de mai 2003 |
GUIDE ROUGE MICHELIN |
William Frachot Hostellerie du Chapeau Rouge Dijon (21) |
A Dijon depuis 3 ans, William Frachot s'est vite imposé comme un grand nom de la gastronomie en Bourgogne. Sa première étoile confirme une renommée qui ne cessait de grandir ces derniers mois.
Quand on demande à William Frachot s'il attendait sa première étoile cette année, il se contente de dire qu'il avait tout fait en ce sens. A 32 ans, il n'a pas ménagé ses efforts pour donner une nouvelle orientation à l'hôtel-restaurant qu'il a repris fin 1999. Lui-même estime que ces 3 années ont été bien nécessaires pour stabiliser le niveau de qualité de son établissement, condition "indispensable à la reconnaissance des guides". Pour l'expliquer, il cite son investissement de plus de 1 Me (dont la moitié consacrée à la rénovation et à l'agrandissement de la cuisine) ou encore une cave plus cohérente. Mais aussi le management d'une équipe de 40 personnes qu'il a réussi à gagner à sa cause. Il a pu pour cela s'appuyer sur son épouse Christelle et Alain Dugay, son second et alter ego en cuisine.
Les bons côtés de l'Amérique
Au Chapeau Rouge, William Frachot a su mettre à profit ses années d'expériences, aussi
diverses que formatrices. Depuis son apprentissage à l'Univers à Tours, et le passage
chez des figures bourguignonnes comme Bernard Loiseau et Lamelloise. Mais aussi ces
années passées à l'étranger. D'abord en Angleterre, où on lui a confié la
responsabilité d'organiser un restaurant-hôtel. Puis à Montréal, où il a travaillé
à la cuisine du grand restaurant Le Toqué. De son épopée québécoise, il a notamment
retenu une grande variété de produits méconnus chez nous qu'il a intégrée à sa carte
tout en veillant à ne pas heurter les goûts français. Comme les têtes de violons (de
jeunes pousses de fougères) ou le sirop d'érable "qui se marie bien avec le foie
gras et le salé". Quant à la méthode nord-américaine qu'il a pu voir en
action, il n'hésite pas à en garder le meilleur, comme dans sa cuisine à la disposition
optimisée.
Produits locaux, goûts d'ailleurs
Si le nouvel étoilé travaille les produits locaux, Le Chapeau Rouge n'est en rien un
restaurant traditionnel bourguignon : "Je ne voyais pas l'intérêt de
reconceptualiser le buf bourguignon ou des ufs en meurette. Ces plats, on les
trouve chez des confrères qui les font très bien. J'ai voulu au contraire une cuisine
créative pour que l'on vienne chez moi en se disant : j'ai envie d'un homard, je vais
voir ce que le chef peut en faire." Les mets qu'il préfère travailler ? Les
entrées, en général, pour "se lâcher et jouer sur les textures", et
les poissons "pour leurs possibilités de cuisson, infiniment plus grandes que
celles des viandes". Parmi ses créations les plus emblématiques, il cite le
thon qualité sushi qui figure à sa carte. Le jeune chef dit ressentir l'arrivée de sa
distinction "comme un apaisement", le sentiment d'être sur la bonne voie
"tout en ayant l'impression de devoir repartir à zéro". Mais il n'a
guère le temps d'y penser. Car au Chapeau Rouge, l'étoile a produit une affluence dont
l'immédiateté a surpris tout le monde. Même les soirs de semaine, sa salle de 45
couverts est souvent pleine. Alors, le chef continue d'assurer, sans accepter que la
récompense reçue ne devienne le prétexte d'une atmosphère guindée. Ce que, de son
propre aveu, il détesterait, lui qui dit trouver sa plus belle satisfaction en entendant
rire ses clients en salle. n
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Hostellerie du Chapeau Rouge
5, rue Michelet
21000 Dijon
Tél. : 03 80 50 88 88
Fax : 03 80 50 88 89
E-mail : chapeaurouge@bourgogne.net
Web : www.bourgogne.net/chapeaurouge
En chiffres |
w Investissements 0,5 Me
(cuisine) w Nombre de couverts 45 w Prix moyen 75 e w Prix menus De 35 à 75 e w Chiffre d'affaires 2,2 Me dont 1,1 Me pour le restaurant w Effectif 40 personnes dont 16 en cuisine |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2819 Magazine 1er Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE