de septembre 2003 |
REPÈRES |
Ces dernières années sont
synonymes de changement de la consommation du vin en France. Selon de récents sondages,
seul un quart de la population boirait régulièrement du vin, faible score pour un pays
à réputation vinicole tel que la France. Nouvelle tendance : en remplacement du vin, les
Français s'adonnent à la bière, au whisky ou apprécient à nouveau les vertus
salvatrices de l'eau. Pour preuve, 63 % des restaurateurs du panel L'Hôtellerie/Coach
Omnium ont constaté une modification dans ce domaine. Il s'agit d'une diminution des
doses de vin consommées par les clients des restaurants. La principale raison à mettre
en avant pour expliquer ce constat est liée au durcissement des lois relatives à la
conduite en état d'ivresse. Selon les cas, une responsabilisation, ou une peur de la
répression, s'est peu à peu fait sentir jusqu'à modifier de manière notable les
habitudes de consommation de vin et d'alcool en général. Il est vrai que les peines
encourues (amendes sévères, prison) donnent matière à réfléchir, et peuvent inciter
fortement à la réduction de consommation de vin avant de prendre la route. Ce
phénomène s'est traduit par une préférence soudaine pour les demi-bouteilles de vin au
détriment des bouteilles de 75 cl. De plus, la vente de vin au verre se développe
énormément. Quant à l'apéritif, incontournable il y a quelques années, il est loin
d'avoir été épargné. Au contraire, il a été le premier touché : les clients des
restaurants sautent de plus en plus fréquemment l'étape de l'apéritif. Ce dernier n'est
plus commandé que par 27 % de personnes lors des dîners et 6 % lors des déjeuners.
Quant aux digestifs, ils sont quasiment passés à la trappe.
Dans certains cas, la diminution de la consommation de vin ou
d'apéritif révèle un souci de faire des économies de la part des consommateurs, qui
boivent davantage quand le vin est compris dans le menu. Cependant, une réelle attirance
pour des vins plus légers se fait sentir ainsi qu'un retour à l'eau, qu'elle soit
minérale ou du robinet. Pour preuve, à midi, 51 % des consommateurs prennent
régulièrement ou occasionnellement au restaurant de l'eau minérale. Il est vrai que la
chaleur de ces derniers temps n'encourage guère la consommation d'alcool. De manière
générale, on note une baisse de la quantité au profit de la qualité. A noter que les
vins consommés le midi sont généralement de prix et de qualité supérieurs
comparativement au soir. Ceci est dû aux nombreux repas d'affaires ayant lieu le midi.
Globalement, la tendance de consommation de vin est plutôt à la baisse, et ce ne sont
pas les restaurateurs qui vont inciter les clients à boire compte tenu d'une législation
tendant à se renforcer sur le sujet : les restaurateurs et débitants de boissons
pourraient à l'avenir être jugés responsables de l'état d'ébriété de leurs clients
à la sortie de leur établissement. Si la majorité des gens se sent concernée par la
sécurité routière et, de fait, surveille sa consommation de vin avant de prendre le
volant, cette sévérité peut également avoir l'effet inverse : "Avec la
législation et les contrôles d'alcoolémie, il y a deux sortes de clients, ceux qui ne
boivent plus et ceux qui boivent plus qu'avant et plus que de raison...",
déclare un restaurateur. Heureusement, ce dernier cas de figure n'est pas un comportement
habituel... Actuellement, le vin n'est pas au plus haut de sa popularité auprès des
consommateurs français mais, en attendant un nouvel engouement, celui-ci continue de
charmer nombre d'étrangers dans l'esprit desquels 'bons vins' rime avec France.
Anne-Gaël Pierre zzz20t
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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Magazine 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE