de septembre 2003 |
CONCEPT |
C'est sur les collines de Ramatuelle que Jocelyne et Jean-Louis Sibuet viennent de signer leur dernière création. Ouverte le 27 juin dernier, la Villa Marie domine les vignes, jusqu'à la baie de Pampelonne. Sa conception, son ambiance, sa décoration, en font un endroit hors du commun. Une signature Sibuet de la plus grande allure.
Patricia Le Naour
D.R.
Jocelyne et Jean-Louis Sibuet sont beaucoup plus que des hôteliers, c'est certainement pourquoi les établissements à qui ils donnent vie ne ressemblent à aucun autre... Tous deux sont définitivement imprégnés de modernisme en ce qui concerne les réponses qu'ils apportent à la demande de leur clientèle, une demande qu'ils anticipent d'ailleurs le plus souvent. Mais en même temps, ils savent mieux que personne dénicher les pièces anciennes, les marier avec des meubles venus d'ailleurs, et donner vie à des lieux, laissant croire qu'ils ont toujours existé et que leur charme est ancestral. La Villa Marie est de ces lieux...
D.R.
Après avoir repris un hôtel 3 étoiles qui ne payait pas de mine, ils ont su profiter du site : l'hôtel est au cur d'une pinède de 3 hectares et domine la baie de Pampelonne. Mais ils ont su, chacun à leur moment, laisser frapper très fort leur passion : lui pour la conception, le bâtiment ; elle pour la décoration... Aujourd'hui, la vie passe à la Villa Marie pour le client, comme si toute l'équipe était en place depuis longtemps... gentiment, efficacement, élégamment et jamais pompeusement... Le confort est maximum, le raffinement est total, la personnalisation des lieux est unique. Mobilier baroque, meubles peints, mêlés aux meubles dénichés dans les déballages qu'ils ne cessent de faire à travers la France ; jeu des matières, avec le lin, le coton et la soie ; jeu des couleurs qui osent donner de l'orange au mauve dans des tons très marqués qui évoquent le Sud dans les parties communes, alors que les teintes sont plus éteintes dans les chambres ; jeu des matériaux, avec le bois, la pierre, le verre ; mais aussi des végétaux, mousses, palmiers, plantes grasses, bassins où règnent différentes plantes aquatiques auxquelles correspond une espèce de poisson différente ; fontaines... Ici, tout concourt à donner à ce lieu l'ambiance des villas Riviera si prisées de l'aristocratie anglaise, quand elle descendait sur la Méditerranée au début du siècle dernier. "Il faut savoir rester dans la mouvance pour ne pas se démoder", explique, sourire en coin, Jean-Louis Sibuet, insistant sur le rôle essentiel que joue son épouse, justement dans toute la définition des ambiances. Sur les 40 chambres de la Villa Marie, pas plus de 3 ne sont identiques dans le choix des couleurs.
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Être sur place pour les travaux
Il faut avoir du talent et beaucoup de savoir-faire pour réaliser l'exploit d'une telle
rénovation, pour ne pas dire une reconstruction, en si peu de temps... Acheté courant
octobre 2002, c'est en 6 mois de temps que Jean-Louis Sibuet a transformé les lieux...
Après l'obtention des permis de construire, fin janvier 2003, il est descendu de Savoie
avec une équipe de 50 personnes pour les travaux. Des travaux qu'il maîtrise comme
personne : il manie la pelleteuse lui-même quand il le faut, et reconnaît que ce qui lui
plaît le plus dans l'hôtellerie, c'est justement la conception, la réalisation, tant
des bâtiments que des intérieurs ou des jardins... Sur les collines de Ramatuelle, il a
ainsi pu créer 10 thèmes de jardins différents - plantes grasses, aquatiques,
aromatiques, agrumes, palmiers -, planté près de 400 sujets entre les différents arbres
et plantes. Au-delà du fait que Jean-Louis Sibuet a besoin de mener les travaux
personnellement parce qu'il les dirige, et agit ainsi en fonction de ce qu'il découvre au
fur et à mesure des rénovations, sa présence sur le terrain, son implication sur les
chantiers sont autant d'éléments qui lui permettent de réaliser des économies
particulièrement conséquentes, "de l'ordre de 30 à 40 % de moins",
précise-t-il. Ici, tout est jeu entre les espaces, les lumières, les couleurs, les
ambiances. En fonction de l'heure, du soleil, le client choisira de prendre son
petit-déjeuner dans un jardin ou dans un autre. Le restaurant s'ouvrira sur la baie de
Pampelonne aux premiers rayons du soleil, une ambiance baroque qui contraste avec la
décoration éclatante du bar, niché en contrebas, où Jocelyne Sibuet a choisi des
meubles en rotin. Et pour mieux profiter de la lumière tropézienne, elle les a garnis de
poteries et de coussins turquoise. Ici, tout est transparence : les murs sont de verre et
ne servent qu'à protéger du vent, s'il y en a. Le personnel en salle est habillé d'une
manière très simple et parfaitement adaptée aux lieux, pantalon noir, chemise rayée
très 'Paul Smith', un style, un mode de communication simple, gentil, efficace avec les
clients. Une carte très Sud, légère, inventive mais jamais sophistiquée, confiée à
Jean-Emmanuel Christ et à une brigade de 10 personnes. Un cuisinier inspiré dont le
maître n'est autre que Michel Trama.
Du côté du bar et de la piscine, une cuisine vitrine, qui ouvre sur une boutique où les
produits signés Sibuet sont vendus, attenante à un spa où la décoration, là encore,
est très réussie et apaisante. Le blanc y est de mise.
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De toute évidence, les Sibuet ont une fois de plus fait évoluer le produit hôtelier en concevant la Villa Marie. Une autre idée du luxe, une autre idée du confort et du service, mais aussi une autre idée de la relation client/hôtelier. Un concept qui ne manquera pas de faire école... on l'espère... n zzz36v
Hôtel Villa Marie
83350 Ramatuelle
Tél. : 04 94 97 40 22
Fax : 04 94 97 37 55
50 personnes en place |
Pour l'ouverture, le 27 juin dernier, la Villa Marie accueillait ses
premiers clients dans une ambiance sereine... Une partie de l'équipe du Lodge Park à Megève avait en effet suivi Laurence Vitté, sa directrice, pour faire la saison d'été à Saint-Tropez. 50 personnes travaillent cet été à la Villa Marie, un problème de logement particulièrement compliqué à gérer.Laurence Vitté dirige le Lodge depuis 5 ans, et c'est pour elle un challenge particulièrement passionnant que de se partager entre Megève et Ramatuelle. Celle qui fut consacrée Meilleure gouvernante générale de France, et qui devint directrice d'hôtel à 25 ans, qualifie de "magique" le nouvel outil que Jean-Louis et Jocelyne Sibuet viennent de lui confier. "Je fais ce métier pour vendre du bonheur", explique-t-elle. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Magazine 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE