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	de septembre 2003	SUCCÈS ET DIFFICULTÉS

Un outil de fidélisation du personnel

La gestion des ressources humaines

Depuis 1994, les salariés de l'Hôtel-restaurant Burdigala à Bordeaux (33) bénéficient du contrat d'intéressement, et depuis février 2003, ils peuvent souscrire au Plan d'épargne entreprise.

Brigitte Ducasse

Anne et Thierry Gaillac, les propriétaires.

Une équipe unis vers un même objectif : faire évoluer l'entreprise dans la bonne direction.

L'initiative conduite par les propriétaires dirigeants, Thierry et Anne Gaillac, est l'un des moyens de motiver et de fidéliser le personnel. Mais elle contribue aussi à créer un esprit d'entreprise.
Quasiment pas de turn-over sur un effectif total de 58 employés aujourd'hui ; plus de 10 ans de maison pour une quinzaine de salariés, absence de conflits sociaux, et des résultats bénéficiaires ; depuis l'ouverture en 1988, le Burdigala, hôtel de 83 chambres et suites, est une référence de qualité incontestée dans la cité. Mais aussi une référence en termes de gestion des ressources humaines. Ici le capital 'formation' destiné au personnel est pleinement utilisé, la RTT a été mise en place depuis le 31 décembre 1999 avec une énorme satisfaction, aussi bien du côté de la direction que du personnel. Aussi, la mise en place de l'accord d'intéressement, puis de son pendant quasi naturel, le Plan d'épargne entreprise, s'inscrit dans une logique de management qui ne laisse rien au hasard.

La maîtrise des chiffres, une condition essentielle pour l'intéressement
Anne Gaillac, directrice générale du Burdigala, analyse : "Je crois que l'on essaie de gérer les relations avec le personnel en étant exigeants mais aussi transparents. Avant même la mise en place de l'accord d'intéressement, les employés étaient tenus informés de la marche de l'établissement. Ils connaissaient les résultats, les gains comme les coûts. D'autre part, compte tenu de notre formation, école de commerce et de notre cursus, expérience en cabinet d'audit, nous assurons nous-mêmes notre comptabilité, depuis la paie jusqu'au bilan." Elle juge que cette maîtrise des chiffres est une condition nécessaire pour mettre en place l'intéressement.
Signé pour la première fois en 1994, l'accord d'intéressement - valable 3 ans - a donc été mis en place sans difficulté. Afin de valoriser tous les postes de travail, depuis la femme de chambre jusqu'au chef de cuisine, en passant par l'accueil et le service, le Burdigala a opté pour une prime identique pour tous - ce qui n'est pas une obligation puisqu'elle peut dépendre du salaire, du poste, de l'âge, de l'ancienneté ou autres. Et elle est calculée sur la base du résultat brut d'exploitation. Ainsi, 20 % du dépassement est redistribué, ce qui, sur l'exercice 2002, a représenté pour chacun des 58 salariés concernés 1 460 euros bruts.
"Au début, il a fallu faire beaucoup de formation, expliquer par exemple ce qu'était un compte d'exploitation, faire preuve de pédagogie, expose Anne Gaillac. Je crois que même s'ils ne comprennent pas tout, les employés apprécient ce souci de transparence. Nous pensons qu'en connaissant tous les résultats de l'entreprise, ils s'impliquent davantage pour en tirer à leur tour des bénéfices supplémentaires." Est-ce le cas ? Anne Gaillac sourit : "Le mois qui suit la réunion du personnel, soit 2 fois par an, on sent une vraie mobilisation. Après, ils ont le temps d'oublier. D'où l'importance des délégués du personnel avec qui nous nous réunissons tous les mois pour faire le point." Ils servent en quelque sorte de relais.
Si la motivation doit donc être cultivée sans relâche, le contrat d'intéressement semble, en revanche, participer à une bonne cohésion du personnel. Thierry Gaillac est formel : "Il forge un esprit d'entreprise, c'est indéniable, et fidélise le personnel. Hormis en cuisine où les salariés, souvent des jeunes, ont envie de bouger, nous connaissons peu de départs sur les autres services, aucun même au niveau des femmes de chambre."
Mais pour Anne Gaillac, l'intéressement ne doit pas être le seul outil de fidélisation. "C'est un système un peu trop collectif pour galvaniser les énergies, il faut poursuivre par une mobilisation, individuellement." Et de mettre aussi l'accent sur un effet pervers : "Il faut être vigilant, l'intéressement ne doit pas être perçu comme un avantage acquis, assimilé à un treizième mois. C'est le risque. Au Burdigala, hormis sur l'exercice 1993/1994, il y a toujours eu un intéressement. D'où la nécessité de rappeler qu'il repose toujours sur le dépassement de quelque chose." n zzz36v

Hôtel Burdigala
115, rue Georges Bonnac
33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 90 16 16 - Fax : 05 56 93 15 06
Web : www.burdigala.fr

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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Magazine 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE