de juillet 2003 |
STRATÉGIE |
Concilier gastronomie et civisme. C'est le défi relevé par le chef Antoine Souillat (La Table d'Antoine à Vichy dans l'Allier) avec son maître d'hôtel sommelier, Bruno Challet.
Pierre Boyer
Bruno Challet et Antoine Souillat : s'adapter pour continuer à bien faire son
métier et associer des bons crus aux spécialités du lieu comme le Pigeon rôti au cacao
amer ou les Moules au curcuma des indes.
Face aux clients qui
écartent très souvent l'apéritif, boudent les vins et ignorent les digestifs, "nous
devions trouver une solution", affirment Antoine Souillat et Bruno Challet.
"Ce comportement n'est pas nouveau, mais il s'accentue avec l'augmentation des
contrôles, et la lourdeur des sanctions." Il fallait donc réagir et
réconcilier la gourmandise avec ses accords mets/vins, tout en préservant la sécurité
sur les routes, et rassurer les clients.
Les deux hommes ont préparé un plan en trois actions. Un effort particulier concerne
l'offre en demi-bouteilles. L'établissement en propose actuellement 25 pour une carte de
150 références, "avec une recherche de vins de propriétaires". Mais
cela n'est pas toujours facile. "Les petits vignerons sont plutôt réticents. Et
il existe un surcoût. C'est le prix de la bouteille divisé par deux plus 0,20 à 0,60 e
en supplément", explique Bruno Challet. De plus, le vin ainsi conditionné,
délaissé par les connaisseurs, se conserve moins bien.
Pour maintenir ses ventes w Proposer davantage de demi-bouteilles w Offrir au client un emballage pour rapporter le vin restant w Offrir des minidosages pour les digestifs |
'Doggy bag' pour le vin
D'où la nécessité de proposer une alternative. "Nous avons repris l'idée du
'doggy bag' anglo-saxon. Maintenant, ceux qui veulent se régaler d'un bon cru en 75
centilitres ne sont pas obligés de terminer la bouteille. Nous leur proposons un sac pour
emporter le vin restant", raconte Antoine Souillat. Ils peuvent ainsi accéder à
toute la carte des vins, se faire plaisir sans 'gaspiller', ne plus culpabiliser et ne pas
prendre de risque sur les routes. "Et nous, nous continuons à faire notre métier
tout en contribuant à la lutte contre l'alcool au volant."
A la fin du repas, La Table d'Antoine sort encore des sentiers battus. Le chef et son
sommelier proposent les digestifs en 1 centilitre, au lieu des 4 habituels. "Nous
pouvons continuer à en vendre avec les desserts." En diversifiant son offre pour
s'adapter aux évolutions de la lutte contre l'alcool au volant, La Table d'Antoine a
noté les premières retombées. Très rapidement, la clientèle a pris pour habitude de
repartir avec sa bouteille non terminée. Maintenant, Antoine Souillat espère que
d'autres confrères suivront son initiative. n
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L'Hôtellerie Restauration n° 2828 Magazine 3 Juillet 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE