de mars 2004 |
CONCEPT |
Au Château d'Estoublon à Fontvieille (13)
Rémy et Valérie Reboul-Schneider se sont lancés dans la production d'huile d'olive depuis 5 ans. Grâce à leur politique de qualité et de traçabilité très exigeante, leur huile Château d'Estoublon, AOC vallée des Baux, a conquis les plus gourmets dès la première récolte.
B. Gutel
Rémy Reboul.
Rémy Reboul et son épouse Valérie sont tous
les deux véritablement passionnés par l'olive et l'huile d'olive. Pourtant, ni l'un ni
l'autre ne sont nés dans les Bouches-du-Rhône, et ni l'un ni l'autre n'ont reçu cette
passion de leurs parents ou de leurs grands-parents. Quelque part, leur méconnaissance de
ce produit de tradition a été pour eux un atout. Ils ont abordé l'huile d'olive - de
l'olivier jusqu'au design de la bouteille et de sa mise en valeur - avec des yeux tout
neufs. A chaque étape, ils se sont demandés s'ils devaient suivre la tradition ou au
contraire la remettre en question. Leur objectif était de proposer sur le marché une
huile d'olive de très grande qualité et de traçabilité garantie, une huile d'olive 100
% Château d'Estoublon, qui se devait de faire la réputation du domaine familial dont
l'exploitation leur a été confiée en 1999.
"J'ai commencé ma carrière professionnelle comme cuisinier, explique
Rémy Reboul, après avoir fait l'école hôtelière. Puis, il y a 10 ans, lorsque la
mode de la diète méditerranéenne est apparue et que la consommation d'huile d'olive a
commencé à se développer, je me suis intéressé à la
culture des oliviers sur les terres du Marais près de Fontvieille que mon beau-père
Ernest Schneider, p.-d.g. des montres Breitling, avait achetées. En décembre 1998, il a
acquis le Château d'Estoublon qui compte des vignes, mais aussi des oliveraies, et en a
confié la gestion à sa fille Valérie et à moi-même."
Près de 7 000 oliviers
Les oliveraies du Château d'Estoublon s'étendent sur 48 hectares de vergers et
comptent 6 700 pieds d'oliviers productifs. Le Château d'Estoublon étant un des plus
grands domaines oléicoles de la vallée des Baux-de-Provence, Rémy Reboul a pu ainsi
envisager un changement radical du processus d'élaboration des huiles d'olive
traditionnellement adopté dans la vallée des Baux. Il a pu faire élaborer son huile de
la récolte 2000 exclusivement à partir des fruits récoltés dans les vergers du
domaine, une condition incontournable pour en maîtriser la qualité. En effet, Rémy
Reboul ne tenait pas à ce que ses olives soient mélangées à celles de producteurs
moins attentifs à la qualité. Ce fut une première dans la région qui a fait beaucoup
de bruit ! Et pour maîtriser totalement sa production, Rémy Reboul envisage de faire
construire un moulin sur le domaine.
Vergers bien entretenus, récoltes
soigneuses
"Seules des olives saines et cueillies au moment opportun peuvent donner une
huile de grande qualité, explique Rémy Reboul. Notre politique qualité commence
donc par les soins que nous apportons à l'entretien de nos vergers et à la façon dont
nous récoltons nos olives." Pour ses oliviers, Rémy Reboul applique les
principes de la culture biologique. Le seul traitement chimique qu'il s'autorise concerne
celui de la mouche de l'olivier. "Par ailleurs, poursuit-il, nos oliviers
ont de la place pour s'épanouir, car seuls 180 sont plantés à l'hectare alors que le
cahier des charges de l'AOC en admet jusqu'à 416 à l'hectare. Les arbres subissent
chaque année une taille légère. Nos vergers sont régulièrement désherbés pour
éviter que des parasites ou insectes ne viennent s'installer et attaquer les fruits. Ils
sont irrigués comme le faisait autrefois le domaine par gravitation de l'eau dans les
vergers." La récolte fait également l'objet de soins attentifs. Elle se fait à
la main. "Bien sûr, précise Rémy Reboul, nous ne ramassons pas les
olives tombées à terre. Ces olives véreuses, pourries, parasitées, oxydées nuisent
grandement à la qualité et à la bonne conservation de l'huile."
Les Oli-doses, pratiques pour le catering et les buffets traiteur.
Assemblage après pressage
Pour produire ses huiles, Rémy Reboul a toujours effectué le parallèle avec les
vins. Ainsi, l'huile du Château d'Estoublon, AOC vallée des Baux, provient d'un
assemblage d'huiles et non de l'assemblage des olives avant pressage comme le veut la
tradition. "Dans la région, explique-t-il, la plupart des vergers sont
plantés de plusieurs variétés. Il est difficile de faire le tri au moment de la
cueillette. Les variétés sont donc mélangées en arrivant au moulin. Les
traditionalistes estiment que c'est au moment de la trituration que les différents
arômes se mélangent pour donner à l'huile toute son expression aromatique. Quant à
moi, je pense que l'assemblage d'huiles monovariétales nous permet de garantir plus
facilement dans le temps le goût caractéristique de notre production. En effet, la
saveur d'une huile change au cours des mois. Les huiles nouvelles ou primeurs sont très
ardentes. Au bout de 3 mois, elles commencent à acquérir leur véritable
caractéristique aromatique qui s'expriment vraiment encore pendant 6 à 8 mois. Ensuite,
petit à petit, en fonction de la variété des olives et de leur maturité au moment de
la récolte, les huiles perdent de leur saveur et de leurs arômes. Je tiens compte de
cette évolution aromatique pour composer mes assemblages." Plusieurs fois par
an, Rémy Reboul assemble donc ses huiles monovariétales par cuve de 1 500 litres et
essaie de retrouver les saveurs du premier assemblage. Plus on avance dans la saison, plus
augmente le taux de picholine, une huile plutôt amère et piquante. "La
picholine, explique-t-il, permet de redonner du punch et du relief à la grossane
et à la salonenque quand elles deviennent trop douces. Elle joue le rôle d'exhausteur de
goût. Mais, attention, il ne faut pas trop en mettre. Le produit final risquerait d'être
trop amer."
Dans les oliveraies du Château d'Estoublon, les olives sont détachées des
branches à la main grâce à un peigne, puis tombent sur des filets permettant de les
rassembler.
Une offre pleine d'élégance
Comme le vin, l'huile d'olive est un produit vivant, donc fragile. Rémy Reboul tient
donc à la préserver de toute manipulation brusque qui risquerait de la casser. Il refuse
donc de la filtrer et préfère, comme le veut la tradition, procéder par décantation
naturelle en cuve pour éliminer la lie. Les huiles stockées dans des cuves en inox de 1
000 litres sont ainsi sous-tirées dans 4 à 5 cuves de décantation. "En début
de saison, explique-t-il, l'huile est encore trouble. Elle est 'épaisse' et d'une
couleur vert-jaune. Les consommateurs d'aujourd'hui, à la recherche de produits
fabriqués le plus naturellement possible, apprécient ces huiles troubles, trouble qui
est devenu un argument de vente. Cependant, il faut savoir que si les huiles à l'origine
ne sont pas de grande qualité, non filtrées, elles peuvent 'tourner', mais ce risque est
pratiquement nul pour nos huiles d'olive." Grâce à tous les soins attentifs et
rigoureux apportés à chaque étape de fabrication, l'huile d'olive Château d'Estoublon,
dès son lancement sur le marché, s'est vue attribuer le signe de qualité AOC Vallée
des Baux. <zzz44h
Le Château d'Estoublon
Route Maussane
13990 Fontvieille
Tél. : 04 90 54 64 00 - Fax : 04 90 54 64 01
chateauestoublon@aol.com
www.estoublon.com/site
Les huiles d'olive du Château d'Estoublon
Deux huiles d'olive Château d'Estoublon AOC vallée des
Baux :Issues de l'assemblage de salonenque, d'aglandau, de grossane et de picholine,
l'une est douce et onctueuse, marquée par des notes de poire, d'amandes fraîches et de
noisettes, l'autre est plus ardente, légèrement poivrée. Pour tous ceux qui veulent
offrir ces huiles en cadeau ou bien les proposer à la vente dans leur restaurant,
Valérie Reboul-Schneider a imaginé de les mettre en scène d'une façon très élégante
: un fourreau porte-bouteilles noir pour les préserver de la lumière et un pochon en
tissu soyeux noué par une cordelette pour les valoriser. |
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2862 Magazine 4 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE