de décembre 2003 |
ECO-SCOPIE |
Le nombre d'internautes ne cesse de croître ces dernières années. On dénombre ainsi 38 % de Français internautes, 52 % de Britanniques, 43 % d'Espagnols et 58 % de Néerlandais. Des millions de personnes qui se comportent différemment sur la Toile selon leurs attentes.
Claire Cosson
La place grandissante
d'Internet dans le secteur du tourisme n'est plus à démontrer. Aux Etats-Unis,
l'e-tourisme a réalisé en 2001 des recettes de l'ordre de 22,79 milliards d'euros. Selon
les prévisions du cabinet Phocus Wrigth, on peut d'ores et déjà tabler sur au moins
38,27 milliards d'euros en 2004 dans cette même zone géographique. S'agissant de la
France, les ventes en ligne ont représenté quelque 1,3 milliard d'euros pour l'exercice
2002. Un chiffre qui devrait aller crescendo au cours des prochaines années. D'autant
plus vite que le gouvernement français incite les particuliers à se connecter à la
Toile. Au point d'avoir récemment lancé une campagne nationale déclarée "d'utilité
tout public", baptisée Internet.
A l'évidence, il y a donc là du 'business' à faire pour l'ensemble des professionnels
du tourisme. Encore faut-il savoir comment les internautes se comportent véritablement
derrière leur écran, face aux millions de sites touristiques qui s'offrent à eux. Et
quelles sont les raisons qui les pousseront à réserver sur tel ou tel autre site.
Associée à l'initiative prise par l'Ardesi (Agence régionale pour le développement de
la société d'information Midi-Pyrénées), la direction du tourisme a commandé une
étude à ce sujet, à la société Opinionway.
Menée à travers une série d'interviews auprès d'internautes originaires de quatre pays
européens (la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas), cette enquête
s'avère des plus instructives. Et va même parfois jusqu'à renverser nombre d'idées
reçues. Premier élément important : les internautes européens, qui partent plus
souvent en courts séjours (47 % d'entre eux prennent des week-ends au moins 3 fois par
an) que les non-internautes, considèrent Internet comme le premier mode de recherche
d'information pour préparer leurs vacances. L'utilisation du réseau arrive ainsi très
loin devant les brochures, les dépliants et autres guides gratuits, puisque 92 % des
internautes français disent l'employer à cet effet contre 90 % pour les Pays-Bas, 89 %
pour la Grande-Bretagne et 75 % pour l'Espagne.
Mise à jour régulière indispensable
Préparation d'itinéraire, visualisation du lieu de vacances, comparaison des offres de
séjours, impression d'informations touristiques, réservations (sans règlement en
ligne), voilà autant de tâches que les internautes européens réalisent via le web. Il
n'empêche que tous les sites touristiques ne retiennent pas leur attention de la même
façon. Malgré quelques différences en fonction des attentes de chacun, l'étude met
effectivement en évidence des besoins communs pour toutes les personnes sondées. A
commencer par l'absolue nécessité de disposer d'un site touristique mis à jour
régulièrement (événement, manifestations, horaires, disponibilités ou bien encore
tarifs).
Viennent ensuite l'étendue du contenu (notamment pour les sites qui vendent la France) et
la possibilité de réserver ou d'acheter en ligne (plus fortement chez les internautes
anglais). On note par ailleurs, quel que soit le pays, que l'interactivité et l'ergonomie
(ou design) ne sont pas des qualités primordiales. De quoi peut-être mettre un bémol
dans les frais consacrés à la sophistication des sites, très en vogue à l'heure
actuelle.
En analysant dans le détail le type d'information ou de fonctionnalité que les
internautes souhaitent trouver sur un site Internet touristique, l'étude constate en
outre des besoins relativement similaires selon les pays observés. A l'exception des
Pays-Bas, qui ne semblent pas s'intéresser à tout ce qui s'apparente aux problèmes
tarifaires ; les internautes veulent ainsi clairement pouvoir avoir accès aux promotions,
comparer les prix et les prestations, effectuer des réservations en ligne (sans fournir
de données bancaires) et connaître les disponibilités dans l'immédiat.
Google, leader des moteurs de recherche
Cependant il n'en demeure pas moins vrai qu'un internaute espagnol ne se comporte pas tout
à fait comme son collègue anglais ou bien encore français. Probablement moins mature
question Toile que son alter ego d'outre-Manche, l'internaute espagnol préfère ainsi de
façon marquée l'hébergement hôtelier. Il s'intéresse également beaucoup aux visites
de sites touristiques, de musées et monuments historiques. Appréciant le contact, il
utilise davantage le téléphone pour compléter sa recherche et craint d'acheter en
ligne. Quant à eux les Britaniques utilisent massivement Internet pour rechercher des
l'informations, principalement sur les hôtels (81 %), les horaires de transports (77 %)
et la météo. Très expérimentés, ils adorent comparer les coûts des voyages et autres
séjours. A noter également qu'ils aiment visualiser leur lieu de villégiature. Le
Néerlandais se caractérise, lui, par sa prédilection pour le calcul d'itinéraire sur
Internet. A l'inverse des Britaniques, il opte pour plusieurs sites spécialisés par
domaine plutôt que pour un seul site par destination. En général, il ne se soucie
guère des promotions tarifaires et déplore les sites qui ne procurent pas un accès
immédiat à l'information recherchée. Quant à la question du moteur de recherche le
plus efficace en matière de référencement, tous les internautes européens sont
unanimes : Google, dans ses différentes versions nationales. < zzz20a
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L'Hôtellerie Restauration n° 2850 Magazine 4 Décembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE