de mai 2003 |
GUIDE ROUGE MICHELIN |
Eric Mariottat Restaurant Mariottat Agen (47) |
Pur produit de l'apprentissage, le Lot-et-Garonnais Eric Mariottat considérait qu'il ne possédait pas "le profil" pour devenir étoilé ! A 44 ans, c'est pourtant chose faite.
Brigitte Ducasse
Il en sourit encore en avouant qu'il doit sa
vocation à Raymond Oliver, star de la première émission télévisée de cuisine en
France. Ainsi, à l'âge de 9 ans, le jeune téléspectateur Eric Mariottat décide qu'il
serait cuisinier. Avec ou sans le grand Oliver, le goût du bon a été insufflé depuis
l'enfance. Car même si le papa, maître verrier à Vianne, et sa maman, décoratrice sur
verre et 100 % Italienne, ne cultivaient pas leur jardin, Eric a été nourri par une
cuisine mitonnée, savoureuse et colorée. A 15 ans et demi, il entre en apprentissage, et
obtient un CAP cuisine à la chambre de métiers de Nérac, dans sa région natale en
Lot-et-Garonne. Il fera ensuite 10 maisons avant de s'installer à son compte. Au Chapeau
Rouge auprès du Meilleur ouvrier de France, étoilé, Ernest Young, il découvre la
cuisine bourguignonne si totalement différente de tout ce qu'il connaissait en bon
Lot-et-Garonnais du cru. Mais l'élève est surtout impressionné par le savoir
encyclopédique du maître : "Il connaissait les recettes d'Escoffier par
cur !" Son passage à Auch auprès d'André Daguin sera également
déterminant, autant en raison de la truculence du personnage que de la facilité du chef
gascon aux fourneaux. Le parcours d'Eric Mariottat croise aussi Jean-Paul Malle à
Saint-Jean-de-Blaignac et se précise lors de nombreux stages, en particulier à l'Ecole
Gaston Lenôtre à Paris, chez le grand Roger Vergé, ou encore par les stages Escoffier.
Son destin se précise en 1982 à Mirande dans le Gers où il rencontre Christiane sa
future épouse, sa douce moitié, sa complice de tous les instants. Tous deux décident de
s'installer à leur compte après une péripétie ubuesque : "André Daguin
m'avait introduit dans une maison prestigieuse au cur du Luberon. Nous avons été
renvoyés car nous refusions de nettoyer les écuries des chevaux !"
La clientèle est au rendez-vous
Aussi, en 1987, alors âgés respectivement de 27 et 23 ans, Eric et Christiane songent à
voler de leurs propres ailes. Atterrissage à Bon-Encontre, à la périphérie d'Agen.
L'établissement, un hôtel-restaurant situé dans un parc, possède 10 chambres 2
étoiles et une capacité de 30 couverts. La clientèle est au rendez-vous. L'affaire
tourne bien. 10 ans plus tard, devant le refus du propriétaire de vendre les murs, le
couple songe à autre chose. Au cur d'Agen, une vaste demeure bourgeoise construite
sur le cloître de l'église des capucins en 1850 semble n'attendre qu'eux. Peu de travaux
sont nécessaires pour transformer cette habitation particulière en restaurant : au
rez-de-chaussée, les 2 pièces en enfilade et une troisième de l'autre côté du couloir
offrent le cadre idéal pour des repas intimes et raffinés. Une merveilleuse terrasse
ouverte dès les beaux jours prolonge délicieusement la maison. Eric, Christiane et leurs
deux filles, Amélie, 16 ans, et Alexie, 11 ans, résident à l'étage. Le bonheur est
complet entre une vie de famille équilibrée et préservée, et une clientèle qui
apprécie une cuisine du terroir classique et parfaitement maîtrisée. La vie coule comme
un long fleuve tranquille. Et puis il y a 3 ans, une exposition de peinture chamboule Eric
Mariottat : "Devant des tableaux très contemporains et très audacieux, j'ai
soudain eu l'envie de me remettre en question, de me mettre à nu pour construire autre
chose, de plus épuré, d'oser." Il opte pour des jus concentrés, des
réductions, des liaisons de bouillons de légumes... Une cuisine qu'il qualifie
aujourd'hui de "cuisine au gré du terroir, mais d'un terroir contemporain".
Les clients plébiscitent le menu. C'est tout un art d'être canard, ou le Pigeonneau de
chez Christian Pagès en cocotte, ou encore l'uf de poule cassé, jus de truffe, ou
les Macaronis et asperges vertes, copeaux de parmesan accompagné de ris de veau sautés
à l'huile d'arachide grillée.
La remise en question d'Eric dope également le service. En exquise maîtresse de maison,
Christiane d'un naturel inquiet avoue avoir gagné en décontraction, en aisance. Eric a
osé. Et l'étoile est arrivée. "Ça me fait tellement plaisir ! Pour ma femme,
qui la mérite autant que moi, pour mon équipe. Je suis encore plus stimulé. Des idées,
j'en ai plein la tête ! Alors je vais oser aller plus loin encore..." n zzz22i. zzz22i
Restaurant Mariottat
25, rue Louis Vivent
47000 Agen
Tél. : 05 53 77 99 77
Fax : 05 53 77 99 79
E-mail : contact@restaurant-mariottat
Web : www.restaurant-mariottat.com
En chiffres |
w Investissements 686 000 e
w Nombre de couverts 30 (900/mois) w Prix moyen 45,73 e w Prix menus De 18 à 49 e w Chiffre d'affaires 3 Me w Effectif 5,5 CDI (couple de propriétaires compris),2 commis, 2 apprentis |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2819 Magazine 1er Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE