le chef. Ce n'était pas
le cas. Et ce grand gaillard de 98 kg y va de sa petite larme. "C'est une
reconnaissance professionnelle connue et reconnue... pour la plus petite maison de France",
ajoute-t-il. Ce qui fut jadis une brasserie avec hôtel... d'après-midi, est devenu bar
à vins au rez-de-chaussée et restaurant gastronomique à l'étage. A la place des 7
chambres sur 64 m2, Patrick et Béatrice Gauthier ont fait leur restaurant, de 18 à 22
places selon... l'humeur du chef.
Gamin, il savait très vite ce qu'il voulait faire. Après avoir écarté la voie de la
fonderie suivie par son père, il a choisi la cuisine. "A cause de ma grand-mère",
dit Patrick Gauthier. Sa mère travaillant, c'est à elle, Thérèse Babillon, qu'il doit
ses premiers émois gourmands. Les achats au marché couvert de Sens, les plats joliment
mijotés, les saveurs et les odeurs. "Ce qu'on imprime reste à vie.", se
souvient-il. La suite coule de source. Chez Lucien Bouley à la Vieille France au Petit
Chaumont, Lamazère, La Tour d'Argent et la Marée rue Daru. "Paris n'est fait que
de provinciaux. Beaucoup reprennent l'affaire de leurs parents. Ce n'était pas mon cas,
il fallait donc créer de toutes pièces. Avec Béatrice, nous voulions épargner à nos
enfants la vie parisienne. Le retour au bercail s'imposait..."
Dans le quartier de La Madeleine, une affaire est à reprendre : une vingtaine de
salariés, une soixantaine de couverts. Tout va bien ou presque. La crise de 1995 passe
par là avec une prise de conscience : il est temps de faire autre chose.
Le bonheur total
Dans l'ancienne brasserie
naît Le Crieur à Vin où chablis et irancy accompagnent la cuisine de bistrot. A
l'étage, Patrick Gauthier vise plus haut. La clientèle suit puisqu'il affiche complet
depuis ce changement de cap. Une puis 2 étoiles partagées avec Olivier Puechbroussoux
second et Olivier Picault pâtissier, "le bonheur total. Et la rate au
court-bouillon en sachant bien la valeur de ce qui nous a été donné. C'est aussi la
preuve qu'aujourd'hui il n'est pas indispensable de faire 25 millions de francs de travaux
(sic), mais qu'il importe plutôt de faire la cuisine avec beaucoup de cur. Il faut
trouver les bons produits, mettre ses tripes et son amour et avoir envie de faire plaisir
à nos clients... qui sont aussi ceux du Michelin. Le secret de notre montée est
lié aussi à l'harmonie entre la salle et la cuisine. Il faut que les polémiques cessent
à ce sujet, car on ne doit pas oublier que le client assis à sa table ne voit que les
gens du service." En quelques mots, la recette est donnée ! n zzz22i
La Madeleine
1, rue d'Alsace-Lorraine
89100 Sens
Tél. : 03 86 65 09 31
Fax : 03 86 95 37 41
Web : www.restaurant-lamadeleine.fr
En chiffres |
w Investissements
580 000 e en 1998 w Nombre de couverts De 18 à 22 couverts (43/jour) w Prix moyen 55-65 e w Prix menus/carte De 34 à 70 e et de 75 à 80 e à la carte w Chiffre d'affaires 460 000 e w Effectif 6 personnes |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2819 Magazine 1er Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE